Alors que le pape Ratzinger mettra fin à ses fonctions jeudi soir, qu’il est prévu d’avancer la date du conclave désignant son successeur, on ne sait trop combien de cardinaux siègeront. Deux sont déjà en voie d’être mis sur la touche : il s’agit de Mgr Roger Mahony, ancien archevêque de Los Angeles (É.-U.) et de Mgr Keith O’Brien, prélat d’Écosse. Les deux cardinaux seraient liés à des affaires de relations homosexuelles ou de dissimulation d’activités pédophiles. Les mises en cause surviennent alors que La Reppublica venait de faire état d’un « réseau gay » au sein du Vatican. Alors, 117, 116, 115 ou encore moins de cardinaux pour élire le futur pape sur le trône de saint Pierre ?

En Écosse, le cardinal Keith O’Brien nie avoir tenté de séduire quatre prêtres, dont l’un, marié par la suite, avait abandonné son sacerdoce. Le cardinal O’Brien, parfaitement en ligne avec le Vatican sur le mariage pour tous, l’homosexualité et l’avortement, s’était toutefois distingué en laissant entendre que les prêtres pourraient être autorisés à se marier.

Originaire d’Irlande, où l’église catholique romaine a été secouée par des accusations de pédophilie ou d’exploitation d’orphelines, le cardinal O’Brien réfute les dernières accusations. Selon l’épiscopat écossais, il lui appartiendrait de renoncer ou non à siéger en conclave tant que les témoignages à son encontre ne seront pas suffisamment étayés.

Aux États-Unis, ce sont des chrétiens qui ont réclamé que le cardinal Roger Mahony renonce à siéger. Il devrait arriver lundi à Rome (ou avoir déjà rejoint le Vatican). Samedi dernier, il avait été interrogé sous serment pour son rôle dans diverses affaires de minoration ou de couverture d’actes pédophiles de membres du clergé du diocèse de Los Angeles. L’archevêque de New York, Mgr Timothy Dolan s’est prononcé pour la participation du cardinal au conclave.

117 cardinaux âgés de moins de 80 ans peuvent participer au conclave. Mais les églises catholiques romaines d’Écosse ou des États-Unis ne sont pas les seules à avoir été mises en cause.

Benoît XVI a fait dimanche sa dernière apparition publique devant les fidèles rassemblés dans la cour du Vatican. Il donnera cependant une ultime audience papale mercredi. Sa résignation serait principalement due à son état de santé et il a été avancé qu’il avait été opéré voici trois mois pour remplacer un pacemaker. Il serait sujet à des pertes de mémoire et de conscience, selon Mgr Vincenzo Paglia, évêque de Terni.

Diverses nominations en temps que nonces hors d’Italie sont intervenues ces derniers jours.

En Italie, le discours du pape a été partiellement éclipsé par les déclarations à TGCom24 du frère d’Emanuela Orlandi. Pietro Orlandi, frère de la jeune fille, disparue depuis le 22 juin 1983, est le fils d’un employé de la préfecture de la maison pontificale. Une autre jeune fille, Mirella Gregori, avait aussi disparu à même époque. Quatre personnes viennent d’être entendues par le parquet italien. 

Il apparait que Don Pietro Vergari, lié à cette affaire, curé de Sainte-Appolinaire à Rome, aurait entretenu des conversations érotiques avec un séminariste, rapporte ce jour Il Corriere de la Sera. Mais le frère de la victime ne croit plus à la piste d’un rapt pour des raisons sexuelles.

Dans un communiqué daté de ce dimanche, Pietro Orlandi avait interpelé Mgrs Angelo Becciu et Georg Gänswein. Selon le site de soutien à la famille Orlandi, il ne pourrait être exclu que la jeune fille soit toujours détenue dans un couvent, près de Bolzano. Elle aurait à présent 45 ans. Le comité de soutien invoque toujours une « conspiration du silence ».
Tout et son contraire a été avancé à propos de ces disparitions, dont l’hypothèse que l’adolescente d’alors aurait été la fille cachée du précédent pontife.

La dernière personne interrogée dans ce cadre par la justice italienne avait été, en mai 2012, Mgr Piero Vergari, ancien recteur de Sant’Apollinare…