Alain Juppé a vertement tancé vendredi les socialistes en les accusant de prendre "les risques de ressusciter en France les vieux démons de la germanophobie".

Alain Juppé ne doit pas trop lire la presse allemande…..

Il y a bien une tension brutale entre l’Allemagne et la France qui comporte un risque réel de fracture.

Mais sont-ce donc les socialistes français qui ont fabriqué cette tension ?????

Seulement 18 % des Allemands considèrent aujourd’hui la France comme « partenaire privilégié », alors qu’ils étaient 41 % en 2005.

« L’accession à la présidence de la République en mai 2007 de Nicolas Sarkozy – dont la politique européenne se caractérise par une nette revendication à dominer les autres, comme l’a illustré la présidence française de l’Union européenne en 2008 – plaide dans le cas de l’Allemagne contre une orientation trop exclusivement franco-allemande en matière de politique européenne. » vient d’écrire l’un des historiens allemands les plus en vue, Eckart Conze .

Christian Hacke, spécialiste d’histoire diplomatique, vient de déclarer :« La France cherche à travers l’Union européenne à profiter économiquement de l’Allemagne… » .

 

Existe également en Allemagne la perception et la présentation de plus en plus manifeste chez nos partenaires allemands d’une France en déclin dont l’obsession serait de « se faire valoir » et de renouer avec une grandeur passée.

 

La France se heurte d’autant plus durement aux positions allemandes en matière de politique européenne qu’elle est, notamment, du fait de ses mauvaises performances économiques, perçue outre-Rhin comme un pays en déclin.

 

Les thèmes de la« mise en scène » et de la « crispation » par laFrance sont depuis plusieurs années un des sujets préférés de la presse allemande et des médias en général, souvent mis en relation avec une interrogation sur sa capacité à exercer un leadership auquel plus rien ne la prédestinerait dans une Europe élargie.

 

Der Spiegel décrit la France comme une nation fière ayant « toujours revendiqué le rôle de visionnaire en Europe », mais dorénavant soucieuse de « cacher sa faiblesse » puisqu’elle figure sur « la liste des pays malades et immobiles ».

 

Frankfurter Rundschau parle de la France comme de « La grande nation toute petite », allusion au contraste entre la volonté de jouer dans la cour des grands et une réalité économique traduisant l’affaiblissement du pays.

 

Dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung , le célèbre éditorialiste Günther Nonnenmacher soulignait l’échec patent de l’Union pour la Méditerranée -si chère à M. Sarkozy – «  parce que Paris avait voulu s’en servir pour accroître son propre prestige en Europe en en faisant un contrepoids à l’influence croissante des pays du Nord et de l’Est ».

(Sources: presse allemande et française ‘Le Monde’)

 

 

Force est de constater que ces Allemands n’ont pas tort !

 

Alors M. Juppé et ses amis seraient bien inspirés de se pencher sur ces analyses germaniques au lieu de s’en prendre à quelques incantations, certes excessives, de certains ténors de gauche.

Aussitôt rappelés à l’ordre par le candidat Hollande.