Le théorème zéro

Réalisateur : Terry Gilliam

Date de sortie : 25 juin 2014

Pays : UK, Roumanie, France,

Genre : Science-Fiction

Durée : 107 minutes

Budget : 6,5 millions d’euros

Casting : Christoph Waltz (Qohen Leth), Mélanie Thierry (Bainsley), David Thewlis (Joby)

Qohen Leth est un informaticien de génie, un être étrange, asocial, triste et accordant peu de valeur au bonheur. Son apparence révèle ce trait de caractère, des habits austères, mornes et sans fantaisie. Qohen a un but dans la vie, recevoir le mystérieux appel téléphonique qui donnerait un sens à l’existence. Un appel qu’il a déjà reçu mais dont la communication a été interrompue brusquement. Management, le grand manitou, celui qui dirige cette société totalitaire, le charge de découvrir LA réponse, celle solutionnant toutes les interrogations existentielles. Enfermé dans son étrange laboratoire, ses recherches seront sans cesse interrompues par les allées et venus de son superviseur Joby, le fils de Manager, Bob et l’intrigante Bansley, prête à s’adonner à des plaisirs «numériques» avec lui.

Le film possède une véritable identité, une esthétique déjà vu et déjà bien travaillée par Terry Gilliam dans ses précédents films. Notamment dans Brazil dont Le Théorème Zéro se veut le fils spirituel, une non-suite en quelque sorte. Un subtil mélange de burlesque et de monde post apocalyptique. Mais ici point de grandes tours en verre, de béton, d’ambiance froide, austère et sans fioriture, dans le futur à la sauce Gilliam deux mondes se télescopent. D’un côté les vestiges de notre société, avec du mobilier ancien, des façades en ruine ou presque, sur lesquels se superposent des écrans géants et des appareils high tech servant au contrôle du peuple par Manager. Des décors inspirés par les toiles des peintres Neo Rauch et Ukulele Ike et dominés par des tons rougeâtres, orangeâtres et rosâtres. Un mélange de steam punk, de pop colorée et de flashy kitch eighties. Ce monde est inquiétant, instable, comme dans 1984, on ne sait pas à qui se vouer, tout acte inconsidéré peut vous desservir. Un malaise accentué par la mise en scène, le réalisateur s’amuse à alterner plans larges et plans rapprochés, comme s’il dépeignait des portraits peu flatteurs avec des va et vient qui donnent la nausée. A cela s’ajoute des cadres pas toujours droits, en contre plongée latérales donnant à cette société future une forme de rêve malsain.

Bien que le scénario semble simple aux premiers abords, résoudre le théorème zéro soit une étrange équation prouvant que 0=100%, n’est pas une mince affaire. Gilliam apporte une réflexion sur le sens de la vie, doit-on attendre une hypothétique réponse venue de nulle part pour donner une direction et s’enrichir spirituellement ? Une réponse qui sortirait du combiné d’un téléphone, comme une révélation mystique. D’ailleurs Qohen vit dans une chapelle désaffectée depuis qu’un incendie et des procédures douteuses de dédommagement ont fait partir les religieux. Ou bien faut-il trouver la réponse par soi-même, par les actions que l’on mène et qui nous définissent ou alors par l’amour qui peut être une voie pleine d’enrichissement personnel. L’histoire laisse place à un grand nombre de questions. Si la première partie est rythmée, elle reste néanmoins brouillonne car il est difficile de pénétrer dans ce monde et faire connaissance avec les personnages. Le milieu du film se transforme en un huis clos dynamique grâce aux passages incessants des personnages secondaires. Malheureusement la dernière partie est  mollassonne et apporte une drôle de réponse à la quête existentielle. Bâclée, peu structurée, laissant perplexe, elle peine à convaincre.

Concernant le choix des acteurs, Christpoh Waltz n’est pas au top de sa forme, lui habitué à imposer sa présence, à exulter et dominer l’écran, il est ici morne et sans relief. Il subit ce qui lui arrive et surjoue les moments de folie, on est loin de ses prestations dans Inglorious Basterds ou Carnage. A l’inverse, Melanie Thierry est le plus convaincant des personnages secondaires, drôle, aguicheuse, mémorable dans sa tenue d’infirmière aux cheveux roses, son rôle est ambigu car est-elle vraiment là pour soigner l’âme de Qohen ? On notera tout de même la présence de Tilda Swinton en psychiatre numérique et de Matt Damon en maître du monde énigmatique et solitaire. Le Théorème Zéro n’est pas le meilleur film de Terry Gilliam mais il en garde la saveur et la signature.

Ex Machina

Réalisateur : Alex Garland

Date de sortie : 3 juin 2015

Pays : Britannique

Genre : SF, Thriller

Durée : 108 minutes

Budget : 11 millions de dollars

 

Casting : Domhnall Gleeson (Caleb), Alicia Vikander (Ava), Oscar Isaac (Nathan)

 

Les relations entre les hommes et les machines sont un sujet récurrent dans les films de science-fiction, on peut citer pêle-mêle Blade Runner (dont la suite est enfin annoncée), Her, Moon, Tron et dans un registre plus dramatique Terminator. Ces œuvres offrent des visions très variées des robots, tantôt méchants, tantôt gentils, à forme humaine ou non,  sous forme physique ou pas. Ex Machina est la première réalisation d’Alex Garland, à qui l’on doit des scénarios réussis comme 28 semaines plus tard et Sunshine mais également d’autres de qualité moindre tel que Dredd. Le doute est alors permis sur le résultat de ce premier passage derrière la caméra ? Peut-il devenir le nouveau maître du genre ou bien est-ce une tentative ratée ? 

 

Dans un monde très proche du nôtre, Nathan le directeur de Blue Book, ersatz de Google, lance un défi à ses programmeurs. Un jeu dont la récompense est un séjour d’une semaine dans la demeure du patron. Caleb, 26 ans, est le lauréat. Le jeune homme embarque à bord d’un hélicoptère pour rejoindre la demeure ultra moderne faite de béton, de métal et de verre, loin de toute civilisation, perdue dans un immense domaine comprenant forêts, prairies et rivières. A peu de choses près cela ressemblerait à une prison ou à un nouveau jardin d’Eden. Le défi était un subterfuge, la vraie mission de Caleb sera d’aider Nathan à étudier Ava, une intelligence artificielle intégrée à un androïde féminin. 

 

Alex Garland livre un huis clos passionnant et rythmé. Le film est cadencé par les jours qui passent et l’expérience qui progresse. Au fur et à mesure, l’ambiance se dégrade et devient anxiogène, un terrible jeu de manipulation s’installe et le doute est partout. Le génie milliardaire porté sur la bouteille incarné par Oscar Isaac est un monolithe aux réactions imprévisibles, pouvant se montrer aimable mais également d’une grande froideur. 

 

Le réalisateur joue les prophètes en imaginant jusqu’où pourraient aller les Intelligences Artificielles. Sur leur cohabitation avec les êtres humains et à la confiance que l’on peut apporter à ces créatures produites par des hommes jouant à Dieu.  Il questionne également sur l’attachement, voire les sentiments que les humains pourraient avoir envers ces assemblages de circuits imprimés et d’algorithme dénué de vie ? Un homme peut-il jouer à Dieu sans se tacher les mains ? Ces interrogations s’entremêlent tout au long de l’intrigue. Derrière ces murs se cache une vérité que Caleb tentera de percer à jour, maintenant un suspens toujours haletant. On s’éprend d’ailleurs du sort de ce pauvre programmeur, déchiré entre l’admiration qu’il porte à Nathan et une forme d’amour naissant et peu conventionnel pour Ava. 

 

Les plus curieux de culture religieuse auront reconnu des références bibliques, Nathan, Ava (Eve), Caleb sont des prénoms issus du  Livre Saint. Alex Garland , plante son Jardin d’Eden dans cette maison d’architecte, tisse une genèse 2.0 sur la création, non pas de l’Homme par Dieu, mais de la Machine par l’Homme. Dans les 2 histoires, la créature est à l’image du créateur, elle échappe progressivement à son contrôle et souhaite s’émanciper de sa tutelle. Un charmant automate du nom d’Alicia Vikander, la vraie révélation du film , avec ses faux airs de Nathalie Portman et un emploi du temps se remplissant de productions hollywoodiennes.  

ELYSIUM : la lutte des classes revisitée par Neill Blomkamp !

 

 

ELYSiUM

 

Le réalisateur Sud-Africain Neill Blomkamp  nous avait gratifiés d’une belle surprise en 2009 avec District 9. Pour certains critiques la naissance d’un nouveau courant : la SF-politico-sociale, avis que je ne partage pas vraiment.

Par contre un long métrage, original dans sa conception, qui parvenait malgré une violence sous-jacente à délivrer sa thématique, le tout avec conviction et imprégné d’un militantisme de bon aloi.

Dès 1927, Fritz Lang, peut se prévaloir d’avoir édicté les contours du film politico-social avec le chef d’œuvre intemporel Metropolis , l’un des fleurons du cinéma impressionniste allemand.

District 9 se veut un véritable pamphlet politico-sociale ou l’apartheid se décline dans l’avenir (enraciné et encore présent dans la mémoire collective des Africains du Sud), car l’action du film se déroule à Johannesburg, ou les aliens en deviennent sympathiques à force de naïveté, quasiment un reportage « contemporain » dans sa première partie, bien sûr sous couvert de SF, puis virant vers une parabole dépeignant  notre monde en perdition, baignant dans l’immoralité la plus profonde en se gargarisant de ses richesses.  Une anticipation pertinente, malgré ses petits défauts.

Blomkamp n’allait-il pas perdre de sa verve à Hollywood ?

La SF a perdu en prestige ses dernières années, les budgets colossaux engloutis limitaient l’expression artistique et créative des réalisateur tant le facteur rentabilité s’imprégnait sur la pellicule. Un formatage récurrent  pour satisfaire un public peu regardant sur le fond même du film. D’où mon conseil de toujours essayer de visionner les versions « director’s cut » et en version originale.

L’esthétisme novateur de  District 9 allait-il faire place à de nouvelles contraintes imposées par la machine hollywoodienne. Blomkamp, en devant composer avec des producteurs, pouvant à tout moment lui dicter une certaine contrainte, et oui il faut bien rentabiliser !

Je vais débuter par le synopsis :

« En l’an 2154, l’Humanité est divisé en deux classes : l’une très riche vivant sur une station spatiale immaculée appelée Elysium, et le reste du monde parqué sur une Terre surpeuplée et dévastée.

Le ministre Rhodes (Jodie Foster), représentant la ligne dure du gouvernement, ne recule devant rien pour faire appliquer les lois anti-immigration et préserver le luxueux mode de vie des habitants d’Elysium.

Ce qui n’empêche pas les habitants de la Terre de tenter de rejoindre la station spatiale par tous les moyens.

Quand le malheureux Max (Matt Damon) se retrouve acculé, il accepte une mission périlleuse qui pourrait, s’il la mène à bien, non seulement sauver sa vie mais aussi rétablir l’équilibre entre ces deux mondes polarisés. »

 

Le propos politique d’Elysium s’étale : la lutte des classes. La volonté d’imposer un pamphlet militant dans un film à grand spectacle, tout en restant suffisamment divertissant pour réunir le plus large public. Une tâche qui s’annonçait ardue.

Elysium avait la louable intention d’étaler les différences disparates dans les classes sociales, la santé, l’immigration et la corruption du gouvernement.

Que cela semblait alléchant !

 

Blomkamp perd au fil des minutes l’impact politico-social qu’il voulait donner à son œuvre. Le schisme fascinant entre les deux mondes s’enlise dans un surplus pétaradant dicté par les clichés hollywoodiens. Que l’on s’éloigne de la cinglante métaphore d’une réalité sociale !

C’est dommage, tant la seconde partie du film, au lieu d’amplifier la thématique, ne fait plus que surenchérir dans la violence. J’ajouterai que l’ensemble du film penche trop vers District 9, enlevant ainsi une part d’originalité.

Mais avant tout Elysium est censé être un divertissement spectaculaire. Blomkamp nous offre d’impressionnants combats entre Matt Damon et Sharlto Copley, une grande maitrise des scènes d’action avec cette impression d’immersion complète par moment, que tout le monde n’apprécie pas forcément, mais qui nous plonge au coeur de l’action.

Au final un blockbuster explosif, une technologie robotique flirtant avec la grâce, mais avec cette abondance d’action ne faisant que survoler la thématique chère à Blomkamp.

Non Elysium n’est pas un film décevant, il est juste dommage que la violence a supplanté le militantisme du réalisateur, que le spectaculaire a minimisé l’impact politico-sociale. Je ne tomberai donc pas dans les excès en suivant les détracteurs de ce film.

Je comprends la déception de certains, qui voyaient déjà en Blomkamp, l’homme qui allait redonner ces lettres de noblesse à la SF. Sur bien des points de vue ce film mérite que l’on s’y attarde et ne mérite sans doute pas  d’être laminé par une presse avide de démonter l’image du réalisateur surdoué que l’on a bien voulu attribuer à Blomkamp après District 9.

On passe un moment agréable, par contre ce n’est pas un film tout public, certaines scènes pouvant heurter les sensibilités.

Le trailer :

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Sources :

-Wikipedia.

-Les Cahiers du Cinéma.

 

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Source code : A deux doigts de la réussite complète !

 

Un certain nombre de films tentent, avec plus ou moins de talents, de mélanger habilement le thriller et la SF. Ces deux genres se marient très habilement et donnent quelquefois des œuvres très largement réussies. Un modèle du genre demeure pour moi l’incroyable Déjà-vu avec Denzel Washington. C’est dans ce même créneau que s’inscrit le film Source code.

Sorti en 2010 et réalisé par Duncan Jones, Source met en scène Jake Gyllenhaal dans une histoire tortueuse et riche en rebondissements. Le début du film nous présente ainsi Colter Stevens, un homme amnésique qui se réveille dans un train. Alors que son entourage semble le connaître, le train explose et le héros se réveille dans un caisson où il apprend qu’il est l’objet d’un procédé révolutionnaire et expérimental. Le principe est simple : Il est projeté dans le corps d’une personne et peut revivre les huit dernières minutes de sa vie indéfiniment. Il doit donc employer ce procédé jusqu’à découvrir qui est l’auteur de l’attentat.

Voilà bien une histoire qui sort des sentiers battus et qui offre une intéressante variante sur le thème du voyage dans le temps et la possibilité de modifier le cours des choses. On devait déjà au réalisateur un excellent film, Moon, et ce dernier prouve avec Source code qu’un budget conséquent ne lui fait renoncer en rien à son identité propre.

Ce que j’ai apprécié dans Source code sont les thèmes très intéressants qui sont abordés. Le premier d’entre eux est la lutte de l’individu pour exister au delà d’un système. Sans déflorer l’explication qui permet de comprendre pourquoi le héros se retrouve dans une telle situation, le film offre un habile mélange d’action, de suspense et dispose d’une construction narrative des plus originales.

Bien entendu, l’intrigue centrale du film n’a rien de révolutionnaire avec la tentative de découvrir l’identité du terroriste avant que celui-ci ne pose la bombe dans le train, mais c’est dans les nombreux essais infructueux du héros à employer judicieusement les huit minutes dont il dispose qui fait le sel du déroulement de l’histoire.

En visionnant Source code, on ne peut s’empêcher d’entamer un parallèle avec d’autres films abordant de près ou de loin les mêmes thématiques. Le film déjà-vu dont je faisais référence précédemment, un jour sans fin, pour l’aspect moment qui se répète indéfiniment ainsi que la série 24 heures chrono pour la dimension effrénée et course poursuite de l’histoire.

Autre point que j’ai apprécié dans Source code : Le renoncement du réalisateur à ne pas nécessairement conclure le film sur un happy end. Et oui, ici, nulle possibilité d’inverser le cours des choses, les faits sont passés et rien ne pourra permettre aux morts de revenir à la vie. L’action du héros s’inscrit donc dans une logique de compréhension et de résolution d’une enquête et non dans une perspective de modifier le cours des choses.

Ce volonté de réalisme et de triste réalité diffère avec l’état d’esprit que l’on retrouve généralement dans ce genre de blockbusters hollywoodiens.    

Vous l’aurez compris, je recommande vivement Source code à tous ceux qui ont apprécié Déjà-vu et les œuvres cinématographiques mélangeant les genres avec brio.

Un excellent moment de détente en perspective.

Paul : Le troisième type, c’est lui !

 Simon Pegg et Nick Frost : ces deux noms ne diront certainement pas grand-chose aux non-initiés et pourtant, ce sont pour moi de véritables stars dans leur genre. Qui sont-ils ? Il s’agit de deux acteurs anglais dont les faits d’arme sont, entre autre, l’hilarant Shawn of the dead (parodie des films de zombie mettant en scène un beauf anglais faisant face à une invasion de morts-vivants) et le non moins réussi Hot Fuzz (pastiche excellent de buddy-movie policier dans la veine de Bad boys). Pour leur nouvelle collaboration, ils s’attaquent cette fois-ci au genre ultra-codifié des films de SF et d’extra-terrestre.

Paul raconte l’histoire de deux geeks anglais venus aux Etats-Unis pour assister au Comicon et qui en profitent pour aller voir une zone d’atterrissage pour extra-terrestre. Ils y rencontrent Paul, un alien à peine évadé d’une base militaire et derrière lequel plusieurs agents fédéraux sont lancés. Une course poursuite démarre…

Avec un résumé pareil, je craignais fort que le film ne parvienne pas à sortir des sentiers battus car il faut bien dire que les films abordant le même thème sont légions et d’une qualité plus qu’inégale. Ce qui explique en grande partie la réussite du film est sans conteste, outre ses deux interprètes principaux qui s’avèrent une fois de plus géniaux, le personnage de Paul, l’extra-terrestre.

Totalement trash et irrévérencieux, ne manquant jamais une occasion de dire une atrocité, il s’agit de l’élément le plus drôle du film. Paul est un peu le croisement raté entre E.T pour l’aspect esthétique et Doc Gynéco pour son coté obsède sexuel qui  parle de sexe sans arrêt.

Paul, c’est aussi un hommage aux nombreux films de SF qui figurent au panthéon du septième art. Star Wars, Star Trek ou encore X-files, toutes les mythologies de la SF font l’objet d’un petit clin d’œil qui a le mérite de ne pas être trop appuyé, ce que je trouve très fin en définitive.

L’une des autres qualités de Paul est de ne pas être réservé à la seule catégorie des geeks et autres passionnés de SF qui connaissent chaque réplique de Star Wars par cœur. Il en résulte un divertissement grand public (dans le bon sens du terme) qui, j’en suis sûr, saura plaire à bon nombre de personne. D’un rythme soutenu, sans temps mort avec des trouvailles scénaristiques particulièrement bien trouvé (j’ai adoré cette idée selon laquelle Paul était détenu en détention par les militaires américains pour servir de conseiller artistique aux producteurs d’Hollywood), Paul fait partie de ces films, sans prétention, qui rafraichissent le paysage cinématographique. Drôle, bien réalisé et interprété par deux monuments du cinéma anglais, Paul remplit parfaitement toutes les conditions pour se voir attribuer l’appellation de pop-corn movie d’excellente facture.

Après les zombies, les films d’action et la SF, je suis très curieux de savoir à quel genre de film vont maintenant s’attaquer le tandem Simon Pegg et Nick Frost. Une chose est sûre : Jusqu’à présent, il s’agit bien d’un parcours sans faute pour ce duo qui atteste de la plus belle manière l’étonnante vitalité et la créativité du cinéma anglais.

Tron : L’héritage, bienvenue dans une autre réalité

 Sorti en 2010, Tron : L’héritage est la suite d’un film de Disney qui a acquis, au fil des décennies, un statut de film culte. Le premier opus est la preuve vivante que les œuvres les plus avant-gardistes sont souvent mal considérées lorsqu’elle émerge. La vérité est applicable pour les œuvres littéraires et dans le cas présent, cinématographique.

Tron : L’héritage est donc la suite du premier opus qui mettait en vedette Kevin Flynn, concepteur de jeux vidéo génial qui avait crée un monde parallèle dans lequel il devait affronter différentes épreuves pour survivre. La suite prend donc comme personnage principal son fils, Sam Flynn, également très doué pour l’informatique, et qui enquête sur la mystérieuse disparition de son père survenu plusieurs années auparavant. A la suite d’une malheureuse circonstance, Sam se retrouve à son tour englouti dans le mystérieux univers dans lequel sont père est prisonnier depuis maintenant 25 années.

Le moins que l’on puisse dire en visionnant les images de Tron : L’héritage est que tout est époustouflant d’un point de vue visuel. Intégralement crée en images de synthèse, chaque image est l’occasion d’admirer le talent des concepteurs qui ont su donner vie à un monde complètement irréel.

Tron, premier du nom, était à son époque, dans les années 80, une véritable bombe puisqu’il s’agissait du premier film abordant le sujet des jeux vidéo et proposant des images générées par ordinateur totalement inédites pour l’époque. Malgré la révolution que constituait ce film, Tron fut un échec, son visuel et son avant-gardisme ayant détourné les spectateurs les plus curieux. Il faudra plusieurs années pour que ce film n’acquiert une renommé largement méritée et qu’il accède au statut très convoité d’œuvre culte.

En dépit du statut culte de son prédécesseur, Tron : L’héritage constituait un pari très risqué de voir une nouvelle fois le public se détourner. Car il faut bien l’avouer, même si les effets spéciaux ont fait de fulgurants progrès entre les deux versions, on retrouve dans ce deuxième opus la même ambiance glacée et hermétique de son modèle. De ce fait, on peut être tout de suite charmé par cet univers si particulier… ou pas.

D’un point de vue technique, le film en met littéralement plein la vue. Bien que tourné sur fond vert, l’incrustation des acteurs dans ce monde futuriste est une réussite totale. L’une des idées les plus novatrices du film est sans conteste pour moi celle du méchant principal. Il s’agit d’une version « jeune » du personnage campé par Jeff Bridge (acteur principal du premier opus) qui affiche dans ce film un âge approximatif de 60 ans tout de même. Sa version jeune est saisissante de réalisme et l’on reconnait là un effet que ‘lon avait déjà vu, avec succès, dans le troisième épisode des X-men ou alors dans l’extraordinaire Benjamin Button de David Fincher avec Brad Pitt.

Pour clôturer cette œuvre de la plus belle des manières, quoi de mieux qu’une bande-son à l’image de l’ambiance du film, à savoir futuriste ? Et à ce titre, les producteurs n’ont pas choisi au hasard puisqu’il s’agit des Daft Punk (que l’on aperçoit à l’écran succinctement).

En bref, Tron ; L’héritage demeure une expérience des plus intéressantes que je recommande et pas seulement aux geeks.  

Looper : Ma réconciliation avec la science-fiction

Passionné de science-fiction depuis mon plus jeune âge, j’ai été bercé par des films comme Terminator, Star Wars  et autres Robocop qui m’ont marqué à jamais. Ce genre si particulier et qui est pour moi le plus propice aux déchaînements créatifs les plus fous, m’avait quelque peu laissé sur ma faim ces dernières années devant le peu de productions cinématographiques dignes de ce nom à apporter une réelle plus-value à l’édifice de la SF. Quelle ne fut pas ma joie et ma surprise en découvrant ainsi Looper, objet de cet article, film qui prouve que 2012 (année de sa sortie) et 2013 (sortie du DVD) sont encore des années où l’on est capable de produire de la bonne SF.


Réalisé par Ria Johnson et interprété par Bruce Willis et Joseph Gordon-Levitt, Looper raconte donc comment, dans un futur proche, la mafia a mis en place un redoutable système pour éliminer tous ceux qui se dressent en travers de sa route. Elle les expédie dans le passé où les loopers, des tueurs à sa solde, les éliminent pour de bon. Le film suit ainsi l’un de ces loopers qui a la surprise, un jour, de se retrouver face à lui-même et qui a le devoir d’exécuter son double futuriste. Ceci va occasionner bien des désagréments.


 Looper est une réussite à bien des regards. Francis Ford Copola disait qu’il fallait trois ingrédients pour faire un bon film, une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire. A ce titre, Looper est assurément très percutant et très original. On ne passionne tout de suite pour cette sombre histoire de voyage dans le temps et l’on pouvait craindre une énième variation sur les complexes spatio-temporels mais il n’en est rien. Looper est envoutant du début à la fin et très fort celui qui saura comme l’histoire touche à sa fin.


Une autre raison de la réussite du film est sa distribution tout simplement parfaite. J’ai enfin pu retrouver Bruce Willis dans un rôle qui lui fait honneur et bien loin des nombreux ratages artistiques auxquels il nous avait habitué ces dernières années.

Joseph Gordon-Levitt est décidemment un acteur à suivre avec attention. Non content d’avoir vampirisé l’écran dans 500 jours ensemble et Inception, il interprète une version jeune et bluffante de Willis qui mérite d’être saluée.

Ayant su créer l’évènement à sa sortie, Looper montre qu’une bonne histoire, sans esbroufe ni effets de styles excessifs et une équipe de qualité peuvent générer une œuvre capable de rentrer dans le panthéon très restreints des films de science-fiction qui méritent un intérêt tout particulier.


Original, bien ficelé et au rythme endiablé du début à la fin, Looper ne souffre d’aucune baisse de régime durant ces deux heures de pure inventivité.

Les bons films sont rares ces derniers temps, autant savourer ceux qui arrivent à éclore en ces temps de crises scénaristiques et créatives. J’allais oublier, bien entendu, comme tout grand film qui se respecte, la fin de Looper est tout bonnement incroyable et m’a littéralement scotché à mon siège. Une façon très astucieuse de boucler la boucle comme le dit l’expression. Vous savez maintenant quoi regarder ce soir à la télé.

 

 

 

Prometheus : Le prequel d’Alien est-il à la hauteur du film culte de Ridley Scott ?

Même s’il est vrai que le film est sorti il y a un an en salle, je profite d’avoir reçu de nouvelles informations sur la production de Prometheus 2 pour revenir sur cette œuvre qui fut beaucoup critiquée mais dont la qualité artistique est indéniable.

Prometheus est la préquelle de l’œuvre ultra mythique de Ridley Scott, Alien, le huitième passager où Sigourney Wever était confrontée à l’une des créatures les plus terrifiantes et sublimes du septième art. Prometheus se propose donc de raconter ce qu’il s’est passé avant que le vaisseau Nostromo ne vienne récupérer à son bord le fameux alien qui décimera tous l’équipage.

Prometheus suit donc l’histoire d’une équipe de scientifiques partie aux confins du monde pour découvrir le mystère de nos origines. Ils y feront une découverte terrible et … mortelle. Pas évident de résumer le film tant l’enchaînement de ce dernier nous fait nous poser des tonnes de questions sur les explications de tel ou tel évènement. La fin du film apportera une toute petite partie des réponses mais laisse clairement la porte ouverte à une suite.

Dire que Prometheus était attendu de la part des fans d’Alien et de Ridley Scott relève de l’euphémisme. Dès l’annonce du projet jusqu’à sa sortie, les rumeurs les plus folles avaient déchaîné l’imagination des cinéphiles du monde entier.

Qu’en est-il en définitive ? Et bien je dois dire que j’ai été scotché à mon fauteuil. Certes, le film a quelques défauts mais l’ensemble est tout simplement magistral. Les deux heures de spectacle sont un vrai ravissement pour les yeux et l’on ressent très rapidement l’empreinte du maître Scott et cette sensation de revenir dans l’univers d’Alien. Un grand film ne serait rien sans une distribution à la hauteur et là encore, je n’ai nullement été déçu. Que dire des acteurs principaux que sont Michael Fassbender, Noomi Rapace et Charlize Theron si ce n’est qu’ils sont géniaux ? Michael Fassbender est  tout simplement glaçant dans le rôle d’un androïde machiavélique et calculateur ou encore Charlize Theron terrifiante d’inhumanité.

On a souvent reproché au film son manque de cohérence, la faiblesse de ses personnages secondaires et son intrigue un peu simpliste. Il n’en est rien ! Même si l’histoire et le déroulement des évènements se situent à des années lumières du cadre de l’histoire du film original, on retombe à la fin de Prometheus sur ses pieds puisque l’on découvre la genèse de la fameuse créature qui sèmera la terreur quelques décennies plus tard.

La boucle n’est pas pour autant bouclée puisque la fin de Prometheus nous laisse littéralement sur notre faim tant on imagine aisément que tout n’est pas encore dit et développé.

Ma soif de réponses sera sans doute comblée quand sortira le second volet de cette œuvre décidément réussie en tout point. Ridley Scott, après avoir pondu des chefs d’œuvre tels que Blade Runner, Alien ou encore Gladiator, se permet encore de nous surprendre en remplissant largement le contrat ambitieux qui était le sien, celui de créer un film à la mesure de son modèle.

La saga Prometheus devrait, en toute logique, comporter trois films en tout, ce qui laisse augurer quelques belles surprises à venir. La SF est décidemment un genre qui m’a toujours passionné….

MATRIX : L’œuvre matricielle de la Science-fiction des années 2000

 Cinéphile passionné depuis ma plus tendre enfance, j’ai visionné des milliers de films des plus célèbres au plus confidentiels avec le même plaisir. Certaine œuvres cinématographiques sortant de nulle part ont réussi à me faire littéralement tombé du siège, en apportant un sang-neuf à un univers hyper codifié. Matrix, sorti en 1999, demeure assurément ma plus grande claque cinématographique. Ceci ne s’explique pas par une seule raison mais par une multitude d’éléments qui font de ce film un chef d’œuvre unique du septième art.

Réalisé par Andy et Larry Wachowski et interprété par Keanu Reeves, Laurence Fishburne et Carrie-Anne Moss, Matrix fait à sa sortie l’effet d’une bombe. Pourquoi ?

La magie de ce film tient en premier lieu à son histoire originale (et il faut bien le dire, très complexe) mettant en scène une humanité asservie par les machines qui utilisent les êtres humaines comme simples sources d’énergie et les plongeant dans une réalité parallèle imaginaire et irréelle.

Rarement un film d’action fantastique n’aura fait l’objet de tant de soin en terme de scénario tant les références philosophiques, religieuses et de science-fiction sont légions tout au long de ces deux heures et demi de pure folie.

L’autre point fort et ce qui, sans le moindre doute, a fait de Matrix une œuvre dépassant le cadre du simple succès commercial et critique, réside dans les effets spéciaux qui sont utilisés dans ce film, totalement novateurs et jamais-vus à l’époque.

Qui ne se souvient pas du fameux bullet-time, fameux mouvement de caméra qui se déplace autour de l’acteur et qui donne l’illusion que la caméra se déplace alors que le temps s’est arrêté ?

Matrix ne renie nullement ses influences asiatiques et ce film est avant tout à considérer comme un vibrant hommage aux films de Kung-fu asiatique dont il s’inspire dans les titanesques séquences de combats qui agrémentent le film.

Tout dans cette œuvre est parfait, de l’interprétation des acteurs jusqu’à la qualité de la réalisation. Pour les amoureux de films d’action dont je fais partie, les scènes d’action qui se distillent tout au long du film n’ont jamais été vues auparavant et ces mêmes scènes ont largement inspirés les nombreux films qui ont été réalisés suite à la sortie du film.

Conçu comme une trilogie, le film Matrix connaitra deux suites Matrix reloaded et Matrix révolutions qui poursuivront avec brio et clôtureront cette passionnante histoire du combat à mort des humains contre les machines.

Bien entendu, si les qualités techniques évolueront au fil des épisodes, les deux derniers épisodes ne soulèveront pas le moindre effet de surprise tout en étant des films fracassants et mémorables en terme de scènes cultes et de rythme frénétique.

Je pense qu’il faudra attendre un certain temps, voire plusieurs décennies avant qu’une nouvelle œuvre de SF me scotche d’une telle façon à mon fauteuil. Le cinéma a assurément le pouvoir de faire rêver et de nous émerveiller et force est de constater que Matrix a réussi ce pari au-delà de mes espérances. Matrix est le plus exemple que la technique et les effets spéciaux peuvent totalement servir une brillante histoire sans n’être qu’un simple alibi pour masquer la pauvreté de tout le reste. J’attends avec impatience son digne successeur.  

 

 

Star Trek : La renaissance

 Il n’y a encore que quelques années, la fameuse saga Star Trek était vu par un grand nombre de personnes comme une série kitch des années 60 où des acteurs en pyjama bleu et jaune parcouraient l’espace à bord d’un vaisseau en carton pâte devant des fonds vert hideux. Comme le temps passe. J’ai découvert Star Trek avec les mêmes préjugés, à savoir ceux faisant de cette œuvre une version cheap de Star Wars, son concurrent le plus sérieux sur le marché du space-opéra.

Il faut savoir que l’œuvre de Star Trek se compose de nombreuses ramifications. Outre la série culte des années 60, de nombreuses séries dérivés ont vu le jour au fil des décennies, de Star Trek deep space à Star Trek enterprise. Parallèlement à ces nombreuses séries dérivées, Star Trek a fait l’objet d’adaptation cinématographique à … 11 reprises, pour le moment.

Star Trek, ce sont aussi des personnages mythiques et faisant partie intégrante, au même titre de Dark Vador ou Luke Skywalker, du patrimoine de la science-fiction mondiale. Même si l’on est pas nécessairement fan, qui n’a jamais entendu parler du capitaine Kirk, du vaisseau Enterprise et de Monsieur Spock ?

L’œuvre cinématographique suit la chronologie des différentes séries. L’équipage d’origine de la saga œuvre jusqu’au septième film, dans lequel le capitaine Kirk trouve la mort dans des circonstances héroïques (forcément). La relève est ainsi assurée par le capitaine Picart (joué par Patrick Stewart, le professeur Xavier des X-men).

Les films 7 à 10 suivent donc les aventures du capitaine Picart. Même s’il s’agit de bons films, on perd un peu ce qui faisait le sel de la série. Au terme du dixième film et après l’échec de la dernière série en date, à savoir Star Trek enterprise, on pensait, moi le premier, que la franchise était morte et enterrée.  

Le monde du cinéma est décidemment doué pour les résurrections et arrive quelque fois à faire renaitre de ses cendres des œuvres et des mythologies que l’on pensait définitivement mortes. Le cas de Batman avec l’arrivée du réalisateur Christopher Nolan aux commandes en est un exemple. Pour le cas de Star Trek, l’homme providentiel est un réalisateur de prestige qui s’affirme en digne successeur de Steven Spielberg : J.J Abrams.

Star Trek, onzième film de la série est un renouveau mémorable ? Il reprend les origines de la saga en faisant revivre le capitaine Kirk et Spock. Il ne s’agit pas d’un reboot mais bel et bien d’une suite logique de la logique qui arrive, grâce à un twist original et totalement cohérent lié aux voyages dans le temps et à la modification du déroulement de l’histoire, donner une seconde vie à Kirk.

Le succès commercial et critique de ce nouveau film a été unanime. La saga peut dès lors revivre et l’enterprise peut dès lors, poursuivre ses nombreux voyages intergalactiques.

Dans quelques mois sortira le nouvel épisode de Star Trek intitulé « Star Trek into darkness, toujours réalisé par J.J Abrams.

Il y a fort à parier qu’il s’agira d’un nouveau succès planétaire et une confirmation du coup d’essai devenu coup de maitre de ce réalisateur qui, non content d’avoir réussi son pari, s’apprête à redonner vie à Star Wars.