Un bureau pas comme les autres

 Faire régner l’ordre et la loi sur un vaste territoire, ce n’est pas chose aisée. Veiller à ce que dans les moindres recoins, la justice soit de mise, est un travail de titan. Des petits groupes de justiciers, ici et là, imposaient leur loi arbitrairement juste avant que soit fondée cette prestigieuse institution qu’est le FBI. Des shérifs, étoile épinglée à la chemise, colt en main, jouaient les gardes dans les villages du far-west.  Profitant du film J.Edgard, du grand Clint Eastwood, sorti mercredi dernier dans les salles de cinéma, retraçons dans les grandes lignes, l’histoire du FBI. Tout d’abord commençons par le début, que se cache-t-il derrière ces trois lettres ? Un sigle désignant Federal Bureau of Investigation mais également sa devise, Fidelité, Bravoure et Intégrité. 

 

A la genèse, il y a un homme, descendant de Napoléon, Charles Bonaparte Patterson, Secrétaire à la Justice lors de la présidence de M.Roosevelt. Afin de régler les affaires de commerces entre les états et toutes leurs corollaires, Charles eu l’idée de fondé un Bureau d’Investigation essentiellement composé d’agents secrets. La plus part de leur tâche était de limiter la prostitution et de faire la guerre aux bandits qui, épris de liberté sur ces grandes étendues de l’ouest, s’accaparaient de façon illicite les terres. 

 

En 1935, le bureau devient fédéral, s’installe à Washington, la capitale, se dote d’un sceau officiel en 1941, reçoit un budget colossal, chiffré à plusieurs milliards de dollars, et ses directives, du ministère de la Justice. Son champ d’action s’étoffe pour pouvoir intervenir dans la lutte contre le terrorisme, l’espionnage, le crime organisé, les enlèvements et les crimes financiers tels le faux monnayage et la fraude. Des choses bien terre à  terre, et oui nous ne sommes pas dans X-Files et ses enquêtes paranormales. 

 

Les années 1920 battent leur plein, les années folles, la folie, tout comme ce qui habite cet homme. J.Edgard Hoover devient directeur de l’agence en 1925 et va la maîtriser d’une main de fer durant près d’un demi siècle, jusqu’en 1972, quand il rendre son dernier souffle. L’une de ses plus grandes pierres qu’il apporte à l’édifice, c’est de l’avoir doté d’une aile scientifique et d’avoir développé la recherche sur les empreintes digitales. 

 

Sous sa direction et les conséquences de la guerre faisant, le pouvoir du FBI s’agrandissent tout comme son prestige. La police locale est minée par l’alcoolisme et la corruption de ses agents, la justice est délétère, le Bureau en profite pour rétablir l’ordre. Chassant, arrêtant les plus grands criminels, comme John Dilinger, les agents spéciaux font rêver les marmots. 

 

Il mène également des opérations contre les racistes encagoulés du Ku Klux Klan et contre les révolutionnaires aux sombreros qu’il reconduit dans les frontières de Mexico. Mais les plus grands ennemis d’Hoover ce sont les adeptes de la faucille et du marteau. La Peur Rouge s’installe dans des Etats Unis d’Amérique en proie à une véritable paranoïa. 

 

Les communistes étaient rejetés de la société tels des parias. Une pression sans commune mesure s’abattait sur ceux qui avait le malheur d’avoir des penchants "gauchistes". Un ostracisme national mené en collaboration du sénateur MacCarthy. Hoover outrepasse ses prérogatives, met sur écoute des hommes du gouvernement et se permet d’avoir des doutes sur le patriotisme du premier des américains, le président. Outre ce passage obscur où le FBI aurait pu avoir des aspects semblables à la Stazy ou au KGB, des avancées sont réalisées dans le décryptage des codes secrets.

 

1975, Hoover casse sa pipe. Son empreinte fut tellement marquante que le FBI change de siège, reste à Washington mais emménage dans un nouvel immeuble portant le nom de Hoover Building. Après près de 50 ans de règne, une nouvelle directive est établie, pas plus de 10 ans à la tête de l’agence. 

 

Dans les années 1980, le Bureau se pare d’une équipe d’intervention dans le sauvetage des otages, de renforts dans le domaine des fraudes liés aux vices informatiques. Au début des années 1990, la Guerre Froide prenant fin, le nombre de ses effectifs est revu à la baisse, paradoxalement, les membres de la police scientifiques, comme ceux des Experts, en quelque sorte, s’accroît. 

 

11 Septembre 2001, l’attentat qui inaugure ce XXIème siècle, le Patriot Act est signé. Il permet au FBI d’augmenter ses pouvoirs et oblige tous ceux recevant une lettre de sécurité nationale, de décliner tous les tenants de leur identité. Les données sont conservées, les personnes fichées, bye bye liberté. Trop occuper à lutter contre ‘l’Axe du Mal", décrété par Bush, le FBI ne contrôle plus les fraudes financières et permet malheureusement que la crise des Subprimes ait lieu. 

 

Le FBI fut mainte fois infiltré durant son existence mais la plus part du temps, les taupes sont déterrées et châtiées. En effet, l’institution fait rêver, grâce aux séries télé notamment, mais revêtir le costume d’agent secret est un chemin de croix. 

 

Tous les ans, plus de 115000 candidats pour seulement près de 3000 retenus. Ce n’est donc pas tout le monde qui peut se la jouer en costume-cravate, sombre et élégant et pouvant sortir le fameux badge orné du sceau et des 3 lettres tant convoitées, pour le coup, pas les AAA mais les FBI.