Vendre des armes ou avoir une justice décente dans notre pays ?

 

 

 

 

D’après Europe 1, 2015 a été une année record pour la vente d’armes. À ce jour, la France est le deuxième exportateur mondial d’armement en 2015. Doit-on être enchanté ou consterné par ce genre de classement ?

http://www.europe1.fr/economie/ventes-darmes-2015-une-annee-record-pour-la-france-2522917

En tout cas, moi, je sais. Consternation. Sous couvert de créer des emplois, on vend de la mort, pendant que notre justice se délite.

Quel rapport me direz-vous ? C’est simple, création d’emplois dans l’industrie de la mort et dégraissage dans la justice. Moins de tribunaux, moins de juges, moins de greffiers, mais plus d’employés dans les usines d’armement. Pensez donc, c’est plus juteux.

Un de mes talentueux confrères, Jean-Loup IZAMBERT m’a fait parvenir il y a peu, un extrait d’un livre qu’il est en train de peaufiner. Ce livre est le tome 2, Mensonges et crimes d’État, donc la suite d’un livre qui s’intitule 56, l’Etat français complice de groupes criminels. IS Édition.

Extrait :

" Justice française : un état de délabrement très avancé

Créée en 2002, la Commission européenne pour l’évaluation de la justice (CEPEJ) est l’institution intergouvernementale du Conseil de l’Europe qui a pour mission de promouvoir l’efficacité du service public dans 47 pays européens (820 millions de justiciables européens). Le travail de cette commission est d’analyser comment les systèmes judiciaires fonctionnent au quotidien, de faire le point afin de vérifier s’ils progressent ou s’ils régressent. La CEPEJ présente tous les deux ans un rapport qui donne, État par État, les tendances issues des plus de 3 millions de données qu’elle collecte dans chacun d’eux.

Dans le peloton de queue du continent européen pour le nombre de tribunaux (un tribunal pour 100 000 habitants quand la Suisse en compte six), bonne dernière pour le nombre de magistrats (10,7 juges pour 100 000 habitants quand la moyenne européenne est de 22,7), 2,9 procureurs pour 100 000 habitants quand la moyenne du continent est de 11,8, un budget total annuel qui n’a augmenté que de 5,8 % entre 2008 et 2010 quand la moyenne européenne était de 8,1 %, la France consacre 1,9 % de son budget à la Justice alors qu’il est d’une moyenne de 2,2 % dans le reste de l’Europe.

Le Budget du ministre de la Justice française était, pour 2015, de 7,98 milliards d’euros. En matière de budget, la France est 37 ème sur 45 pays (derrière des pays comme la Turquie ou Chypre…) ne comptant que 32,5 fonctionnaires de justice pour 100 000 habitants, quand la moyenne est de 71,5 dans les autres pays, 85,7 avocats pour 100 000 quand la moyenne européenne est de 139,5. Enfin, la France se classe 40e sur 47 pays du continent européen pour l’efficacité et la qualité de sa justice.

Tels sont quelques aspects du constat accablant que dresse le Rapport comparatif sur les systèmes judiciaires européens pour la période 2008-2010 de la Commission du Conseil de l’Europe pour l’efficacité de la justice (CEPEJ) publié en septembre 2012. Toutes ces tendances se retrouvent, parfois même aggravées, dans le rapport présenté par la CEPEJ en octobre 2014 sur les « Systèmes judiciaires européens – Édition 2014 (2012) : efficacité et qualité de la justice ».

La situation déjà catastrophique de la justice française a été considérablement aggravée par les décisions de Nicolas Sarkozy, de son Premier ministre François Fillon, et de la ministre de la Justice Rachida Dati : fermeture de 401 structures de la Justice (21 tribunaux de Grande instance, 62 conseils de prud’hommes en décembre 2008, suivies par celles de 55 tribunaux de commerce en janvier 2009 et de 178 tribunaux d’instance et de justice de proximité, 85 greffes détachés de tribunaux d’Instance en janvier 2010). Le gouvernement de l’époque appela cette opération de dépeçage : « Moderniser le fonctionnement de la justice et améliorer le service rendu aux citoyens en leur garantissant une justice efficace et de qualité ». Le gouvernement socialiste n’a rien changé à cette situation."

Le résultat du délabrement de la justice dépasse nos cauchemars les plus fous.

Un exemple. Une seule cours de justice nationale en France pour juger de la tarification de l’assurance des accidents du travail et de l’incapacité. Près de deux ans d’attente pour être fixé sur son sort en cas d’incapacité ou d’accidents du travail. Le must…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cour_nationale_de_l’incapacit%C3%A9_et_de_la_tarification_de_l’assurance_des_accidents_du_travail

Autres exemples d’actualités :

– Le cas de Jacqueline Sauvage qui vient de prendre 10 ans ferme de réclusion criminelle pour avoir tué son mari violent et incestueux depuis 47 ans.

Très lourde peine.

http://www.20minutes.fr/societe/1772987-20160125-affaire-jacqueline-sauvage-comite-soutien-constitue-hidalgo-melenchon-font-partie

– D’autant plus lourde et incompréhensible que par exemple, nous avons le cas de Jawad Bendaoud, le logeur des terroristes à Saint-Denis, qui en 2008, tue un adolescent de 16 ans à coups de hachoir (pour une obscure histoire de portable), sort de prison en 2013 (5 ans après), puis est condamné à 6 mois le 1er mars 2014 pour violence aggravée avec armes, détention de stupéfiants, faux, recel.

Avant tout ça, en 2010, stupéfiants, détention d’armes, violences conjugales, violences aggravées, conduite en état d’ivresse, etc. En 2015, il écope de 10 mois d’emprisonnement pour dégradation aggravée et détention d’armes…

Enfin, il héberge les terroristes, et déclare ne pas être au courant.

D’un côté Jacqueline Sauvage, 10 ans pour avoir tué son mari violent et incestueux et de l’autre, un criminel endurci, souvent en liberté, et qui n’a tiré que 5 ans pour avoir tué un ado.

Intéressant. Quelle justice ! C’est de la trahison pure et simple envers les honnêtes gens. Du manque de fonctionnaires à l’iniquité du système judiciaire, on a du mouron à se faire.

Dans les deux cas d’ailleurs, et même en général, de Sauvage ou de Bendaoud, il vaudrait mieux avoir à faire à une justice rédemptrice plutôt que répressive avec mise en place de programmes destinés à œuvrer dans la réhabilitation des gens plutôt que de les condamner. Suivant les fautes, les intéressés devraient pouvoir se réhabiliter en aidant et en participant à des programmes d’entraides ou d’aides humanitaires. Je sais, nous n’en sommes pas encore là, mais on peut tendre à cet objectif.

En attendant, la justice continue à s’écrouler par un trop souvent manque d’effectifs et de moyens et a contrario, l’état français met le paquet sur la vente d’armes. CQFD

Il est temps de prouver que nous sommes le pays des droits de l’homme.

Arrêtons de financer la mort, misons sur la vie.

 

2 réflexions sur « Vendre des armes ou avoir une justice décente dans notre pays ? »

  1. Peut etre mais les juges sont des fonctionnaires et coutent cher (sans etre vraiment utiles).
    les industries françaises qui exportent sont rares; il faut donc proteger notre armement et notre liberté

  2. jc2012 : Sans justice correcte, une société va dans le mur. Quand à protéger notre armement, sceptique je suis et sceptique je resterai.

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