Un tiers (ou presque) de somnambules

Selon Wikipedia, « entre 10 et 20 % des adultes seraient sujets au somnambulisme, avec des écarts nets dans certains pays (40 % en Suède) ». Suivant une récente étude du Pr Maurice Ohayon, de la faculté de médecine de Stanford, publiée dans Neurology, le chiffre pourrait être légèrement revu à la hausse : aux États-Unis, le nombre des somnambules serait le double de celui précédemment estimé. 

L’étude du Pr Ohayon a porté sur près de 20 000 personnes dont 29,2 % qui, dans l’enfance ou encore à l’âge adulte, ont été ou restent sujettes au somnambulisme. On est pas loin du tiers et d’autres études pourraient établir que le somnambulisme est beaucoup plus fréquent qu’imaginé, surtout chez les enfants.

En fait, passée l’enfance, le nombre des somnambules décroît très fortement. Selon l’étude publiée par Neurology, le trouble naît ou persiste chez seulement un adulte sur vingt-cinq, soit 3,6 %. Mais c’est le double de la proportion précédemment estimée. Par ailleurs, certaines personnes affectées pourraient ne pas se souvenir du tout avoir été l’objet d’un tel épisode.

Personne ne sait vraiment à quoi attribuer ce désordre qui rester souvent temporaire.

Cela peut-être pour partie génétique (un tiers des somnambules de l’étude ont fait état d’une histoire familiale), pour une part lié à d’autres désordres (alcoolisme, obsessions, stress…). Cet état aurait tendance à s’estomper en fonction de l’âge (moins fréquent chez les retraités) et il revêt deux formes principales : agitation en position assise ou déambulation (généralement dans le logis seulement). La communication est possible avec une ou un somnambule (les deux sexes sont à peu près également touchés).

Mais dans des cas extrêmes, la personne peut aller jusqu’à mettre en route et conduire un véhicule. Le risque de défenestration n’est pas non plus exclu dans les cas les plus graves, ou ceux de brûlures et blessures.

 

De rares cas d’homicides ont été recensés. Il n’y a pas de traitement évident mais l’hypnose peut être conseillée.

La somniloquie, fait de parler en soliloquant en phase de somnolence ou de sommeil, est beaucoup plus répandue et n’indique pas une propension au somnambulisme mais elle peut lui être associée.

En tout cas, il s’agirait de moins en moins d’une « histoire à dormir debout ». Et non, même s’il m’arrive de mettre en ligne sur Come4News des articles très tard dans la nuit ou à l’approche de l’aube, je n’écris pas en dormant, contrairement à certaines apparences parfois !

Le somnambulisme est un thème récurrent de la BD, aussi de la littérature, et parfois du théâtre (plus rarement). Boniface Somnambule est le film l’illustrant par excellence. Victor Boniface, interprété par Fernandel, y campe un détective privé qui trouvera l’amour et fera six enfants comme lui affectés de somnambulisme… 

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

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