Pas un seul Egyptien ne peut nous dire à ce jour que sa situation s’est améliorée depuis la chute l’an dernier du président Hosni Moubarak ; bien au contraire, la situation semble se compliquer davantage. Pourtant, au lendemain de la chute du président Ben Ali de la Tunisie, les Egyptiens, eux aussi privéS des vertus de la liberté et de la démocratie depuis des lustres, ont trouvé le moment plus que propice pour exiger eux-aussi la chute de leur autre tirant. C’est ainsi que la bande à Moubarak qui régentait le pays des pharaons depuis près de trois décennies va s’effondrer comme un château de carte. Seulement, comme toute initiative improvisée, la révolution Egyptienne ne sera que de face ; car les révolutionnaires, pour la plus part jeunes, se laisseront facilement duper par des opportunistes, issues tous du clan de Moubarak.
Au jour d’aujourd’hui, il est difficile dans les faits de croire que les choses ont réellement bougé en Egypte. Pas un seul jour ne passe sans que ne parle de manifestations dans les rues du Caire et autres… plus loin, les pertes en vies humaines se dénombrent au quotidien par dizaine. La place « tahir » est restée le carrefour des manifestions quotidienne. L’activité touristique, jadis « l’or noir » de l’Egypte n’est devenue que l’ombre d’elle-même. Même le sport, qui est souvent présenté à tort ou à raison comme un facteur d’intégration est devenu pour les Egyptiens une véritable « radio des milles collines » !
Cette semaine, un match football qui opposait deux équipes sœurs du pays s’est transformé en une scène de bataille sans nulle pareille. Le mythique stade de Port-Saïd s’est rapidement pour la circonstance transformé en un véritable ring pour les supporters des deux équipes qui disputaient ce jour une rencontre de championnat Egyptien. A ce jour, les sources officielles font état d’un peu plus de quarante morts. Et, aussi, depuis ce jour, de nombreux Egyptiens sont descendus dans la rue, pour dénoncer ce qu’ils appellent un « coup » monté par le pouvoir du maréchal Tantaoui, pour régler certains comptes. Et les jours à venir risquent bien d’être très mouvementés pour les pauvres Egyptiens qui ont par mimétisme démarré « une voiture sans frein » appelée « révolution du Jasmin ». La communauté internationale, s’en trouve ainsi interpellée ; elle, qui devrait sans plus tarder dépêcher en Egypte une mission, afin qu’elle désamorce cette bombe à retardement qui risquerait dans les tous prochains jours d’exploser en Egypte. Il est vrai qu’un parlement a déjà été mis sur pied ; mais, à regarder de près, les militaires au pouvoir ne sont pas trop disposer à remettre le pouvoir aux civiles dans les délais prévus.