Jusqu’où peut-on aller au service de la description ?

  Auteurs de science-fiction, notamment, il vous arrive parfois de vous demander jusqu’où vous pouvez aller au service de la description ?

Il y a du pour et du contre. Tout dépend bien sûr de votre histoire. Ainsi, là où la hard SF nécessitera beaucoup de détails techniques, les autres genres n’en demanderont pas tant.

D’une manière générale, les technologies, les différents mondes, les peuples devront être décrits avec pertinence et exactitude. Le lecteur devra pouvoir se les imaginer, s’en faire une opinion, et s’identifier aux personnages.

Les contraintes de la hard SF

Il s’agit d’un genre de science-fiction exigeant, dans lequel les technologies, les sociétés, les découvertes sont décrites dans les moindres détails et présentent une plausibilité avec les connaissances scientifiques du moment.

Pour ceux qui connaissent, l’oeuvre de Kim Stanley Robinson est un bon exemple de hard SF.

On reproche souvent à ce genre de mettre au rebut le côté humain de l’histoire au profit de la technologie. Dans le sens où la description est un détail crucial de la science-fiction, attention à ne pas décrire que l’aspect matériel des évènements. Pensez qu’il y a des personnages derrière, qu’ils ressentent des choses, qu’ils pensent par eux-mêmes. Vous cantonner à de purs descriptifs technologiques vous ferait perdre de vue l’humanité de votre récit, qui peut devenir un atour durant l’écriture. N’hésitez pas à vous référer au questionnaire de Proust afin de donner de l’épaisseur à vos protagonistes.

 

 

Les voyages dans le temps

 

Là aussi, les contraintes ne manquent pas. Qui dit voyage dans le temps, dit complexité. Il s’agit de ne pas s’emmêler les pinceaux entre le présent et le futur. La série Doctor Who est un excellent exemple de l’envergure d’une histoire autour de l’espace-temps.

Encore une fois, la description occupera une place très importante dans votre intrigue. Il ne vous faudra pas seulement décrire les personnages, mais aussi (et surtout) les évènements en eux-mêmes, indiquer la place qu’ils occupent, leur durée. Leur importance doit transparaître à travers les indications données, sans que l’on ait besoin de le préciser d’entrée de jeu.

 

 

Il existe d’autres genres de science-fiction, comme le planet opera, l’uchronie, le cyberpunk. Qu’importe, la description occupera toujours une place de premier choix dans l’intrigue. Compter sur l’imagination du lecteur ne suffirait pas à le plonger dans votre univers. Le choix des mots, la mise en place du fil descriptif sera décisif. Pensez à décrire au fur et à mesure plutôt que de tout "balancer" d’un bloc.

Le juste milieu n’existe pas. Votre façon de procéder plaira et déplaira tout à la fois. N’y voyez jamais de remarques personnelles, lors de bêta-lectures par exemple. Au contraire, utilisez toutes les remarques justifiées afin de peaufiner le fond et la forme de votre histoire. Dites-vous que la science-fiction est un prétexte à la description poussée. Mais n’en faites pas trop, à moins de verser dans la hard SF.

Jusqu’où peut-on aller au service de la description ? Finalement, vous êtes le/la seul(e) à pouvoir répondre à cette question. Tout dépend du genre, de l’histoire, des personnages, du/des monde(s). On ne saurait dire d’un point de vue général.