Loin de moi l’idée d’approfondir ce que pourrait m’inspirer les assassinats de Toulouse et de Montauban, et inutile de supputer tant qu’il n’y aura pas de revendication, d’explicitation permettant de se former un début d’opinion. Mais les faits m’interrogent : quelle surveillance ? quelle présence dans la cité des policiers ? 

Non, je ne vais pas vous sortir le bilan sécuritaire des ministres de l’intérieur depuis, mettons, Daniel Vaillant, sous Jospin, ou en remontant jusqu’à Joxe. On sait plus ou moins ce que je peux en penser et la polémique, sur ce point, à chaud, serait mal venue.

De même, je ne vous entraînerai pas dans un débat sur la « libération » ou le « contingentement » des opinions racistes ou xénophobes. Je remarque simplement que, dans le cas du Front national, c’est plutôt le contingentement qui prévaut depuis quelques années, et que par le passé, certes lointain (affaire Dreyfus, Occupation, &c.), c’était tout autre. Je ne sais trop qu’en penser réellement, même si, relisant récemment Burmese Days, d’Orwell, j’estime que l’expression obsessionnelle des préjugés (là, des colons britanniques et autres) peut effectivement favoriser des passages à l’acte.

En tout cas, que je sache, même Riposte laïque, qui tente une amorce de réflexion, non pas sur son discours, mais toujours dans le même sens autojustificateur, ait jamais appelé à l’exécution d’enfants ou de personnes de type non-caucasien (sachant que la race, notion obsolète, n’a plus la moindre validité, même si le mot même semble encore utile à des communautés, notamment d’origines africaines, qui veulent mythifier leurs diverses, très honorables, cultures).

Mais, je le répète, pour le moment, et jusqu’à nouvel ordre et plus informé, ce n’est pas ici mon propos.

Vidéosurveillance, pour quels résultats ?

En revanche, on pourrait reparler des arnaques à la vidéosurveillance, du fait par exemple d’entreprises fantômes ou du genre poupées gigognes, prédatrices de particuliers. Et aussi de cet empressement des municipalités à mettre des caméras partout : pour quels résultats ?

Ah certes, on me dira que des « voleurs de poules » s’y laissent prendre, tout comme ceux qui, cambrioleurs ou autres, laissent un portefeuille contenant leur identité sur les lieux de leurs méfaits. C’est souvent ruineux pour les collectivités, très lucratif pour diverses sociétés, et puis quoi ? On me rétorquera que, s’il n’y en avait pas autant, certaines enquêtes seraient plus longues.

J’admets aussi qu’on ne peut mettre un policier, un gendarme, devant chaque distributeur de billets, face à toute école. J’admets que des dérangés qui tirent de manière indiscriminée ou  ciblée ont fait, de longue date, mon quotidien de fait-diversier, tout comme des infanticides, d’autres crimes. En France, dans les régions, les villages, comme à l’international.

Mais quoi ? Où étaient donc les « sergents de ville » et les pandores que, dans ma jeunesse, je croisais si fréquemment ? Où font-ils donc à présent du chiffre ? Ce n’est pas tout à fait un autre débat. Je ne vois plus d’agents de la circulation qu’au moment où un cortège d’officiels passe… Je ne vois plus de patrouilles que dans les beaux quartiers, de jour, traquant mendiant et tire-laine…
Je veux bien comprendre : qu’on m’explique… Qu’on m’explique de nouveau les contraintes des policiers et gendarmes… Là, sans m’en prendre ni à leurs hiérarchies, leurs syndicats, à quiconque, je m’interroge. Pas vous ?

C’est peut-être que je me souviens du temps où, dans les autobus, comme naguère en Angleterre, il y avait un conducteur et un contrôleur, qui renseignait, bavardait un peu, &c. Désolé de ce faible niveau de réflexion, de mise en perspective, ce n’est pas l’émotion, mais, oui, c’est à chaud, et cela me revient à l’esprit. Société technologique, normalisée, conduite par des contrôleurs de gestion, et peu gaie.