Ingrid Betancourt : « Mission irrecevable »

Telle a été la réponse du secrétariat de l'état-major des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, publiée aujourd'hui par l'Agence bolivarienne de la presse.

La fameuse mission humanitaire française envoyée la semaine dernière pour sauver Ingrid Betancourt subit ainsi un fâcheux camouflet. "Nous n'agissons pas sous l'influence du chantage, ni sous l'impulsion de campagnes médiatiques", expliquent les Farc.

Qualifiant la mission de "résultat de la mauvaise foi du [président colombien Alvaro Uribe à l'encontre du gouvernement français", ils rappellent l'assassinat de leur numéro deux, Raul Reyes, le 1er Mars, par l'armée colombienne en Equateur : "Alors que nous faisions des gestes concrets en faveur d'un échange de prisonniers, le président Uribe planifiait et exécutait le lâche assassinat du commandant Raul Reyes" ; "celui qui ordonne à ses généraux un sauvetage (des otages) par l'armée, à feu et à sang, celui qui offre des millions de dollars, appelant la guérilla à déserter avec les prisonniers, celui-là ne veut pas d'échange".

Certes. Tout celà est bien loin de la préoccupation directe des proches de la Franco-Colombienne et de la France : la libération immédiate d'Ingrid Betancourt, détenue depuis plus de six ans.

Un objectif similaire anime pourtant le mouvement révolutionnaire : la libération "des guérilleros emprisonnés en Colombie et aux Etats-Unis sont [leur] priorité".

A quand donc l'accord tant attendu ? "Si au début de l'année le président Uribe avait démilitarisé Pradera et Florida pendant 45 jours, Ingrid Betancourt, les soldats et les rebelles emprisonnés seraient libres", expliquent les Farc…

Quant à la mission médicale française, elle n'est "pas raisonnable, d'autant qu'elle ne découle d'aucun accord", note le communiqué du 4 avril.

Plus farfelue encore, la proposition française d'offrir le statut de réfugié aux guérilleros éventuellement libérés est rapidement balayée : les Farc n'ont "réclamé de personne" un tel statut, vu comme un "bannissement" et l'institutionnalisation d'un "délit d'opinion".

D'autres idées, Français ?