Réparer les vivants

 D’abord, il y a ce titre étrange "Réparer les vivants" qui attire immédiatement ma curisosité. Ensuite vient le moment de retourner le livre pour découvrir si le verso vaut son recto. Car, souvent, après la couverture, c’est le résumé du livre qui donne envie, ou pas, de lire un livre. Là, ce fut le cas, avec l’obligation d’acheter ce bouquin pas comme les autres.

 

  Donc, dans ce roman fabuleux de Maylis de Kerangal, il s’agit d’enterrer les morts et de réparer les vivants. Vaste programme funeste, mais pas seulement ! Car, ici, entre les lignes, un décès cache une vie à sauver.

  Mais surtout, le point central de cette histoire est la description d’un dilemme de parents bouleversés et traumatisés par la mort de leur fils Simon. Un banal accident de voiture suivi d’un coma cérébral dépassé. 

 

 Que faire alors face à ce terrible scénario, entre la vie et la mort ?

  Tout s’enchaîne alors avec une proposition de don d’organes qui va démarrer le compte à rebours d’une course contre les sentiments et la mort.

  Les parents, eux, se retrouvent forcément révoltés mais finiront après de multiples hésitations et de douloureuses réflexions par accepter l’inacceptable : le don d’organes. Prendre des morceaux sur leur fils pour reconstruire ailleurs, dans un autre corps.

  De cette décision courageuse, la mort de l’un, naîtra la renaissance, la vie, d’une autre femme. Et tout le livre, son questionnement, son déroulement, n’est autre qu’une démonstration de l’acceptation.

 

 Cette lecture est à la fois déroutante, déconcertante et captivante, mais, avant tout, tout est fait pour que le lecteur ne sombre jamais dans le voyeurisme. Les mots sont justes et les détails nécessaires. Au final, c’est un roman utile qui se lit comme un reportage. Une belle leçon de courage qui mérite que l’on s’y attarde.