Affaire Benalla : impunité ou non pour les policiers témoins de ses actes ?

Trois membres de la direction de l’ordre public et de la circulation sont sanctionnés sur soupçon d’avoir communiqué des enregistrements de ses actes à Alexandre Benalla… Mais quid des policiers témoins sur place, qui l’ont laissé poursuivre ses agissements sans intervenir ni rapporter les faits à leurs supérieurs ?
Fort bien, les syndicats de policiers, de la « tenue », des officiers et commissaires s’insurgent. Si l’un de leurs adhérents ou eux-mêmes s’étaient livrés à ce qu’a commis Alexandre Benalla, le « superviseur » (y compris des gendarmes chargés de la protection des personnalités, semble-t-il…) de la sécurité du président Emmanuel Macron, ils auraient été, assurent-t-ils, beaucoup plus lourdement sanctionnés… À juste titre, ce avant d’être déférés devant la justice, laquelle, sauf rare exception, la jurisprudence le confirme, se montre très réticente à alourdir les charges (et condamnations s’ajoutant aux sanctions administratives) et n’indemnise guère les victimes à la hauteur de ce qu’elle accorde à d’autres pour des faits survenus entre particuliers. Ce nécessaire rappel vaut encore davantage pour les prévenus n’ayant pas été totalement désavoués par leurs collègues et leur hiérarchie : les magistrats, dont les rapports avec les forces de police et de gendarmerie sont fréquents, savent se montrer parfois plus circonspects qu’usuellement. Benalla, simple « pékin » (civil), n’aura sans doute pas droit à de telles indulgences… D’autant que la plupart sont sans doute moins bien rétribués qu’il le fut.

Circonstances atténuantes

Donc, Laurent Simonin, contrôleur général, Maxence Creusat, commissaire, et un commandant de la DOPC, prévenus d’avoir communiqué des images de surveillance à l’auteur d’usurpation de la qualité de policier et ayant commis des voies de fait sur la personne d’un manifestant, sont sanctionnés par la préfecture de police de Paris… Reste à savoir qui leur a vraiment demandé de communiquer ces enregistrements, sous quelle forme, et à qui exactement. S’il s’agit d’une démarche personnelle (cas de Jean-Jacques Urvoas, ancien ministre, ayant communiqué des informations au prévenu de fraude fiscale Thierry Solère, député), soit. S’ils avaient reçu injonction présumément autorisée de transmettre ces éléments à qui que ce soit à la présidence, ces sanctions semblent totalement injustifiées.
Mais qu’en est-il donc des membres des forces de l’ordre qui assistent aux faits, mais n’interviennent pas, ne procèdent à aucun signalement auprès de leurs supérieurs, et semblent – le conditionnel s’impose – avoir toléré des agissements dont ils savaient que s’ils s’y livraient, ils seraient, leurs syndicats l’affirment, très lourdement sanctionnés ? N’incriminons pas sans recul : dans le feu de l’action, il se peut qu’ils n’aient « rien vu, rien entendu » ou trop partiellement pour s’alarmer. Si c’est bien le cas, une simple réprimande s’imposerait ou non. Si, au contraire, ils ont « tout vu, tout entendu », ils étaient tenus de signaler les faits délictueux et non de les tolérer. S’ils ont voulu protéger un présumé « collègue », que penser des réactions des syndicats ? Considèrent-ils simplement que la justice et la hiérarchie doivent se montrer plus indulgents pour de tels faits ? Est-ce bien l’essentiel du message sous-jacent qu’ils communiquent ? Les policiers et gendarmes intervenant lors de manifestations violentes doivent certes bénéficier de circonstances atténuantes : je ne voudrais pas me retrouver à leur place, encore moins à celle de celles et ceux (parfois aussi des femmes enceintes, cela s’est vu par le passé, de très jeunes gens…) qu’ils « maîtrisent » parfois quelque peu « brutalement ». Mais place de la Contrescarpe il ne s’agissait pas d’une émeute, aucun « meneur » muni d’arme par destination n’a été appréhendé… Or donc, les policiers témoins des faits étaient-ils en mesure de réagir efficacement et conformément à leurs devoirs et obligations ? Ce sont certes des « lampistes » et il reste à déterminer ce que leur encadrement avait donné pour consignes. On doute très fort qu’il ait décrété de son propre chef qu’il fallait « terroriser » des « terroristes » en puissance… À moins que le concept de « l’ultra-gauche » cher à Michèle Alliot-Marie (auparavant à MM. Papon, Marcellin, Poniatowski…) ait été repris à son compte par Emmanuel Macron. Dans ce cas, cet encadrement ne serait-il un zélé exécutant et complice ? Cette présomption n’a pour l’instant aucun fondement et il serait souhaitable que la présidence le précise ou le fasse préciser. Jusqu’à présent, force est de constater que c’est sous la pression de l’opinion que la présidence feint de s’insurger et réagit en conséquence.
Cela peut se concevoir : les liens de copinage entre Emmanuel Macron et Alexandre Benalla étaient patents, mais il n’est pas du tout sûr que le président soit lui-même intervenu pour modérer la sanction infligée, et admissible qu’il ait eu d’autres préoccupations plus pressantes. Il est aussi possible qu’il ait pensé que l’avertissement suffirait, qu’il n’ait pas un instant songé que la justice devait être saisie. Sa formation à l’Ena a pu être défaillante ou superficielle sur certains points de droit. Mais le doute subsiste : sanctionné par une mise à pied, et mise à l’écart des opérations de terrain, Alexandre Benalla a pu reprendre la totalité de ses fonctions et prérogatives, être présent lors de diverses manifestations (hommages, défilé du 14 juillet) sur la voie publique.

Trop peu, trop tard…

Les sénateurs vont se livrer à des investigations pour déterminer pourquoi la présidence a voulu « doubler » les services officiels en se dotant d’une douteuse garde rapprochée. Le chef du service officiel de la protection sera entendu et devra s’exprimer sur ses présumés liens de subordination de facto… Même Charles Pasqua n’avait pas promu des membres du Service d’action civique à tels postes. Les commissions d’enquête sénatoriale et de la chambre basse devront aussi déterminer si Alexandre Benalla n’était bien qu’un simple « observateur » et non pas, officieusement, le « superviseur » des forces de police. D’autres questions émergent : un Emmanuel Macron n’aurait-il pas fait d’un Benalla un préfet hors-cadre pour le récompenser de ses bons et loyaux services ? La présidence ne glissait-elle pas dans l’aire (ou l’ère) du népotisme ? Il sera sans doute reproché à la presse de monter un « simple » fait-divers en affaire de premier plan. Il s’agit là d’une courte vue : David Le Bars, du Syndicat des commissaires, indique que Benalla donnait « des orientations à des commissaires ».
Olivier Faure a posé publiquement une question essentielle : « pourquoi les policiers qui entouraient M. Benalla (…) ne sont pas intervenus ? ». En clair : avaient-ils reçu des ordres, et Benalla avait-il reçu des directives pour « casser du manifestant », et de qui ? S’agissait-il ou non d’une initiative personnelle ? Qui est le véritable ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb ou Emmanuel Macron ? Ce dernier ne dispose – pas davantage que son ministre – d’une formation pour traiter du maintien de l’ordre : a-t-il délégué à un Benalla, novice en la matière (rappelons que la gendarmerie mobile est dotée d’un groupement blindé, le 45e bataillon de chars de combat, qui fut engagé au Kosovo, en Afghanistan et en Côte d’Ivoire…) ? Non, il ne s’agit pas d’un banal fait-divers, car il importe de déterminer l’étendue des dérapages…
Philippe Mizerski, un gradé de la police, était censé « encadrer » le simple observateur qu’était Benalla… Était-il en fait son « aide de camp » ? Et de quoi fut-il témoin ? En a-t-il averti sa hiérarchie  ?

Benalla était logé quai Branly, dans un immeuble ayant eu pour locataires François de Grossouvre, conseiller spécial de François Mitterrand, et Anne et Mazarine Pingeot. Une voiture (Renault Talisman, coût 30 000 euros ou davantage) avec chauffeur lui avait été allouée. Restons circonspects : il n’était pas question de doter sa résidence d’Issy-les-Moulineaux d’une piscine au frais des contribuables… Mais il serait bon de tirer au clair l’ensemble des avantages, prébendes et rémunérations dont il bénéficiait. Et de les comparer avec ce dont jouit un officier subalterne (d’aspirant à capitaine) ou supérieur, ou un magistrat. Brefs, quels furent les « faits du prince » traduisant la gratitude d’Emmanuel Macron ? Benalla bénéficiait-il d’une « charte de transparence » comme Brigitte Macron qui, elle, « supervise la tenue des manifestations et réceptions officielles », prenant le pas sur le chef du protocole ? On attend donc que le budget alloué à Benalla fasse l’objet « d’une présentation transparente dans la comptabilité analytique de l’Élysée. ». Les faits divers sont révélateurs de l’état d’une société… Celui-ci l’est sans doute aussi d’une micro-société. Qui semble s’apparenter très peu avec celle des Charles et Yvonne de

Alexandre Benalla en action

Gaulle et de leur proche entourage.
Benalla coûtera encore cher au contribuable. Même en droit du travail amendé par l’Élysée, une sanction ne peut s’ajouter à une autre pour les mêmes faits. Il peut prétendre toucher deux mois de rémunération devant les prud’hommes. Au moins ne pourra-t-il pas invoquer des « circonstances vexatoires » car tout démontre qu’il était particulièrement choyé…

Jeux Vidéo Magazine Junior et son Lego City exclusif

Le numéro d’avril-mai-juin de Jeux Vidéo Magazine Junior pourrait bien intéresser aussi bien les enfants que leurs parents. Venez vite découvrir pourquoi ! Continuer la lecture de « Jeux Vidéo Magazine Junior et son Lego City exclusif »

Code 93

 Si vous aimez les polars qui sortent de l’ordinaire, vous allez être servi avec Code 93. Car l’auteur, Olivier Norek, est un vrai flic qui a eu la bonne idée d’écrire un bon roman.

 

 Dans la vraie vie, Olivier sait bien qu’ils sont souvent détesté. Surprenant paradoxe car ils sont partout : dans les fictions, les films, les reportages, les livres, les magazines, etc. Une attirance qui cohabite pourtant avec la répulsion, difficile à expliquer.

 

 Dans ce polar sympa, le lecteur se posera fatalement la même question que moi : " Qu’est-ce que j’aurais fait à sa place? ". Pas sûr que l’on aimerait y répondre, n’est-ce pas ?

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Piégée (Haywire) : Quand le film d’action retrouve ses lettres de noblesse

 

S’il est bien un genre cinématographique dont nous sommes abreuvé en permanence, il s’agit bien du film d’action. Popularisé par des œuvres telles que l’arme fatale et autres Die hard, le film d’action a connu, ces dernières années, une certaine difficulté à se renouveler jusqu’à ce qu’arrive une véritable petite révolution en la personne de Jason Bourne (la mémoire dans la peau, la mort dans la peau, la vengeance dans la peau et plus récémment, Bourne : L’héritage) dont la mise en scène, le rythme effréné et l’action hyperréaliste redonnent des couleurs à ce genre si prisé des passionnés de cinéma.

Le film « Piégée » est à mon sens une parfaite réussite qui est du à plusieurs raisons que je développerai plus loin. Réalisé par le grand Steven Soderbergh (la saga des Ocean) et sorti en 2012, le film est une vraie claque dans la figure à laquelle je ne m’attendais absolument pas.

Comme son titre l’indique, Piégée raconte l’histoire d’une agent d’élite, Mallory Kane qui procède, au cours de l’une de ses missions au sauvetage d’un otage qui est par la suite assassiné. Dès lors, tous les éléments joueront contre elle et laisseront croire qu’elle est l’auteur du meurtre. Elle va tenter de savoir qui l’a trahie et pourquoi.

Si j’ai tant aimé ce film, il s’agit tout d’abord du fait qu’il est tourné comme un film d’auteur. Le réalisateur s’interdit tout effet de style trop pompeux et sa caméra suit son héroïne d’une façon extraordinaire de réalisme. En dépit des excellentes scènes d’action, le film regorge de moments intimistes et tranquilles qui permettent aux spectateurs de souffler un peu entre deux déchaînements de violence.

Autre point fort du film et non des moindres, son actrice principale. Il ne s’agit pas tant de son interprétation dont il faut parler puisque l’actrice en question, Gina Carano, ne joue pas, elle incarne son personnage de femme forte à la perfection et pour cause, cette comédienne est une ancienne championne de free-fight, sport de combat très violent. Et le moins que l’on puisse dire est que cela se voit à l’écran. Les scènes de corps-à-corps sont d’un réalisme saisissant et l’on n’aimerait pas finir entre ses pattes.

Gina Carano n’est pas le seul joyau de ce film puisque autour d’elle figurent plusieurs monstres sacrés du cinéma qui vont chacun, tour à tour, connaître ce que le mot vengeance signifie. De Mickael Douglas à Chaning Tatum en passant par Ewan McGregor, Mickael Fassbender ou encore Antonio Banderas, il s’agit sans le moindre doute d’un casting 5 étoiles. Vous prendrez sans le moindre doute un plaisir coupable à les voir se faire massacrer par l’héroïne.

Vous l’aurez compris, j’ai adoré le film « piégée » et je vous le recommande très vivement. Les très bons films d’action, ou du moins ceux qui ont le mérite de pouvoir sortir du lot sont suffisamment peu nombreux pour que l’on éprouve un réel sentiment de nouveauté en visionnant ce petit bijou qui mérite le plus grand des intérêts.

Si Jason Bourne avait une petite sœur, il s’agirait sans le moindre doute de Mallory Kane. A voir très rapidement pour savoir si vous partagez mon avis.

 

Les séries policières français : Quand polar rime avec ringard !

 

Que les Etats-Unis se rassurent et dorment sur leurs deux oreilles. Il s’écoulera sans doute quelques décennies, voire quelques siècles avant que la France et ses séries policières ne puissent ne serait-ce qu’effleurer la créativité et l’inventivité qui caractérisent les séries américaines. Mon postulat est simple : les séries policières sont tchernobylesques, ridicules, complètement en retard sur leur temps et le pire, c’est que rien n’est fait pour enrailler cette  mécanique infernale.

Comment ne pas rire (ou pleurer c’est selon) quand on tombe sur Julie Lescaut, Navarro, RIS j’en passe et des meilleurs ? Les experts peuvent dormir tranquille et tranquillement se marrer en penser à Julie Lescaut brandir son arme avec la grâce d’un hippopotame ou encore Navarro en pleine poursuite tel un escargot gluant.

Pour résumer mon propos qui n’est certes pas tendre (mais tellement véridique) je dirai que quand Oracio Kane des Experts / Miami déboule toute sirène hurlante avec son gros Hummer, les pseudos policiers scientifiques de RIS se traînent à bord de leur Kangoo.

D’aucun diront qu’il s’agit d’un problème d’ordre budgétaire et que les séries américaines bénéficient d’un budget sans commune mesure avec ceux des séries de l’hexagone. Pfff ! La créativité et l’originalité ne s’achètent pas et en tombant quelquefois par hasard sur nos ovnis de la télévision française, j’ai souvent l’impression que les scénarios ont été écrits par des babouins et que le réalisateur souffre d’une grave entorse des deux bras.

Bien entendu, dans ce bourbier français où la médiocrité semble être la règle et semble malgré ma très grande surprise satisfaire encore bon nombre de téléspectateurs français (la preuve, l’étonnante longévité des séries Navarro et Julie Lescaut), certaines œuvres émergent et me laisse à penser que quand on veut, on peut.

A l’image de la série Braco pour ne citer qu’elle, il s’agit bien là de la preuve qu’avec de la compétence et une équipe correctement constituée (scénariste, réalisateur, acteurs), nous pouvons réussir, nous les français, à concevoir des programmes regardables et tenant la concurrence avec nos homologues américains.

Le gros problème avec les séries policières françaises est que tout est mauvais. Même le jeu des acteurs sonne faux du début à la fin. Tout est surjoué, les dialogues sont d’une consternante platitude et les intrigues sont la plupart du temps sans intérêt ou clairement pompées sur celles des experts et autres bonnes séries policières.

La France connaît actuellement une crise de l’emploi sans précédent. Et bien, je propose de mener une campagne massive d’embauche de scénaristes, de comédiens et de réalisateurs pour sauver cette entreprise sinistrée et complètement dépassée que sont les séries policières françaises.

Ce n’est pas encore pour demain que Oracio Kane ou encore Grisom auront du souci à se faire. Allez, zou ! A la poubelle toutes ses séries pour retraités et place à des séries qui sauront, par leur histoire, leur réalisation et le talent des acteurs, me réconcilier avec les séries françaises. Le chemin est long, très très long !!

Fans de Julie Lescaut, de RIS ou encore de Navarro, allez-y, défendez-vous !

Dexter, une série qui ne laisse pas indifférent !

Dexter, cette série télévisée américaine fut diffusée pour la première fois aux Etats Unis en 2006. Tirée du roman "Ce cher Dexter" de Jeff Lindsay, un éminent écrivain américain de roman policier, la série fut adaptée par James Manos.

Si la première saison de Dexter sur le petit écran suit parfaitement les lignes du roman, il n’en est pas de même pour les saisons qui suivirent. Décliné en huit saisons, dont la dernière sera diffusée aux Etats Unis courant mai 2013, je dois reconnaître un esprit relativement novateur aux traditionnelles séries policières que l’on nous sert quotidiennement. 

Dexter Morgan est un analyste sanguin dans la police. Discret et simple, il est souvent la cible des railleries de ses collègues. Adopté peut après avoir été découvert baignant dans le sang de sa mère sauvagement assassinée sous ses yeux, sa vie pris un tournant décisif. Dénué d’émotion, le jeune homme discret et apprécié de ses collègue se transforme à peine la porte du travail franchie en un redoutable assassin. Ses principales cibles, les personnes ayant commis des meurtres. Il est un peu à l’image d’un justicier des temps modernes, qui se moque de la justice, y préférant sa propre justice avec ses propres règles. Dexter Morgan fait froid dans le dos, alors qu’il essaye de mener une vie tout à fait normale, ses anciens démons ne cessent de le hanter…

Depuis le premier jour, je n’ai eu de cesse de m’accrocher à ce personnage on ne peut moins déroutant. Incarné par Michael C. Hall, le personnage crée par Jeff Lindsay prend toute sa dimension. J’ai rarement été aussi conquise par une série comme celle-ci. On ne peut raisonnablement pas en vouloir à ce cher Dexter de rendre justice à sa manière alors que la police, faute de preuve se voit dans l’obligation de relâcher des meurtriers. On ne cesse d’aller de surprise en surprise avec Dexter, alors que nous le croyons enfermé dans sa bulle, il laisse transparaître un sentiment, une émotion qui trahisse en fin de compte un homme blessé, perdu, parfois dérouté et dépassé par ce qui lui arrive. Il parvient néanmoins toujours à se recentrer sur son objectif.

Dexter, c’est l’histoire d’une double vie, d’une sorte de dédoublement de la personnalité complexe en ce sens où il reste finalement égal à lui même. Les traques qu’il mène contre ses "proies" sont tout bonnement haletantes, on peut évoluer et comprendre son personnage à chacun des épisodes. 

Mon engouement pour cette série, vous l’aurez aisément compris, n’est pas près de s’arrêter ! On compatit, on s’attache, on tremble pour lui à chaque instant sans pouvoir l’expliquer puisqu’au final, Dexter n’est en rien différent de ses proies, n’est rien d’autre qu’un sanglant assassin sans scrupule ni remords…

Je vous invite vivement à visionner au moins un épisode de cette série, c’est bien simple, on adore ou on déteste, le juste milieu n’est pas possible. Âmes sensibles, s’abstenir, certaines scènes peuvent être… comment dire, à la limite…

Tout ce qu’il voudra de Sara Fawkes, un incontournable !

Et bien voilà, ma dernière acquisition littéraire, "Tout ce qu’il voudra", de Sara Fawkes ! Un peu dubitative en lisant le résumé du livre, je me suis tout de même laissée prendre au jeu, et quelle plaisir que fut cette lecture pour le moins peu commune ! Et puis, il faut dire que la couverture est vraiment attrayante.

Lucy, une jeune femme en pleine recherche d’emploi, décroche un poste dans une très grande société américaine. Un petit poste qui lui permet tout juste d’honorer ses factures. Un jour, en prenant l’ascenseur pour rentrer chez elle, elle fait connaissance avec un bel homme inconnu. Elle tombe rapidement sous son charme et entretien une relation intime sans même prendre le temps de lui demander son nom. Quelques temps après, elle apprend qu’il s’agit en fait de son patron, Jeremiah Hamilton, le milliardaire de la compagnie qui l’emploie… Sous le charme de la jeune femme, il lui fera une proposition quelque peu intrigante, celle de signer un contrat en tant qu’assistante personnelle dans lequel il est stipulé qu’elle devra se soumettre à tout ce qu’il voudra. 

Plus le temps passe, plus Lucy découvre l’existence hors du commun du milliardaire ainsi que l’ensemble des dangers inhérents à sa profession. Elle se retrouve donc en plein coeur d’un complot visant la mort du milliardaire ainsi que la sienne….

"Tout ce qu’il voudra" se décline en cinq tomes d’une soixantaine de pages chacun. L’intégral réuni  est d’ailleurs sorti si je ne me trompe pas. L’univers dépeint par Sara Fawkes est vraiment passionnant. La romancière qui se veut d’appartenance à un style érotique reste fort heureusement bien sobre et délicate dans ses descriptions. Voilà un roman qui ne m’a pas laissé indifférente. Ce genre de littérature, soit on adore, soit on déteste, néanmoins, il faut reconnaître un très bon fil conducteur, plusieurs intrigues surprenantes et surtout une écriture fluide. Le mélange érotico-policier est tout bonnement réalisé à la perfection. Pour vous dire, j’ai lu les cinq tomes en deux jours seulement ! 

J’attends avec impatience la suite des aventures de Lucy et Jeremiah qui devrait sortir sous peu. 

Ne lâche pas ma main, un roman où rien n’est prévisible

Ces vacances devaient être les plus belles de la famille Bellion. Mais, même au sein d’un cadre paradisiaque comme l’Ile de la Réunion, l’enfer peut s’y cacher. Le jour où son épouse disparaît mystérieusement, Martial Bellion sait que sa vie ne sera plus jamais comme avant. Comment faire face aux soupçons de la police d’autant plus que tout semble le relier à la disparition de Liane ? Alors, il décide de fuir… afin de préserver Josapha, sa petite fille de six ans. Est-il vraiment ce meurtrier froid et sans remords ? Ou bien le véritable coupable se terre encore quelque part sur l’Ile, prêt à faire de nouvelles victimes ?

 

Lorsqu’on ouvre un roman de Michel Bussi, on aura bien du mal à le refermer. L’intrigue de "Ne lâche pas ma main" est époustouflante car, au-delà des apparences, l’auteur a voulu nous emmener sur cette île paradisiaque… un lieu où il est difficile d’imaginer que le pire puisse arriver. La disparition de Liane Bellion n’a rien d’anodine et les nerfs des lecteurs seront mis à rude épreuve durant cette enquête haletante et remplie de retournements de situation.

 

Au fil des chapitres, on commence à connaître davantage la personnalité de Martial et c’est là que les questions vont affluer dans notre esprit. Est-il coupable ou victime d’une atroce machination ? Les passages où la petite fille se confie sont particulièrement intéressants à suivre car on voit, à travers ses mots d’enfant, qu’elle ressent une certaine peur vis-à-vis de son père. Pour quelle raison ? 

Martial semble cacher un lourd secret relié à son passé… et la vérité se dévoilera petit à petit pour notre plus grand bonheur.

Le récit est haletant du début jusqu’à la fin et on aura bien du mal à décrocher des pages.

Les personnages sont attachants et mystérieux à la fois.

 

Au-delà de l’intrigue policière, l’écrivain met un point d’honneur à nous faire visiter l’Île de la Réunion. On aura donc droit à de splendides descriptions qui ne pourront que nous émerveiller. C’est un bon bol d’air frais qui nous attend au fil des pages et ces passages dépaysants ne pourront nous faire que du bien.

Je peux vous assurer que vous ne devinerez jamais de quelle manière toute cette histoire va se conclure…

 

Le Jeu de l’Ombre : Qui suis-je vraiment ?

 

 

Tout réussissait à Malko Swann. Ce musicien virtuose aimait brûler la vie par les deux bouts, histoire de se sentir exister. Ce goût prononcé pour les sensations fortes a fini par lui porter préjudice. Une nuit, le voilà qui plonge sa voiture en bas du Pont du Diable. Il s’en sort miraculeusement vivant mais sa vie ne sera plus jamais la même. Alors qu’il ne jurait que par la musique, il est maintenant incapable d’entendre le moindre son provenant des instruments. C’est à partir de ce moment que sa vie va brusquement basculer dans le plus terrifiant des cauchemars éveillés.

 

Sire Cédric est de retour afin de nous concocter une nouvelle histoire dont il a la recette. Au menu, il y aura bien entendu quelques meurtres bien sanguinolents ainsi qu’un héros torturé. Alors que le début de l’intrigue nous oriente vers une enquête policière banale, elle va prendre rapidement une autre tournure. Car, un vil personnage, dénué de tout sentiment, va faire son entrée en scène et semer la panique et la mort autour de lui.

 

On pénètre alors dans un univers glauque et malsain dont on en sortira pas indemne. Tout en parcourant les chapitres, on se posera des tas de questions, à savoir si le méchant de l’histoire entretient une quelconque relation avec Malko Swann. Sire Cédric sait parfaitement comment procéder afin de scotcher ses lecteurs à son histoire.

Pour cela, il ne sera pas avare de descriptions chocs. C’est pour cela que je déconseille vivement ce roman aux âmes sensibles.

 

Oscillant entre récit policier et surnaturel, Le Jeu de l’Ombre se dévorera très rapidement et ceci malgré ses 570 pages. La plume est maîtrisée et acérée. Une nouvelle fois, l’auteur va adorer nous balader d’une idée à une autre sans nous laisser le temps de reprendre notre respiration.

Sommes-nous prêts à le suivre dans ce nouveau jeu macabre ou pas ?