François Bayrou déambule dans les couloirs du Palais Bourbon. Un petit regard nostalgique vers son ancien bureau, qui semble le narguer. La solitude est sa compagne.

L'écho du premier tour de l'élection présidentielle est bien lointain. La vague orange n'est plus qu'un frémissement. L'homme qui aurait pu être président vient de tomber dans les oubliettes de la mémoire politique…

François Bayrou erre comme une âme en peine, son pas est incertain, tout comme l'avenir politique de son enfant. L'UDF a accouché (sans péridurale) du MoDem, une naissance douloureuse. François exhibait à la parade, les 18% de l'élection présidentielle. Un vent rénovateur secouait le paysage politique français. L'avenir s'annoncait sous de bons auspices.

Les élections législatives ressemblaient déja, à un enterrement de première classe. Bien trop tôt dans le calendrier politique pour asseoir la stratégie montante de François Bayrou. Une claque attendue, qui projette le MoDem vers l'optique d'un redressement lors des municipales de 2008.

La politique d'ouverture du gouvernement brise définitivement la spirale politique de François. La démocratie participative est en route, brulant la politesse du vaisseau MoDem. La solitude s'installe, les crépitements des flashs renvoient une image bien terne. L'avenir politique de François s'est obscurci. Le crépuscule engloutit les derniéres ambitions.

L'incompréhension s'empare des fidéles. La création du MoDem se révéle un piège politique. Droite, centre, gauche, écologiste…le groupuscule ressemble de plus en plus au radeau de la Méduse. Un retour vers l'UDF semble se dessiner, pour certains. Le compagnon de toujours, André Santini, ministre du gouvernement Fillon, représente l'amertume qui s'empare de François.

Le positionnement de François l'écarte du paysage politique. J'ai apprécié l'élan démocratique qu'il incarnait lors de la campagne présidentielle. Le silence s'est abattu, les sanglots des violons expirent le râle d'une mort politique annoncée. Il faut reconnaitre l'évidence, François Bayrou n' a plus d'avenir politique.

La tristesse succéde à l'allégresse. Le MoDem représente toute les caractéristiques du nourisson mort-né. François Bayrou, l'astre qui n'était qu'une comète, perdue dans les méandres labyrinthiques de sa politique. Le glas retentit, François Bayrou n'est plus…