Ce n’est qu’un « au revoir »

Ce week-end, le Mouvement Démocrate lançait sa campagne pour les élections européennes en présentant ce dimanche, lors d'une conférence nationale, ces binômes ou trinômes têtes de listes. J'évoquerai cet événement un peu plus tard.

Cependant, dans la blogosphère démocrate, un autre événement a fait l'actualité: le départ de notre mouvement de Quitterie Delmas.

J'ai appris la nouvelle via un statut FaceBook me conduisant sur l'article de Patrick Roger. Après quelques vérifications, il ne s'agissait pas d'une rumeur.

Je suis stupéfait par les réactions hostiles que ce choix déclenche. Quitterie Delmas n'a pas accepté la proposition de François Bayrou de conduire une liste aux élections européennes et a préféré faire évoluer son engagement. C'est son choix, je le regrette mais je le respecte.

Notre famille politique a connu de nombreux départs (création de Démocratie libérale en 1998, de l'UMP en 2002, du Nouveau centre et d'Avenir démocrate en 2007), mais contrairement à ceux-ci, Quitterie Delmas ne renie rien de son engagement à l'UDF, puis au MoDem, elle ne flingue pas François Bayrou, au contraire.

J'ai connu Quitterie Delmas en 2007 lorsqu'elle s'était présentée à la présidence des Jeunes UDF, je soutenais Jean-Yves de Chaisemartin, aujourd'hui maire de Paimpol. L'université d'été qui a suivi, nous avons sympathisé. Et depuis, j'ai suivi son parcours. Nous avions de nombreux points de vue communs notamment sur le renouvellement des générations et la représentativité des élus, mais aussi et surtout sur l'engagement collaboratif.

Quitterie Delmas a fait le choix courageux de renoncer au cursus honorum qui commençait à se faire jour pour elle pour s'engager autrement en-dehors ou à côté des partis politiques. En ce qui me concerne, je considère que pour défendre ses valeurs et ses idées, il faut être acteur du système.

Comme je lui ai dit par mail, je comprend son choix et la soutiendra dans ces nouvelles aventures. Lorsque l'on se réclame de notre courant politique, le minimum est de respecter l'être humain et ses choix personnels.

Jérôme Charré

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19 sénateurs

Je viens de découvrir chez Authueil une note instructive. En effet, elle traite du financement des partis politiques français. Celui-ci se fait en deux parts: la première est issue du résultat du premier tour des élections législatives de 2007, la seconde, révisée chaque année, est versée en fonction du nombre de parlementaires déclarant s'affilier au parti. La synthèse vient d'être publiée au Journal officiel.

Ainsi, on constate d'une part sur le tableau appelé annexe II que 10 sénateurs Union centriste se sont déclarés affilié à Fetia Api, du nom du parti polynésien qui sert de support financier au Nouveau centre contre 19 qui ont opté pour l'UDF-Mouvement Démocrate. Dès lors, le groupe Union centriste est actuellement majoritairement MoDem. Néanmoins, il serait intéressant de savoir qui sont ces fameux 19 ? Il n'est pas certain qu'en 2010 le rapport soit toujours favorable au MoDem.

D'autre part, et je pense que ça intéressera de nombreux militants, on découvre que le Mouvement Démocrate, via l'UDF bénéficiera d'un financement de l'Etat pour 2009 de 3,745 millions d'euros (hors cotisations des adhérents).

Cependant, le système de financement des partis politique, reposant en grande partie sur les résultats des élections législatives, favorisent l'UMP (33,452 millions d'euros) et le PS (23,212 millions). Avec une telle disproportion, le système favorise le bipartisme au détriment du pluralisme.

Jérôme Charré

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Jean Arthuis quitte le MoDem : « On ne dirige pas un parti comme une secte » !

Le MoDem perd toute crédibilité et s'engage vers une fin politique prévisible. Jean Arthuis, sénateur de la Mayenne quitte le MoDem, estimant que le parti de François Bayrou est tout simplement "inaudible". Dans un entretien paru Journal du Dimanche, Jean Arthuis explique les raisons de son départ, en soulignant son attachement à un centre indépendant…
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Passer du centre au démocrate

Le député européen et conseiller régional de Rhône-Alpes, Thierry Cornillet, a lancé un Manifeste pour un vrai centre. Il a trouvé quelque écho sur la blogosphère, en particulier chez KaG, chez Sébastien Pereira et chez Raphaël Tassin.

D’abord, analysons le constat. L’UDF, a été créée en 1978, pour contrer le RPR créé par Jacques Chirac pour donner suffisamment de poids au Président de la République d’alors, Valéry Giscard d’Estaing. Il s’agissait d’une confédération de divers partis du centre (CDS, Parti social-démocrate, Parti radical) et de la droite non-gaulliste (Parti républicain, héritier des Républicains indépendants) d’où venait Valéry Giscard d’Estaing. Le tropisme de l’UDF était donc à droite, droite modérée mais à droite.

Alors que le RPR était unifiée pour porter son chef à la présidence, les composantes de l’UDF se bataillait en interne pour contrôler le parti. Au bout de vingt ans, l’attelage a commencé à céder. C’est en 1998, et non 1997, que le Parti républicain, devenu Démocratie libérale, à la suite d’alliances de 3e tour aux élections régionales avec le Front national.

En 2002, Jacques Chirac, Alain Juppé et Jérôme Monod veulent créer un parti de la majorité rassemblant UDF, RPR et DL. Il s’agit dès lors de la survie du centre en France. Là, l’UDF est vidée de ses élus qui rejoignent l’Union en mouvement (future UMP) pour se faire réélire. Elle est désormais réduite au CDS, devenu Force démocrate.

Il faut donc que l’UDF réduite à la portion congrue (22 députés, 28 sénateurs) résiste à l’orge UMP alors tout-puissant. Le seul créneau est celui du centre dans la majorité mais indépendant. On assiste à l’émergence du centre en France et l’UDF remprend du poil de la bête: 12% aux élections régionales, puis aux élections européennes.

Ensuite, 2007 arrive. La campagne de François Bayrou a été très belle. Il obtient 18,57% et près de 7 millions de suffrages. Ses électeurs ne sont pas tous sympathisants de l’UDF, loin de là. Son discours sur le rassemblement au-delà des clivages et la résorption de la dette a éveillé un électorat qui n’y croyait jusqu’alors. Nous étions rendus au-delà de l’UDF, mais pas encore au Mouvement Démocrate. Le centre a son plus haut historique.

François Bayrou n’aurait obtenu que 12 à 15%, seul la possibilité de partenaire poil-à-gratter de la majorité était envisageable. Il semble que cela était souhaité pour beaucoup car plus confortable à négocier. Or, à 18,5%, François Bayrou a été dépassé par la démarche qu’il avait initié. L’UDF était devenue du passé. Il ne pouvait plus soutenir Nicolas Sarkozy au 2d tour, et ne pouvait pas soutenir Ségolène Royal. Or, il n’était arrivé que troisième. Quelques erreurs pendant l’entre-deux tours, des députés inquiets pour leur réélection, une direction semble-t-il contestable, mais, c’est la campagne présidentielle qui a sonné le glas de l’UDF.

Ensuite, il fallait traduire ce changement. L’UDF était connotée au centre-droit, et le raccourci a fait que l’on ait retenu droite plutôt que centre. Il fallait transcender l’UDF et créer la famille politique de l’élan présidentiel. Le Mouvement Démocrate était né et l’incroyable vague d’adhésions à ce nouveau mouvement a montré que beaucoup voulaient construire cette troisième force.

Or, les modes de scrutin aux élections législatives et municipales ont eu raison de nos candidats. Sans alliance de 1er tour, sans investiture suffisamment préparées à l’avance, des candidats souvents trop neufs, nous ont amené à un faible bataillon d’élus aux législatives. Le mode de scrutin des municipales étant légèrement plus favorable, notre bataillon d’élus a augmenté.

C’est au cours des européennes et des régionales de 2004 que nous avons réussi à remettre l’UDF en selle. Ce sera aux européennes de 2009 et aux régionales de 2010 que nous mettrons en selle le MoDem. Nos supposés amis centristes (mais de droite) l’ont bien compris. D’où l’idée d’Epinay du centre de Jean-Pierre Raffarin.

Dès lors, il nous faut construire, développer notre logiciel programmatique, nous structurer, changer notre gouvernance interne, retrouver l’élan de l’élection présidentielle, préparer correctement les prochaines échéances.

Je crains que Thierry Cornillet n’ait pas compris que l’UDF a disparu le 22 avril 2007 lorsque François Bayrou a obtenu plus que son score "nucléaire". Il faut donc cesser de râbacher sans cesse cette chimère de l’histoire prétendue radieuse de l’UDF.

Si nous donnons au Mouvement Démocrate les moyens de réussir, si nous en faisons réellement le parti du 21e siècle, nous pouvons faire de celui-ci une des deux forces majeures du paysage politique français. La SFIO a réussi à dominer les Radicaux, le PCF a réussi à dominer la SFIO, le PS a réussi à dominer le PCF, le RPR a réussi à dominer l’UDF. D’autres mouvements l’ont déjà fait, le MoDem peut réussir à le faire.

Cessons de nous tourner vers le passé, construisons l’avenir !

Jérôme Charré

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Gilles Artigues, la voix des oubliés


Gilles Artigues, l'un des hommes politiques les plus respectables du monde politique français est candidat aux municipales pour l'UDF-Mouvement Démocrate de François Bayrou à Saint-Etienne. On sait à quel point Gilles Artigues est un homme de principes. Mais, c'est aussi un homme de cœur, et il y a un moment de sa vie qui m'a beaucoup touché : il a longtemps animé une émission radiophonique pendant laquelle il écoutait, de 22 heures à 7 heures du matin, les personnes seules, tout particulièrement pendant les fêtes. C'est un trait de caractère que je trouve peu commun, et tout à son honneur.

 

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Jean-Marie Cavada assomme François Bayrou

François Bayrou ne peut que constater l'étendue des dégats.

Le MoDem se divise, Jean-Marie Cavada se présentera dans le XIIéme arrondissement de Paris, conduisant une liste en compagnie de la Ministre de l'Economie, Christine Lagarde, avec le soutien de l'UMP. L'eurodéputé tourne le dos aux consignes de François Bayrou…Les rumeurs l'annoncant déja à un futur poste de ministre…

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François Bayrou : Chronique d’une mort politique annoncée

François Bayrou déambule dans les couloirs du Palais Bourbon. Un petit regard nostalgique vers son ancien bureau, qui semble le narguer. La solitude est sa compagne.

L'écho du premier tour de l'élection présidentielle est bien lointain. La vague orange n'est plus qu'un frémissement. L'homme qui aurait pu être président vient de tomber dans les oubliettes de la mémoire politique…

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François Bayrou s’inquiète des déficits croîssant

François Bayrou s'est exprimé le 13 juillet dernier sur les dangers que faisaient courir à la France les projets de l'actuel gouvernement. En effet, les recettes sont bien loin de couvrir les dépenses, tout particulièrement le paquet fiscal qui coûtera jusqu'à 17 milliards d'euros par an en année pleine.
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Jean-Jacques Jégou, sénateur UDF-MoDem plaide pour un Parlement renforcé.

A l'occasion de l'ouverture de la XIIIe législature, Jean-Jacques Jégou défend la restauration des prérogatives du Parlement. Dans cette tribune, le sénateur UDF-Modem du Val-de-Marne constate que "notre Constitution permet au pouvoir exécutif d’empiéter sur ce qui devrait être le domaine réservé du Parlement : l’élaboration des lois". Il rappelle que "la justification de l’existence du Parlement réside en deux points essentiels inscrits dans la Constitution : d’abord le vote des lois en toute indépendance, ensuite le contrôle du gouvernement". Jean-Jacques Jégou considère ainsi qu'il est "indispensable que les Parlementaires, quelle que soit leur étiquette, préservent cette précieuse liberté, garante du bon fonctionnement de notre démocratie".
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Désendettement : les critiques d’un ex-UDF

En dépit de la nécessité d'un désendettement de fond, le gouvernement multiplie les mauvais calculs, comme on a pu le voir avec les cadeaux fiscaux , mais aussi avec les cessions d'actifs, au point de générer des critiques jusque dans la Majorité présidentielle, fût-elle fraîchement ralliée…

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