Un métier : Assistante sociale

Je suis Assistante sociale ou assistante de service social, qualification que j'ai obtenue après 3 ans d'études supérieures, stages, et passation d'un mémoire.

Métier vaste, flou, pas toujours évident à expliquer suivant le lieu d'exercice.

"Les assistants de service social peuvent intervenir auprès de publics très différents : enfants, adolescents, adultes, personnes âgées, malades, handicapés… D'une façon générale, ils mènent "des interventions sociales, individuelles ou collectives, en vue d'améliorer par une approche globale et d'accompagnement social les conditions de vie des personnes et des familles".

Plus précisément, leurs missions consistent à :

– accompagner et soutenir les personnes aux prises avec des situations de changement ou de difficultés sociales ;

– informer sur les droits, par exemple aux prestations sociales, aux soins médicaux, au logement,à la formation;

– orienter en fonction des demandes, vers des centres d'accueil et différents spécialistes ;

Par ailleurs, c'est la seule profession sociale à être spécifiquement soumise au secret professionnel."

Pour ma part, je suis assistante sociale au sein de l'Education Nationale, donc membre du service social en faveur des élèves.

Mes "missions sont d'apporter écoute, conseils et soutien aux élèves, pour favoriser leur réussite individuelle et sociale. S'inscrivant dans le cadre d'une prévention globale en faveur des élèves, les assistant(e)s de service social exercent des fonctions visant à aider les personnes, les familles ou les groupes connaissant des difficultés sociales, à faciliter leur insertion et à rechercher les causes qui compromettent l'équilibre psychologique, économique ou social. Ils participent ainsi directement aux missions du service public de l'éducation. " (Sources : Collectivités recrutement)

Voilà de bien belles définitions… Pourtant, quand on est sur le terrain, on se rend vite compte que la vision des autres est tout autre, et que l'étiquette AS n'est pas toujours facile à porter.

Voici un aperçu des fantasmes et idées reçues que le public véhicule sur l'assistante sociale:

  • placeuse d'enfants / vols d'enfants
  • placement/ enlèvement/ les retire: "fouineuse"
  • cherche la petite bête: "sale bonne femme"
  • assistanat financier
  • elle donne plein de sous
  • elle fait à la place de
  • elle aide toujours les mêmes: injuste
  • elle contrôle, flique, regarde dans le frigo
  • enquêteuse sociale : on doit lui montrer la chambre
  • métier difficile, à risques, dangereux
  • cas lourds à traiter: "vous devez en voir"
  • jamais là, "pause café", bavarde, toujours en réunion
  • trop gentille ou trop méchante
  • les familles ne les aiment pas
  • problèmes graves, dénonciation
  • peurs, craintes
  • psy, dérange, dit ce qu'il ne faut pas

Une fois qu'on a entendu toutes ces remarques, on relativise, et on essaye de montrer qu'on est tout sauf ça !!

J'ai toujours un sourire quand je vois l'image de l'AS à la TV : femme l'air sévère tailleur et petites lunettes… D'ailleurs, une de mes questions lors de mon entretien d'embauche fut celle de l'habillement ! Ouf, j'ai été vite rassurée !!…

Pourquoi j'ai eu un jour l'idée de faire ce métier ??  Je mentirai si je ne vous parlais pas de la série "Pause café"… Apporter mon aide et mon soutien aux enfants en souffrance m'a tout de suite donné envie… et je ne regrette rien ! Je trouve très dommage de lire certaines "affaires de dénonciation"… cela me parait fou, impossible même !! Nous avons un code de déontologie, notre livre de chevet… ajouté à cela le secret professionnel auquel on est soumis, des dérapages ne devraient pas arriver… mais l'erreur est humaine…

Je suis jeune professionnelle… jeune pause thé… qui essaye de pallier à notre mauvaise réputation, et exercer aux mieux ses missions… avec les moyens à disposition… c'est à dire peu de moyens… Mais c'est un métier formidable, et je le conseille à tous ceux qui aiment les gens…. tout simplement …

13 réflexions sur « Un métier : Assistante sociale »

  1. Bonsoir Fati
    A.S. pas vraiment un métier mais une vocation qui n’est pas assez reconnue comme beaucoup d’autres qui sont basés sur le dévouement à toutes les personnes petites et grandes, jeunes ou âgées.
    Très bel article et joli métier que vous faites. Un grand bravo!
    Cordialement
    Ludo

  2. Bonjour Ludo,
    Merci pour votre commentaire sympathique et encourageant.
    As : une vocation et un dévouement, oui, mais aussi des connaissances et une pratique nécessaire, acquise grâce à la formation, et à la pratique professionnelle.
    Cordialement,
    Fata

  3. Bonjour Fati,

    Justement à propos de formation, quelle est-elle? Car c’est une question que je me posais.
    Il me semble qu’il y a comme cela, des professions qui ne s’improvisent pas mais qui pour autant ne s’apprennent pas à l’école.
    Alors je serai curieux de connaître les bases que l’on peut apprendre.
    Cordialement
    Ludo

  4. Bonsoir Ludo,
    c’est une formation Bac + 3, en école spécialisée. En France, il faut passer un concours d’entrée pour pouvoir avoir accès à cette formation, comme pour les infirmières ou les éducateurs. Ensuite, la formation est pratique avec des stages, et théorique avec des cours (droit, psychologie, déontologie, économie, …). La formation se termine par la passation d’un mémoire, à rédiger, et à défendre devant un jury.
    Cordialement,
    Fata

  5. Bonsoir Fata,

    Je me doutais bien qu’il y avait des études, mais difficile de dire quoi exactement.
    Merci pour le renseignement.
    On voit bien que votre métier ne s’improvise pas et c’est plutôt rassurant.
    Vous dites comme les infirmières. Infirmières du coeur et de l’âme?
    Cordialement
    Ludo

  6. bonsoir Ludo,
    je n’aurai jamais su être infirmière… les soins physiques ne sont pas pour moi !! Ce métier est aussi une vocation…
    Pour ma part, qui travaille de très près avec des infirmières, on distingue nos missions par mes connaissances approfondies en matière juridique et de protection de l’enfance. Mais on peut dire que j’écoute et aide pour les bobos du cœur et de l’âme…
    Cordialement,
    Fata

  7. Bonsoir Fata,

    Toutes les excuses, depuis le début je vous affuble du prénom de Fati au lieu de Fata.
    Je crois qu’il est temps pour moi d’aller consulter! LOL !
    Pour en revenir à votre profession, les bobos du coeur et de l’âme peuvent faire beaucoup de mal chez les enfants, si bénins puissent-ils paraître aux adultes. Il est nécessaire de les déceler puis de les soigner.
    Je pense qu’il est plus difficile de panser ce genre de plaies qui pour une même cause n’ont pas forcément le même effet contrairement à des bobos corporels. Ce qui n’enlève absolument rien au dévouement des infirmières qui bien souvent dans les collèges et lycées sont des confidentes fort appréciées.
    Puis ce qui me réjouit, c’est que vous parlez de « Mission » et non de « Fonction ».
    On dit toujours qu »avec une fonction on fait un fonctionnaire mais qu’avec une mission un missionnaire.
    C’est dire effectivement l’importance du rôle que vous et toutes celles et ceux qui exercent votre mission auprès de nos jeunes.
    Cela mérite un bon coup de chapeau!
    Cordialement
    Ludo

  8. Merci encore cher Ludo ! 🙂

    Line: ces préjugés sur les AS sont le résultat d’un travail perso et de groupe (collègues AS) lors d’une réunion de travail sur notre profession.

  9. Faut pas se leurrer, comme on dit souvent, il n’y a pas de fumée sans feu. Ces préjugés parfois se sont forgés sur des observations où effectivement à partir de faits concrets.

    Par le passé dans mon village, il y avait une AS qui « gérait » notre secteur. Elle était réputée pour être extrêmement mauvaise…à l’école (dire que ca date de vieux!) ça faisait jaser même parmis les gosses! en une année quand tu vois 5 gamins de ta classe placés suite à ses visites, ca fait bizare! et quand on la voyait à l’école elle inspirait pas confiance.
    On se posait même la question si elle cherchait à se venger de son enfance?

    Mais bon malgré tout ne noircissons pas les choses, même si certaines AS sont douteuses sur leur vocation, heureusement toutes ne sont pas comme ça (ouf! ;D ).

    Il y en a beaucoup qu’on regrette de ne pas avoir vu plus tôt quand elle te décoince d’une situation qu’on est empêtré depuis des mois, ou pour expliquer un papier totalement incompréhensible….
    Rien que ça! le papier administratif totalement charabia qui demande d’autres papiers et formulaires Cerfa n°XXXX avec une copie de 10 pièces pfiouuuuuuu et finalement l’AS en trois phrases te résume le truc de trois pages de façon beaucoup plus claire….Une autre fois, mon dossier avait plus de 10 pages à remplir pour la région. « Oh vous prenez pas la tête » me dit -elle, vous allez mettre trois mois avant de mettre à jour.Y’a plus simple et rapide! »
    Elle m’a donné un papier à remplir, le lendemain mon dossier était à jour!
    A se demander pourquoi l’administration ne demande pas conseil auprès des AS pour la rédaction de leurs formulaires! ;D

    Là dans ces moments je regrette pas de payer mes impôts!

  10. Par contre « assistanat financier », c’est justement l’une des missions qui lui est attribuée de savoir favoriser ou accompagner une personne en lui évitant toute difficulté financière ou à se sortir d’une difficulté financière comme le recouvrement d’une dette.

    Là exemple concret heureusement qu’une AS était là lorsque je faisait mon dossier d’abonnement de train pour aller au lycée. La sncf proposait un « abonnement lycée » ca me revenait les yeux de la tête. Mais comme je devais avoir une dérogation pour aller sur Reims, j’ai du faire un tour par une AS, en parlant de l’abonnement elle demande à voir le dossier. Elle a hurlée « OH! vous aller payer les yeux de la tête » en fouinant dans un fond de placard de son bureau elle a tendu à ma mère un papier: tenez faites remplir ça par l’établissement scolaire et menez le à la SNCF ça vous reviendra largement moins cher! » (tu penses! 635 francs pour utilisation illimitée du train sur une année scolaire!).

    Le mec à la sncf faisait une drole de tronche quand on lui a ramené ce papier! ;D

    Ce jour là on a bien remercié l’AS

  11. [b][i][s][s][b][b][b][b][b][b]bonjour à tous je suis abdelghani,assistant social au Maroc,alors sans doute notre métier est une vocation un engagement professionnel et aussi bien un engagement spirituel il faut avant tout comprendre et sentir l’autre avant de lui porter de l’aide.ce qui cause les critiques et les pré jugements contre ce métier c’est le manque d’un statut précisant des activité et des interventions standards pour un AS. 🙂

  12. Merci Abdel pour votre commentaire !
    Heureuse qu’un AS intervienne sur cet article. Je suis d’accord avec le souci de statut.
    Cordialement,

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