Plantons le décor d’une histoire pas banale. Un parking sauvage jonché d’épaves automobiles va se transformer en un jardin dévoreur de métaux toxiques. Une seconde vie. Une seconde chance.  Aucun monstre ne sillonnera les allées, ni ne surgira pour vous faire sursauter. En même temps, tout est toujours possible, mais ce n’est pas prévu dans le scénario initial.

Car ce n’est pas du cinéma… C’est de l’écologie.

Fougères, osier, orge, tournesol et autres plantes investiront 392 m2 de terrain, et enchanteront le regard. Mais les plantes auront aussi et surtout pour mission, de dépolluer, de dévorer les métaux toxiques…

Vous n’êtes qu’à demi convaincus ? L’histoire se fera sans vous. Dès le mois de mars, les premiers semis seront plantés…

On parle là, de « phytoremédiation »…Un terme savant et un peu barbare. Décryptons les racines grecques : Il s’agit de « rétablir l’équilibre » par les plantes. Des plantes qui métabolisent les métaux toxiques et dépolluent les sols, l’eau et l’air, mis à mal par les activités humaines…

Le colza va s’en prendre à l’argent ou au mercure… L’orge ne va faire qu’une bouchée de l’aluminium. La fougère va traquer l’arsenic, le plomb, ou le cadmium. L’avoine, la lentille d’eau ou le tournesol vont s’occuper du cuivre. L’osier, lui, va combattre le chrome… D’autres essences peuvent métaboliser des métaux comme l’or ! La traque aux polluants est lancée !

C’est à Lyon, dans le 9ème arrondissement, que l’aventure va commencer. Rares sont les « expériences » de ce genre en France. Quelques stations d’épuration, quelques berges se sont vus dotées de ce types de jardins (ou bassins) luxuriants. Qu’à cela ne tienne ! Que tout le monde se mette au vert ! Quelle ville n’est pas désireuse de préserver son environnement, et de prendre soin de son budget ?

L’Europe affiche un retard affligeant en la matière. Loin derrière les Etats-Unis et le Canada, par exemple…

Pourtant, dès l’antiquité, chez les Grecs et les Romains, ainsi qu’en Chine, depuis des siècles, l’utilisation des plantes pour traiter la pollution apparaissait avec la naissance des grandes villes….

Et si nous faisions de ce jardin expérimental, un jardin extraordinaire ?  Et si nous rendions à la nature sa place initiale ? Et si nous remettions tout dans l’ordre, et chaque chose à sa place ? Et si nous replantions ce que nous avons arraché à force de trop construire ?

Peut-on parler d’avenir, sans faire un petit retour en arrière, sûrement salutaire ?

Ce qui est sûr, c’est qu’on ne récolte que ce que l’on sème !