Les salariés sacrifiés encore une fois chez Carrefour ?

Indignés par la suppression en cours de plusieurs milliers d’emplois chez Carrefour, tant au siège que dans les magasins, les salariés et les syndicats s’inquiètent de la nouvelle casse sociale qui accompagnerait un éventuel rapprochement entre Carrefour et Casino…

Plus de 5 000 emplois selon la CFDT, environ 7 000 selon le magazine spécialisé Linéaires, près de 10 000 selon la CGT : telles sont aujourd’hui les principales évaluations qui circulent sur la facture sociale finale du « plan de transformation » lancé par Carrefour en début d’année 2018.

Aux 2 400 emplois supprimés au siège (sur un total de 10 500, soit près de 23 % des effectifs), s’ajoutent déjà les quelques 2 000 salariés des ex-magasins Dia, laissés sur le carreau après la fermeture de 244 points de vente l’été dernier. Une mesure particulièrement mal vécue par les personnes concernées qui avaient participé depuis quatre ans à la transformation de leurs magasins Dia en Carrefour Contact, Express, Marché ou autre Proxi.

Près de 250 magasins liquidés

« Carrefour liquide sans état d’âme les magasins ex-Dia : combien de salariés bradés et sacrifiés ? », s’indigne la Fédération Commerce Services de la CGT. Selon le syndicat, « Carrefour a racheté en 2014 les magasins Dia pour éviter, notamment, qu’ils partent à la concurrence. Comment croire qu’ils allaient tout faire pour céder ces magasins à des enseignes concurrentes en 2018 ? Compte tenu des propositions a minima de la direction pour reclasser les salariés, tout porte à croire qu’ils veulent en réalité se débarrasser d’un maximum d’entre eux ».

Les promesses de la direction, de reclasser au sein du groupe au moins la moitié des 2 100 collaborateurs concernés, ne seront en effet pas tenues. « On atteindra 300 reclassements au mieux. C’est de la casse sociale », affirme la CFDT. Force ouvrière dénonce de son côté « des propositions de reclassement indignes », « sans aucune prise en compte des statuts, des qualifications, des métiers, des situations familiales et même des préconisations de la médecine du travail ». « Des propositions dévoyées qui sont faites pour être refusées ».

« Il y a de fortes disparités de qualification et des baisses de salaire allant jusqu’à 500 euros sur un salaire brut de 2 100 euros », estime Bruno Biguet, délégué syndical FO Carrefour Proximité France. « Des chefs de magasin ont reçu des offres d’employé de boucherie ou de boulangerie. Ils l’ont vécu comme une humiliation de plus », rapporte Frédéric Roux, délégué CGT des magasins de proximité. Sur les 854 salariés agents de maîtrise des ex-magasins Dia, plus de 90 % ne se sont vu proposer que des postes d’employé, selon le collectif CGT Carrefour. « Stupeur », « incompréhension », « colère », « indignation », « humiliation », tels sont, selon les mots des syndicats, les sentiments ressentis par les salariés concernés devant ce qu’ils considèrent comme un total « mépris » de la part de la direction de Carrefour.

Plusieurs milliers d’emplois supprimés

Mais la purge ne s’arrêtera pas aux salariés des ex-magasins Dia. Le plan de réorganisation de la direction prévoit aussi, entre autres, un plan de « simplification et centralisation » des tâches administratives dans les hypermarchés, ainsi que la disparition de postes de caisse en stations-service. Deux mesures qui devraient déboucher sur la suppression de quelque 500 postes de plus.

Et ce n’est pas fini ! La mise en service d’une plate-forme de préparation de commandes en Ile-de-France va également conduire à alléger les effectifs des « drives » : pour les 20 premiers sites concernés, cette nouvelle organisation devrait ainsi entraîner, selon Linéaires, la suppression de 200 emplois supplémentaires. Une triste addition à laquelle s’ajouteront encore les disparitions d’emplois qui accompagneront nécessairement, selon FO, le plan de réduction de surfaces dans les hypermarchés, mais aussi le transfert en 2018 d’une trentaine de magasins Carrefour Market en location-gérance.

« A terme, un tel plan va concerner plus de 5 000 postes », estime Sylvain Macé, délégué syndical CFDT de Carrefour Groupe. Linéaires chiffre de son côté le bilan total de cette casse sociale à 7 000 emplois supprimés, soit 6 % des effectifs du groupe en France… Tandis que la CGT évalue l’ampleur finale de ce vaste plan de restructuration à 10 000 emplois détruits.

Carrefour-Casino : la fusion serait catastrophique pour l’emploi

Dans ce contexte, on peut comprendre l’inquiétude qui a saisi les salariés et leurs réprésentants à l’évocation, fin septembre, d’une tentative de rapprochement avortée entre Carrefour et Casino, ou d’une possibilité d’offre de rachat « hostile » du premier sur le second. Les « réductions de coûts » et les « synergies » attendues par les marchés financiers d’une telle fusion se traduiraient à nouveau immanquablement par des milliers de suppressions d’emplois dans les sièges et les fonctions supports… mais aussi dans les magasins.

En effet, compte tenu de la position des deux groupes sur le marché français (33 % de part de marché cumulée dans la distribution alimentaire et même plus de 70 % sur le segment de la proximité à Paris et en région parisienne), l’Autorité de la concurrence imposerait au nouveau « méga-groupe » des cessions massives de magasins dans de nombreuses zones de chalandise.

Et il y a fort à parier que ces « cessions », comme pour les ex-magasins Dia, se transformeraient pour la plupart en fermetures pures et simples, Carrefour préférant éviter que des points de vente bien implantés, notamment dans les centres villes, ne tombent dans l’escarcelle d’un concurrent.

Le bilan social d’un regroupement entre Carrefour et Casino serait donc assurément très lourd. Sans compter que toutes ces fermetures de magasins de proximité pénalisent à chaque fois les populations les plus fragiles et les plus isolées, notamment les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite et celles qui ne sont pas véhiculées, comme le souligne la Fédération Commerce Services de la CGT. Elles contribuent donc aussi à la destruction des liens sociaux dans les quartiers et dans les villages.

Le Président sortant s’intéressant pour une fois au 1er mai, est-ce une provocation ?

Je pense qu’il est à peine besoin de rappeler l’histoire du 1er mai pour montrer combien cette fête est éloignée des gens de droite !

Donc, le 1er mai 1866, aux Etats-Unis, les syndicats exercèrent une forte pression sur le patronat et le gouvernement pour permettre à environ 200 000 travailleurs d’obtenir une journée de travail de 8 heures… Ce n’est que quelques années plus tard que les syndicats européens instaurèrent « une journée internationale du travail », encore appelée « Fête des travailleurs » qui devait être fêtée ensuite chaque année le 1er mai. On appelle aujourd’hui cette fête : « la fête du travail »,  bien que cette expression puisse prêter à confusion…

 

 

(Capture d’écran sur le site herodote.net)

 

Les 1er mai ont rarement été marqués par des actions de « la droite », sauf peut-être sous Pétain en 1940.

Je ne rappellerai pas ici, tous les premiers mai qui ont été marqués par des actions des syndicats et de la gauche.

Commençons par le 1er mai 1891, à Fourmies, dans le Nord, la mobilisation tourne mal… L’armée tire sur des grévistes pacifistes. Résultat : 9 morts et 33 blessés… Il y a aussi le 1er mai 1936 qui annonçait la victoire deux jours plus tard du Front populaire aux élections législatives et l’arrivée au gouvernement de Léon Blum.

 

Quitte à choquer un peu, je dirais que pendant des années et des années, le 1er mai, c’était pour moi le fait des syndicats de gauche et des partis de gauche. C’était avant tout du social ! Les partis de gauche participaient toujours, sans s’afficher au premier rang des défilés qui étaient toujours occupés par des syndicats.

Il est vrai que celui qui en a fait « un jour chômé » est un secrétaire d’Etat au Travail du gouvernement de Pétain (René Belin, ancien de la CGT)…

Mais en avril 1947, le gouvernement de la Libération fait du 1er mai « un jour férié et payé », sans en faire une fête légale… Cela reste une tradition.

En avril 1947, la mesure est reprise par le gouvernement issu de la Libération qui fait du 1er mai un jour férié et payé… mais pas pour autant une fête légale. Cela reste donc une coutume !

 

Voilà maintenant que le Président sortant s’invente « la fête des vrais travailleurs » le 1er mai, entre les deux tours de l’élection présidentielle ! Si je me souviens bien pendant les cinq ans écoulé, il n’a jamais montré le moindre intérêt pour le 1er mai, ni avant d’ailleurs ! Rien que pour cela, tout le monde comprendra sans grande démonstration que c’est cousu de fil blanc et que cela s’apparente à une provocation, dont on ne voit pas très bien ce que cela peut lui rapporter, en terme de voix, sinon de remettre au goût du jour un slogan bien connoté à droite « Travail, famille, patrie », même si les trois termes ne sont pas prononcés ensemble dans les discours, on les développe comme si rien n’était ! On voit bien qu’ils sont traités séparément, dans le but de plaire aux votants du FN du premier tour ! J’espère qu’on ne va pas revenir à des périodes troubles, mais comme beaucoup de citoyens, je suis frappé par le discours du Président-candidat dans lequel, je retrouve des « relents Pétainistes ». Je ne reprendrai pas ici le discours de Pétain en 1940 et celui du Président sortant prononcé le 19 février 2012, mais la ressemblance concernant le comportement des syndicats est troublante !

 

N’est-ce pas de la provocation de la part du candidat de droite de parler aussi de « la fête du vrai travail ». Le faux, c’est évidemment pour lui, ceux qui sont assistés, peut-être  aussi ceux qui perçoivent le RSA ? Peut-être aussi ceux qui sont au chômage ? peut être aussi ceux qui sont fonctionnaires ? J’ai remarqué quand même, qu’à la dernière émission « Mots croisés », le conseiller Guaino, ne parvenait pas à expliquer ce qu’il y a dans « vrai travail » ! On pourrait aussi peut-être rappeler au Président sortant que depuis 2007 son bilan en matière de « vrai travail », (le seul qui existe) est très négatif ! Selon l’insee, le taux de chômage devrait dépasser la barre des  10 % cette année.

 

Le 1er mai, le Président-candidat convoque donc la majorité silencieuse et « les vrais travailleurs ». Concernant la première, on ne l’a pas vue dans les urnes du premier tour ! Concernant les seconds, j’ai bien peur qu’il ne s’agisse que de sympathisants de droite amenés dans le meeting par l’organisation de l’UMP. Bref, il peut y avoir du monde, mais quel rapport avec les travailleurs et la fête du travail ?

Lui, qui accuse les  syndicats de faire avant tout de la « politique », organise une affaire politique porteuse de division entre travailleurs, le 1 er mai ! C’est certainement un comble ou une provocation ! Et, c’est quand même étonnant que des responsables politiques se disent « uniques représentants des travailleurs », en tentant aussi de détourner finalement l’objet du 1er mai ! Personne n’est dupe ! Le 1er mai est d’abord le jour des syndicats et le Président sortant tente d’en tirer profit pour sa campagne de deuxième tour ! On se demande ce qu’il va encore pouvoir trouver dans les quelques jours avant le second tour ? Lorsqu’on écoute la radio hier et aujourd’hui, on a presque la réponse, on se demande s’il n’a pas piqué les idées à la leader du FN et s’il ne tente pas de se situer à sa droite ! C’est pire que tout ce qu’on pouvait imaginer de la part d’un Président sortant qui veut être réélu vraiment à tout prix !

 

En fait, il va contribuer à rendre le 1er mai plus politique que jamais ! Tout le monde tente de s’approprier cette date clé… alors le 1er mais risque d’être à Paris un champ de bataille entre Sarkozystes et anti Sarkozystes surtout par médias interposés !

Comme disait un journaliste, le Président sortant « va perdre son âme et l’élection » (Michel Noir avait dit un jour « qu’il vallait mieux perdre une élection plutôt que son âme »…

 

Un défilé sarkozyste au premier, l’ultime provocation !

 Ce président termine son mandat en beauté. Cinq ans à diviser les Français et une apothéose : narguer les syndicats sur leur terrain, la rue ! Le président au-dessus de la mêlée, celui qui protège et qui n’a cessé de provoquer, diviser pour mieux régner. Le candidat autoproclamé du peuple qui a fait rire la France entière en oubliant qu’il était au pouvoir depuis dix ans. Le président du peuple, et il nous prend pour des idiots en plus !

Non, le 1er mai n’est pas la propriété exclusive des syndicats mais il fait partie d’une tradition que seul jusqu’ici le Front National ne respectait pas. En tout cas, les hommes politiques ne doivent pas s’approprier la fête du travail. Pourquoi pas un défilé pour les patrons ?

Il a inventé une nouvelle notion, « le vrai travail » comme si les Français qui défilent le premier mai étaient de faux travailleurs, des assistés. 

J’ai vu hier soir, son conseiller spécial sur le plateau de « mots croisés » bien gêné aux entournures pour expliquer ce qu’est le vrai travail uniquement réservé aux électeurs de monsieur Sarkozy. Le président sortant est aux abois et il se débat comme un désespéré, faisant chaque jour monter les enchères. Il s’attaque aux médias et en particulier le service public pas assez à ses ordres sans doute. Il a même enguirlandé Alain Juppé pas assez zélé à son goût.

Heureusement, il y a encore quelques personnalités de son camp qui s’inquiètent de ces dérives et qui gardent leur dignité. Madame Jouanno a montré une fois de plus qu’elle était trop honnête pour faire de la politique. D’autres au contraire suivent comme un seul homme ou se font discrets.

Je ne pense pas que le parti radical de Monsieur Borloo apprécie vraiment ces concessions au FN mais on n’a pas entendu qu’il désapprouvait jusqu’à présent. Un peu de courage, monsieur Borloo ou Rama Yade, qu’avez-vous à gagner en renonçant à vos valeurs ?

Il faudra que chacun retrouve ses esprits après le 6 mai et, quand la page Sarkozy sera tournée, on veut croire que la droite parlementaire retrouvera un visage plus conforme à ses valeurs.

La neutralité syndicale n’y est plus face à la politique Sarkozienne,

contre les syndicats qui font de la politique.

 

 

Nicolas Sarkozy en meeting à Nancy lundi 02 avril, AFP/JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN, document France soir.

 

Support Wikipedia Il fut un temps ou les syndicats des salariés étaient neutres aux élections nationales, bien que ce ne fût qu’un aspect de façade, mais ils prétendaient se tenir en dehors de toutes prises de position politique. Ce temps est révolu, Sarkozy à lancé l’offensive dans un but électoraliste aux voies de droite. Monumentale erreur car s’il est élu il aura besoin des syndicats s’il venait à être réélu. Cette guerre ouverte ne peut une fois de plus que diviser les Français. Il joue son va tout en sacrifiant la paix sociale, pour sa réélection, oubliant la France dans cet affrontement.

 

Le syndicat patronal n’avait cette position de neutralité aux partis politiques que de façade mais il le clamait. On nageait ainsi en pleine hypocrisie. Contrairement aux syndicats de salariés, on sentait bien, puisque ses adhérents sont tous mû par le même objectif, qu’il ne pouvait être que de droite. Pour les salariés l’obédience politique syndicale a toujours été délicate. Ils représentaient et représentent encore différentes sensibilités, créant ainsi leur division politique. Cela a conduit à la création de quatre syndicats principaux dans lesquels chaque salarié pouvait et peut encore y trouver son expression syndicale mais rendant, pour le syndicat, délicat l’affichage d’une ligne politique, ce n’est plus le cas. La conjoncture économique et la politique Sarkozienne aidant, ont mis à mal les avantages syndicaux que les salariés avaient obtenus par leurs luttes, au point que quelque soit leur obédience politique, tous sont amenés aux mêmes revendications syndicales ce qui fait éclater cette neutralité politique de façade.

 

Voila la vraie raison.

 

Sans entrer dans l’histoire du syndicalisme Français qui depuis la seconde guerre mondiale s’est divisé en syndicats dogmatiques et non dogmatiques, l’influence du PCF avec son syndicat la CGT, syndicat historique des ouvriers, n’était pas acceptée par tous les salariés. Le second syndicat à s’opposer à la CGT fut la CFTC d’obédience catholique. Après plusieurs difficultés liée à son action résistante pendant l’occupation Allemande, elle fut dissoute par Pétain puis retrouva à la libération une représentation officielle malgré l’hostilité de la CGT qui avait, aussi, été déclarée hors la loi sous l’occupation. Les militants CGT furent pourchassées par les nazis et la milice Pétainiste. En 1947 s’opéra la scission de la CGT par la création du syndicat FO, Confédération Générale du Travail-Force Ouvrière, CGT-FO, qui refusait toute action dogmatique, revendiquant une indépendance politique, mais de tendance originelle socialiste, acceptant, malgré cela, des anarchistes et des trotskystes. Sa grande figure fut André Bergeron qui marqua une grande défiance à l’égard de la CGT, tout en étant de gauche, et membre du parti socialiste. L’action actuelle de ce syndicat sous la direction de Jean-Claude Mailly s’exerce principalement dans la fonction publique de l’État, hors enseignement. En 1964, c’est la naissance de la CFDT représentant la seconde gauche, qui fut une seconde branche de la CFTC pour un mouvement ouvrier non confessionnel et refusant la lutte des classes. Sa grande figure fut Edmond Maire de tendance socialiste avec des rapprochements vers Pierre-Mendès-France et Michel Rocard, mais aussi Jacques Delors.

 

Ces quatre syndicats forment actuellement l’ossature syndicale des salariés Français. La CGT sous la direction de son secrétaire général Bernard Thibault qui s’est un peu détachée du PCF, appelle à changer de politique pour conquérir la justice sociale dans un courrier. La CFDT sous la direction de son secrétaire général François Chérèque second syndicat par son nombre d’adhérents, est plus ouverte au dialogue que la CGT mais reste dans une ligne d’obédience socialiste, tandis que FO indépendantiste n’en n’est pas moins de gauche. La CFTC, sous la direction conjointe de son président Philippe Louis et de sa secrétaire générale Pascale Coton, a perdu de son influence. Elle préconise une politique plus ouverte au dialogue que les trois autres syndicats, indépendante de tous partis, elle prône la construction sociale du salarié et ne recours à la grève qu’après épuisement de toutes les négociations. Elle a adressée un courrier aux candidats à l’élection présidentielle.

 

La politique menée depuis cinq années par Sarkozy a détruit ces neutralités syndicales au point que les trois syndicats majoritaires se sont prononcés contre sa politique dans un refus de tout dialogue.

 

Rien ne va plus entre Sarkozy et les syndicats. Des bonnes relations en 2007, elles tournent maintenant à l’affrontement. La campagne présidentielle oblige les critiques de Nicolas Sarkozy ont été les plus vives envers les syndicats.

 

A ces «corps intermédiaires», il veut les inhiber par le recours au référendum par ce qu’ils sont, d’après lui, hermétiques aux réformes. La CGT est sa cible par ce qu’elle est coupable, selon lui, de sortir de sa neutralité pour participer a l’affrontement politique des candidats.

 

Mardi 20 mars, la CGT a empêché par la grève la parution du quotidien Ouest-France en Loire-Atlantique, le jour où celui-ci consacrait une interview au chef de l’État. Il a accusé les permanents CGT du journal d’avoir scandaleusement commis un crime, «prendre une interview que j’avais donnée». Le lendemain Sarkozy en remet une couche à Élancourt, Yvelines, «honte sur les gens qui se comportent de cette nature», a-t-il fustigé. Même tonalité jeudi 22 mars en meeting à Nïmes, «ce ne sont pas quelques permanents de la CGT qui m’empêcheront de défendre la liberté de la presse dans notre pays». Le syndicat avait officiellement appelé le 13 mars à voter contre Nicolas Sarkozy, dont le maintien au pouvoir, estime-t-il, «ouvrirait à coup sûr une nouvelle séquence de lourds reculs sociaux», ce que l’on ne peut nier. Les raisons de la colère ? La manifestation des salariés d’Arcelor-Mittal devant son QG de campagne le 15 mars dernier à Paris et la diffusion par la CGT d’un million de tracts de campagne appelant à voter contre lui 22 avril.

 

De son coté François Chérèque a accusé le 30 mars le candidat Nicolas Sarkozy de «manipulation de l’opinion et de démagogie populiste» en tapant à «bras raccourcis sur les syndicats» et en refusant d’assumer «son obligation régulière de dialogue» avec la CGT durant son mandat. «Quand j’entends le président de la République qui tape sur les syndicats à bras raccourcis pour faire de la démagogie populiste, pour donner le sentiment que (ce sont) les syndicats qui l’ont mis en difficulté, inévitablement, on voit bien que c’est un danger pour la démocratie sociale», a-t-il déclaré sur BFM Business.

 

«Le président de la République, candidat de l’UMP, a choisi de faire passer les syndicats dans le camp de l’opposition» pour dire, «regardez, ils nous critiquent, c’est qu’ils sont d’accord avec les autres, qu’ils ne sont pas objectifs». «C’est une manipulation de l’opinion, c’est une démarche voulue, c’est dangereux pour la démocratie» parce que «demain on a besoin de syndicats forts pour faire évoluer notre pays», a-t-il ajouté.

 

Les deux forces syndicales devant la puissance UMP

 

3

Nicolas Sarkozy entouré de GàD de Christine Lagarde, François Fillon Raymond Soubie et Claude Guéant face à François Chérèque et Bernard Thibault , le 10 mai 2010 au palais de l’Élysée. Document Libération, (Photo Christophe Ena. AFP)

 

Il ne fait aucun doute que Sarkozy à conçu cette offensive, contre les syndicats qui feraient leur travail de défense les salariés, les accusant, à postériori, d’empêcher les réformes qu’il voudrait continuer à entreprendre. C’est par une action biaisée par le référendum qu’il voudrait organiser pour supprimer leur action syndicale.

 

Ces deux centrales syndicales ne sont pas les seules, la FSU, Fédération Syndicale Unitaire, a appelé à son tour à voter contre Nicolas Sarkozy. «Pour la FSU, une réelle rupture avec la politique actuelle est une nécessité. La poursuite de cette politique ouvrirait la voie à de nouvelles régressions pour les salariés et tous les citoyens. La réélection de Nicolas Sarkozy renforcerait les attaques subies au long de son mandat», affirme la résolution du syndicat enseignant, qui précise néanmoins qu’elle restera «à sa place d’organisation syndicale, et en toute indépendance des organisations politiques».

 

 

On n’en ait plus aux politesses mais à la guerre voulue, diviser les Français, mettre à bas les institutions pour son seul objectif être réélu et détruire les avantages sociaux, et faire de la France une copie sociale des États-Unis. C’est tout à fait dans la politique d’extrême droite du pays dont il est originaire, la Hongrie.

 

La réélection de Sarkozy est une vraie menace pour l’unité de notre pays.

 

Pourquoi Nicolas Sarkozy s’en prend-t-il aux syndicats ?

Ce matin, Nicolas  Sarkozy était interrogé par des journaux régionaux (L’Est Républicain, Vosges matin et le Républicain Lorrain). Plusieurs domaines ont été  évoqués et on l’a interrogé aussi sur « la colère qui monte à Florange ». Une nouvelle fois, le Président-candidat critique les syndicalistes ! La charge est virulente, il déclare : "Ne mélangeons pas les ouvriers, inquiets et pour qui j’ai obtenu 17 millions d’euros d’investissement et les permanents de la CGT ou de la CFDT : deux millions d’euros de travaux sur la phase liquide réalisés immédiatement – ces travaux ont démarré – 7 pour la cokerie, 8 millions pour l’usine de fabrication de produits pour l’automobile. C’est de l’investissement pour Florange ! Il est décidé. Si ces travaux n’avaient pas été engagés, c’était la certitude que les hauts fourneaux ne reprenaient pas"…

"Quant aux permanents de la CFDT, ils trahissent la confiance des salariés. Ils sont venus m’insulter et essayer de casser mon siège de campagne. Ne confondons donc pas les salariés d’Arcelor-Mittal, que je ne laisserai pas tomber, et des syndicalistes qui trompent leurs adhérents en faisant de la politique au lieu de défendre l’intérêt des salariés". Il fait donc référence aux 200 métallos de l’aciérie de Florange qui s’étaient rendu à la mi-mars à son QG de campagne à Paris. Ils étaient attendus par un dispositif de police important et on a eu a déplorer quelques échauffourées avec ces forces de l’ordre".

 

 

 

 

 

(Capture d’image sur le site liberation.fr – réunion avec les syndicats le 10 mai 2010)

 

Selon un délégué syndical, si le Président réagit ainsi « c’est qu’il est extrêmement vexé par le dossier Arcelor Mittal. Faut bien dire que les syndicats lui reprochent souvent de ne pas avoir tenu ses promesses sur ces affaires !  Le délégué syndical se défend aussi "Si, pour lui, que des ouvriers essaient de défendre leur usine qui est menacée de fermeture c’est faire de la politique, alors là je lui réponds, ‘oui, on fait de la politique »…

 

A la suite de ces critiques, la député socialiste Aurelli Filipetti, porte parole de François Hollande a fait remarquer que la critique des syndicats de Nicolas Sarkozy est « une démagogie syndicale digne du XIX è siècle ».  Dans un communiqué, elle a déclaré : « dans un entretien donné à la presse quotidienne de Lorraine, le candidat sortant a franchi toutes les bornes de l’irrespect et du mépris des salariés en s’en prenant avec une violence inouïe aux représentants démocratiquement élus des ouvriers d’ArcelorMittal de Gandrange et de Florange.» (d’après state.fr)

 

A croire que le Président-candidat est en guerre ouverte contre les syndicats !  On se souvient encore de la grève des syndicalistes CGT du journal Ouest France qui avait provoqué sa colère ! Il y avait vu une manière d’empêcher la diffusion d’une interview donnée au journal et avait déclaré, au cours d’un meeting à Nîmes le 29 mars : «Ce ne sont pas quelques permanents de la CGT qui m’empêcheront de défendre la liberté de la presse dans notre pays.» Cependant, son accusation était inexacte. Ce jour là, plusieurs syndicats organisaient une grève nationale dans la presse, dont l’objectif était de protester contre la fermeture de Paris-Normandie et la réduction des effectifs dans le secteur. Les personnels de plusieurs quotidiens régionaux étaient en grève.

 

Le 26 mars, à la centrale nucléaire, Nicolas Sarkozy avait aussi fustigé les délégués CGT qui n’avait pas voulu le renconter. Il avait alors dit : «Je pensais qu’un syndicat servait à défendre les salariés et pas à faire de la politique.» la Centrale CGT était précédemment sortie de « sa réserve politique » le 13 mars, elle avait appelé "à voter contre le Président sortant", pour la première fois depuis 1988 !

 

Il faut remarquer que depuis son entrée en campagne le Président-candidat a lancé son idée que les syndicats font de la politique, qu’il ne défendent pas les salariés et qu’il veut donc, lui, s’adresser directement au peuple, qui lui est favorable à ses réformes. Voilà pourquoi, Sarkozy s’en prend régulièrement aux syndicats ! Il veut pouvoir passer au dessus « des corps intermédiaires », pour faire passer certaines réformes, si nécessaire !

 

Nicolas Sarkozy, qui a passé 5 ans à vanter les vertus du dialogue social alors que celui- ci n’a cessé de se dégrader, est maintenant en ligne avec les organisations patronales qui voudraient qu’on favorise un nouveau syndicalisme ouvrier et qui estiment que la solution serait « de favoriser le dialogue avec des personnes représentatives et non plus enfermées dans des bastions »… Autrement dit, des syndicats « new look » qui se limiteraient par exemple, à expliquer aux autres salariés pourquoi ils doivent accepter des modifications de leurs horaires ou durée du travail, sans bien entendu, revendiquer d’augmentations de salaires. (d’après le blog slovar).

 

Donc, c’est clair pour le Président-candidat les syndicats sont devenus des empêcheurs de tourner en rond ! Il a trouvé une arme pour mettre fin au dialogue social et éviter qu’il ne dure trop longtemps : le référendum… Ainsi, dès que le gouvernement aura la certitude que les syndicats refusent de signer ce qu’on leur présente, il consultera directement le peuple ! Mais on n’est pas certains qu’à part la liquidation progressive des droits des salariés d’autres sujet soit soumis à ce mode de scutin !

 

A moins que Le Figaro n’ait raison quand il écrit : « cette stratégie anti-«corps intermédiaires » va jusqu’à critiquer Laurence Parisot, la présidente du Medef, soutien de toujours, coupable de ne pas taper assez sur le projet de François Hollande. «C’est un positionnement de premier tour, nuance un expert en relations sociales. Le président changera de discours au deuxième pour glaner des voix au centre. Il rappellera qu’il a été le président qui a le plus responsabilisé les partenaires sociaux.»

 

Donc pour être réélu, Nicolas Sarkozy n’a pas peur de « taper sur les syndicats » ! On est donc fixé sur sa conception de la "démocratie sociale". Au moins, personne n’a de doute sur son positionnement ! Toujours plus à droite, au moins au Premier tour et ensuite, au niveau de la campagne de deuxième tour, il est capable de nous annoncer "quelque pincées de social à bon coût" pour attirer quelques voix centristes indispensables. Mais s’il est réélu, on peut d’ores et déjà imaginer ce que seront les relations sociales à l’avenir car il nosu aura bien prévenu sur sa conception du rôle des syndicats…

 (Sources : Le Monde,Le Nouvel Observateur,Slate.fr,blog Slovar)

 

Décroissance involontaire ?

Par la cupidité de quelques uns, toutes les industries meurent, une à une, complètement … et laissent des champs de ruines… particulièrement en France… et en Europe.

Aventuriers de tous poils, industriels ratés, défroqués, cadres en mal de reconnaissance, tout ce petit monde a commis le pire des crime: participer à la mise à mort de notre civilisation avec l’aide indirecte de syndicats aveugles et revanchards, le couteau entre les dents pour faire peur aux patrons parfois méritants qui, sous le coup de la colère ou de l’angoisse ont choisi la fuite (même pas en avant)

Dès les premières alertes commerciales de pénétrations « chinoises » (pour ne pas les nommer) dans un secteur industriel quelconque, c’est la ruée là-bas pour trouver un sous-traitant qui pourra protéger le train de vie de tel ou tel dirigeant d’entreprise et lui permettre de rémunérer ses complices, caprices (pardon, ses actionnaires), manque de chance, peu habitué aux us et coutumes des communistes de cet empire, la faute est commise: ignorer la substance profonde d’un accord « à la chinoise »: le meilleur contrat pour un membre « du milieu » c’est celui qui permet d’uriner dessus une fois qu’il est signé et ainsi copier servilement les produits pour les vendre derrière le dos de l’imprudent.

Quant aux politiques de tous poils, ils ne valent guère mieux! de la gauche haineuse à la droite cupide (ou l’inverse, je ne sais plus) ils s’entendent à se mêler de tout, essayant de faire semblant de se rendre utiles et nécessaires surtout quand on ne leur demande rien, mais ayant pompé par des impôts iniques les trésoreries de chacun pour s’approprier le dernier mot, ils s’invitent sans vergogne à la table des discussions pour se valoriser impunément (en gonflant leur poitrine) et faire accroire à leur sens républicain, de dévouement à la chose publique et à leur valeur intrinsèque: ne les croyez pas, ce sont des usurpateurs de la démocratie, rien de moins, leurs incompétences crèvent les yeux (certains d’entr’eux ont probablement suivi des cours de théâtre y compris dramatique par coachs interposés).

Combien de PME sont mortes du fait des princes concussionnaires, des lobbies vendus, des combinaisons syndicales puantes et assassines, des patrons voyous ? Sachez en conclusion qu’une seule vermine de patron ou un cadre félon peut à lui tout seul (et incognito) détruire tout un secteur d’activité manufacturière.

L’Europe au bord du gouffre

Cet article constitue une réponse, sous forme d’un long commentaire, à deux articles récemment publiés sur C4N :

 

a) Une réponse Jacques Delors l’Europe est au bord du gouffre, 25-03-2012 09:17 – 127 visites – Flux Politique – Ecrit par anidom nidolga 

 

b) Le chômage, c’est comme l’Euro ! Il faut le traiter au niveau Européen !  24-03-2012 18:15 – 275 visites – Flux Economie, finance – Ecrit par RUI DEALMANTIS 

 

****

 

«L’Union n’est pas une dimension économique et marchande, ce n’est pas une manufacture, ce n’est pas un marché avait-il déclaré devant le parlement Européen le 25 octobre 1989». C’est devenu tout sauf cela.

lit-on dans l’article d’anidom nidolga, qui cite ici un des propos que François Mitterand a tenu à cette occasion.

Quant à résoudre le problème du chômage au niveau européen, comme le souligne RUI dans son propre article, cela présuppose l’existence d’une Europe qui soit non seulement politique (ce qui n’est pas encore le cas – comme le souligne Julien dans l’un des commentaires à cet article), mais industrielle.

 

****

 

Mais d’abord revenons, pour commencer, à l’Allemagne. Depuis les lois Hartz, ce pays n’a fait que reprendre à son compte, tout en l’adaptant à sa propre société, une pratique qui existe depuis Ronald Reagan aux Etats-Unis et Margaret Thatcher en Angleterre, et qui veut que le marché du travail, doive être, en tendance, complètement  libéralisé; ce qui revient à dire que ni l’Etat ni les syndicats (en accord avec le patronat) ne doivent légiférer en cette matière,  puisque seules les puissances du marché sont, selon l’idéologie néolibérale, capables de fixer ce que doit être le prix du travail pour permettre le plein emploi.

 

A cela s’ajoute le fait que les travailleurs doivent pouvoir circuler partout, comme d’ailleurs les investissements et les flux financiers, ce qui signifie qu’il ne doit exister, ni espace Schengen, ni barrière tarifaire aux produits, ni barrière douanière aux produits, aux investissements et aux personnes elles-mêmes;  bref que tout doit être complètement dérégulé.

 

Et il existe, à partir de là, une autre théorie, dite des coûts comparatifs, ou avantages comparatifs (dont le premier auteur fut un certain David Ricardo) qui dit que les produits à forte valeur ajoutée doivent être produits dans les pays où  les salaires sont élevés, et que les produits à faible valeur ajoutée doivent être produits dans les pays à bas salaires.

 

****

 

Voilà pour la théorie.

 

En pratique, les choses sont un peu différentes. Et d’abord parce que les travailleurs ne se déplacent pas à l’échelle mondiale pour trouver du boulot, ne serait-ce que pour des questions culturelle et de langues; et ce d’autant plus qu’il existe encore, de nos jours, des Etats nations auquels les gens sont, par définition, attachés.

 

Or le capital, lui, circule bel et bien (avec des exceptions certes) à l’échelle mondiale, depuis la mondialisation des rapports d’échange initiée sous l’ère de Ronald Reagan aux Etats Unis et de Margaret Thatcher en Angleterre.

 

Qui représente, aujourd’hui, le capitalisme à l’échelle mondiale?

Réponse : les compagnies multinationales.

Qui sont les gros actionnaires de ces compagnies aujourd’hui ?

Réponse : tout dépend ici de l’Histoire.

 

En clair, si, jusque dans les années 2000, les principaux actionnaires furent des Européens, des Japonais ou des Américains, on assiste, en ce moment, à un changement de la donne puisque de plus en plus de Chinois, de Singapouriens, de gens d’Hong-Kong, de Qataris, d’Indiens, de Russes, et, bientôt, de Brésiliens, de Mexicains, etc détiennent, comme grands actionnaires au sein des compagnies multinationales, un pouvoir de décision toujours plus important.

 

Et il en sera également de même, à l’avenir, au sein du FMI, de la Banque Mondiale et de toutes les institutions responsables des échanges mondiaux.

 

****

 

Or, et c’est là où je voulais en venir, la théorie des avantages comparatifs est devenue caduque pour la simple et bonne raison que les pays émergents sont en train de rattraper les pays du premier monde dans tous les domaines, y compris celui de la technologie (elle qui repose avant tout sur des innovations qui doivent elles-mêmes leur existence à des chercheurs et des ingénieurs qui sont de plus en plus nombreux en Chine, en Inde, au Brésil, etc, comparés à ceux des pays du premier monde).

 

ET comme ces pays-là (Europe, Etats-Unis) dominaient  le monde jusque là sur le plan industriel, ils ont pu capitaliser cette avance sur le plan financier et investir à l’étranger.

 

Mais là est le retour, aujourd’hui, du balancier : cette avance est en train de s’effondrer elle aussi, pour la simple et bonne raison que les pays émergents, grâce aux faibles salaires qui sont les leurs, et grâce à leur rattrapage sur le plan technologique, affichent, sur le plan économique, des taux de croissance importants, eux-mêmes accompagnés d’un excédent de leur balance commerciale.

 

A l’inverse, dans les pays du premier monde, les taux de croissance sont faibles et les balances commerciales le plus souvent déficitaire (y compris d’aileurs – comme le souligne RUI dans un autre article – au Japon). Et tout cela car la main d’oeuvre coûte trop cher, dans les pays du premier monde, relativement à ce qu’elle est dans ceux qui sont en train de monter dans la hiérarchie.

 

A partir de là, Mesdames et Messieurs, faut pas rêver : l’Europe (et, avec elle, les Etats-Unis) a beau faire travailler ses travailleurs à un rythme démentiel, afin de compenser, par une hausse de la productivité, le niveau élevé, comparativement, des salaires versés à ces mêmes travailleurs, elle n’arrivera jamais à concurrencer, au point de vue des coûts, les salaires versés à des gens du tiers monde qui, parce qu’ils sont de plus en plus qualifiés, permettent aux pays concernés de rattraper les pays du premier monde.

 

****

 

Voilà pour le premier point.

 

S’agissant du second, l’Europe, en étant dirigée actuellement par une classe de politiciens et de technocrates qui sont quasiment tous acquis à l’idéologie néo-libérale, est en train d’abandonner son pouvoir de  décision, en matière économique en général, et en matière industrielle en particulier. Cela tient au fait que l’argent pour investir se situe de plus en plus du côté des Chinois, des Singapouriens, des Qataris, des Indiens, des Russes, etc. etc.

 

Reste à préciser que ces gens-là sont à la fois très minoritaires et très fortunés dans leur propre pays. Mais le fait est qu’ils ont de plus en plus d’argent. A titre d’exemple, si l’on regarde les plus grandes fortunes au monde, au début de l’année 2012 (cf. http://www.forbes.com/billionaires/list/) on constate que la plus grosse appartient au Mexicain Carlos Sim Helu,  ingénieur de formation et qui a racheté Telmex, une société de téléphonie fixe, lors de sa privatisation en 1990, et qui occupe une situation de quasi-monopole (un Caros Sim Helu qui  détient également des parts dans la très rentable America Movil ou encore dans la société Impulsora del Desarollo Economico de America Latina); que le 7ème rang est occupé par Eike Batista, Brésilien qui doit sa fortune d’abord (par son père) à Vale, l’une des trois plus grandes entreprises mondiales dans la possession des mines et l’exploitation du minerai de fer; que le 9ème rang est occupé par  Li Ka-Shing, immigré à Hong-Kong depuis la région chinoise de Guandong, et qui aujourd’hui à la tête de deux conglomérats, Cheung Kong et Hutchison Whampoa, qui opèrent dans le fret maritime, l’électricité, l’immobilier les télécoms et la beauté;que le 21e rang est occupé par Lakshmi Mittal, de nationalité indienne et président d’ArcelorMittal, premier conglomérat de la sidérurgie dans le monde, un Lakshmi Mittal qui d’ailleurs va venir dans les trois premiers de cette liste durant les prochaines années.

 

Bref, tout cela pour dire que le monde est en train de basculer sur le plan industriel, puisque des nouveaux entrepreneurs financiers des pays émergents sont en train de prendre la place des habituels Américains (USA et Canada réunis) et Européens.

 

Et l’Europe des travailleurs, dans tout cela?

 

****

 

Si le modèle néolibéral continue de leur être appliqué, ils connaîtront (mis à par les gestionnaires eux-mêmes, des entreprises concernées) une baisse de leur niveau de vie, ainsi que, pour nombre d’entre eux, la misère et la précarité.

 

La seule façon pour eux de s’en sortir est que l’Europe se fonde sur des bases politiques et industrielles, ce qui présuppose qu’elle nationalise, au niveau européen s’entend, toute son industrie et toutes ses banques.

 

Dans le cas  contraire, l’Europe ne connaîtra plus jamais le plein emploi. Quant au taux de chômage affiché par les pays membres, c’est là, pour certains d’entre eux, du pipeau, dans la mesure où un travailleur qui travaille une heure par jour a cessé d’être, dans les statistiques du chômage, un chômeur.

 

———————————————————————————————-

 

PS. Ce complément fait suite à un commentaire de zelectron figurant sous l’article de Rui libellé comme suit :

Le chômage, c’est comme l’Euro ! Il faut le traiter au niveau Européen !

et qui est le suivant :

@clgz11, votre description de l’état économique de l’occident est réaliste, quand aux causes j’ajouterais une forte propension à l’immobilisme y compris devant le danger. Quant aux solutions je crois qu’étant en véritable guerre il n’est pas bon de donner les éléments de stratégie aux adversaires, cela ne passe pas par les nationalisations dont on connait les effets délétères depuis fort longtemps. Pour mémoire un marché est d’abord et avant tout constitué de produits et de clients, les "nationalisées" ne sont pas l’outil ad hoc pour ce faire. En second lieu les hommes constituants les entreprises (pour ma part au dessus de 1000 à 2000 personnes les dérives sont trop importantes et je ne les qualifie pas vous les connaissez) en sont la véritable force et permettent une lutte véritable, sans merci (avec une participation aux résultats qui ne soit pas symbolique, dans tous les cas supérieure aux distributions aux actionnaires!)

 

****

 

Par nationalisation – puisque c’est de cela qu’il s’agit ici – je n’entends pas dire que les hommes politiques doivent gérer les entreprises ou contrôler directement leurs investissements. J’entends par là que l’Europe a assez de ressources en matière grise, et un espace économique suffisant pour que l’on y crée des entreprises dont le capital est contrôlé par les Européens, et dont les entreprises engagent des ingénieurs et chercheurs qualifiés, européeens en majorité, puisque l’essentiel des innovations technologiques reposent sur eux.

 

Il faut en effet, de mon point de vue, que les pays d’Europe se concentrent sur l’Europe même en tant que nation industrielle, ce qui passe forcément par une réappropriation du capital.

 

Quant à l’espace économique européen, je constate qu’il est, aujourd’hui,  une passoire comparé aux espaces chinois ou américain, ce qui n’est pas normal. Et cela ne l’est pas car les dirigeants européens sont la plupart du temps des néo-libéraux qui croient que l’Europe va pouvoir se maintenir, dans le concert des nations – sur le plan industriel notamment – en privilégiant les seules forces du marché. Ce qui n’est pas le cas.

 

C’est ainsi, pour prendre un exemple, que quand Renault va délocaliser au Maroc une partie des ses activités de production, elle dessert l’Europe, en termes de production et d’emploi, au lieu de la servir. Or l’Europe, si elle était  un seul pays doté d’une politique industrielle au service, d’abord, de ses Etats membres,  ferait que Renault et les autres compagnies délocaliseraient, au sein même de l’Europe, et non en dehors, leurs activités de production. Et à cause de ces délocalisations, les Etats membres devraient régler ensemble la question du chômage créé ici et là.  

 

****

 

En résumé, je soutiens qu’on n’a pas besoin, en Europe, de multinationales qui délocalisent leurs activités en Asie ou ailleurs, puisqu’on y a assez de travailleurs pour produire les biens concernés. Et si ceux-ci seront plus cher, comparativement à ceux fabriqués dans ces pays, ils permettront à toute une classe de travailleurs européens de conserver leurs métiers et de ne pas être au chômage. Car un chômeur, non seulement ne produit rien, mais il coûte à la société. Sans parler des dommages causés au chômeur lui-même du fait de cette situation.

A partir de là on peut adopter, vis-à-vis des entreprises qui délocalisent dans les pays à bas salaires, le meme genre de mesure qu’à l’égard des gens qui délocalisent leur fortune à l’étranger pour ne pas payer d’impôt dans leur pays d’origine : ou l’on adopte une amnistie pour les entreprises qui acceptent de relocaliser leurs activités de production dans leur pays d’origine, ou l’on élève des barrières tarifaires sur leurs productions venues de l’étranger.

 

****

 

ET puisque le capitalisme repose sur les OPA et les concentrations, les Etats européens doivent contrôler que le capital des entreprises travaillant sur le sol européen ne quitte pas cette Europe, ce qui est de moins en moins le cas de nos jours puisque de plus en plus de fonds d’investissement d’origine extérieure sont en train de s’investir en Europe. Or plus ce mouvement se poursuivra, plus il existera de chômage en Europe en raison d’une délocalisation à l’echelle mondiale.

 

ET si je réclame, dans cet article, pour l’Europe, des entreprises nationalisées, c’est aussi parce que les gestionnaires européens des entreprises privées, quoique travaillant avec des capitaux européens, favorisent au maximum, par les temps qui courent : a) les concentrations avec des entreprises situées à l’extérieur de l’Europe (américaines notamment), et b) les délocalisations de leurs unités de production dans les pays émergents, toutes choses qui, pour  profiter aux gestionnaires et aux actionnaires de ces entreprises, ne profitent nullement à leurs travailleurs (et encore moins quand ceux-ci sont devenus chômeurs).

 

Or on ne peut pas accepter que des chefs d’entreprise européens pénalisent, au nom des lois du marché, les travailleurs européens au profit des autres travaileurs.

 

Ceci dit, je nie pas que certaines entreprises européennes doivent être restructurées. Mais le mondialisme imbécile qui prévaut actuellement ne doit pas être le prétexte à de telles restructurations, puisque leur seul but est de réduire au maximum les salaires des travailleurs et de payer aux actionnaires un dividende qui ressemble de plus en plus à une rente prélevée sur les salaires; sans parler des bonus encaissés par les chefs des grandes entreprises et des grandes banques, tous imposant, pour leur seul profit personnel, les lois du néo-libéralisme à l’échelle mondiale.

 

****

 

Je terminerai en disant que les grandes compagnies multinationales sont si puissantes, de nos jours, que leur seule présence fait que la concurrence est plus éloignée que jamais du modèle théorique qui veut que la concurrence pure et parfaite – tour à tour des facteurs de production, des ressources et des produits – tende vers cet optimum social que chacun souhaite.

 

Or ce n’est nullement le cas lorsque les grandes compagnies forment des monopoles si puissants qu’elles peuvent corrompre n’importe quel homme politique en lui payant, en échange de passe droits dans tous les domaines (accès aux marchés publics, accès aux matières premières, suppression des barrières tarifaires, subventions sous toutes les formes et dans tous les domaines, abattements sur les impôts et les taxes, droits de polluer s’il s’agit d’entreprises polluantes, etc., etc.) des commissions ou des pots de vin sur des caisses noires situées dans des banques qui sont elles-mêmes situées dans les paradis fiscaux.

 

Et la preuve que c’est le cas, c’est que ces paradis continuent d’exister, aujourd’hui, malgré les cris de tous cette bande d’hypocrites qui ne cessent de lever les bras au ciel au moment des élections, ces bras qu’ils baisseront au moment d’encaisser leurs prébendes, ou bien des grandes compagnies (pour les raisons indiquées tout à l’heure), ou bien grâce à leurs propres entourloupettes durant leur passage (et donc, aussi, celui de leur propre parti) au pouvoir – puisqu’à cet instant ils s’enrichiront, sur le dos des marchés publics, grâce à de fausses facturations ou grâce à des commissions occultes encaissées lors des pseudo-adjudications).

 

 

 

 

 

 

 

Le S(h)arko chômage à la crème anglaise

Personne ne croit vraiment que le référendum sur le « traitement » des chômeurs à la sauce Sarkozy verra jamais le jour. Mais que des mesures inspirées de ses préconisations finissent par être mises en application, cela se pourrait. Il y a du pour, et du contre. Mais l’exemple britannique est plus inquiétant.

Continuer la lecture de « Le S(h)arko chômage à la crème anglaise »

Sarkozy : un sens instantané du ridicule authentique

La conférence de presse de Nicolas Sarkozy, dimanche soir 29 janvier, lui a certes permis, à quelques « légers » dérapages près, de maintenir une posture au-dessus de la mêlée. Dans cette attitude, la tâche lui a été facilitée par des interlocuteurs un cran plus pugnaces qu’usuel. Le style a évolué, mais est-ce vraiment vers plus d’authenticité ou dans l’approfondissement de l’énonciation des contre-vérités ou de l’aplomb de l’annonce que des mesures partout controversées ne peuvent qu’être bénéfiques ?

Continuer la lecture de « Sarkozy : un sens instantané du ridicule authentique »