SAMEDI NOIR – ACTE IV : LA FAILLE SERA DANS LES SECOURS

« LE ROUGE ET LE NOIR »

 

Certes, le président Macron a misé avec son premier ministre sur le maintien de l’ordre

Certes, des moyens plus nombreux et des consignes plus subtiles ont été envisagées.

Cependant, ils auront oublié l’élément principal d’un affrontement de masse : les dommages corporels collatéraux.

      Ce samedi Noir, sera un samedi Rouge.

Rouge pour tout ce sang qui aura coulé, rouge aussi pour les plans rouges nombreux qui seront déclenchés, mais sans succès. Ces plans qui ne pourront être mis en place et se dérouler dans les conditions adaptées, faute d’avoir été prévus à l’avance.

      Aucune mention d’un probable dispositif de secours « monumental et inhabituel » n’a été évoqué par le gouvernement.

Et c’est là, que sera la FAILLE MAJEURE.

Ce samedi 08 décembre, sera mémorable non seulement par le degré effroyable de violence, mais aussi par l’incapacité totale sur place, à gérer les victimes et à les évacuer.

C’est en cela, que ce samedi rouge passera de l’apocalypse prévu à une hécatombe attendue.

      Il a été judicieux de mettre en place un dispositif combatif et nombreux, bien que totalement insuffisant, pour lutter contre cette guérilla urbaine qui s’aguerrit et se développe de manière exponentielle.

Mais l’exécutif a oublié, que ces affrontements à caractère hautement insurrectionnels, engendreront des victimes qui, en nombre et en gravité, devront être traités de manière immédiate et adaptée par des moyens nécessaires, et évacuées urgemment vers des structures préparées.

Pour ce faire, il aurait fallu déclencher en amont, deux dispositifs conjoints prévus pour les événements de ce type : le plan rouge et le plan blanc.

  • Le Plan Rouge, consiste à établir par la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris, un dispositif de secours avec tous les moyens nécessaires et adaptés, en engins, en secouristes, en matériel et en Poste médicaux avancés

  • Le Plan Blanc, son corollaire au niveau des hôpitaux parisiens, vise à mettre en place tous les moyens en personnel et en place d’accueil.

       Or, de ces plans, il n’a pas été fait mention.

Bien qu’habituellement, ces plans ne sont déclenchés qu’après les tragédies, dans une situation de crise extrême et sans précédent comme celle que nous vivons, il aurait fallu pour la première fois dans l’histoire, les anticiper et les mettre en place d’ores et déjà.

Car lorsque le glas sonnera, et que le plan rouge devra être mis en place ce samedi 08 décembre, il sera bien trop tard, parce que sa mise en place, dans ces conditions de guerre civile, sera absolument inenvisageable, toute circulation étant impossible.

      Pour résumer l’ampleur de la faille concernant le dispositif de secours, en voici un bref aperçu.

Il aurait dû être prévu avec l’état-major de la BSPP et les services de l’APHP.

Avec la BSPP, concernant les Plans Rouges  :

  • mobilisation général de tous les pompiers de Paris avec rappel des permissionnaires

  • mobilisation de secouristes civiles en masse

  • mobilisation des pompiers professionnels de la grande couronne

  • mise en place en amont, dès la nuit de vendredi à samedi, de PMA dans tous les secteurs ciblés ou susceptibles de l’être, dont plusieurs sur les Champs Élysées.

  • Mobilisation de motards, placés à l’abri et en retrait, dans chaque secteur, pour escorter les engins de secours lors des évacuations

  • prévision d’un espace d’atterrissage pour les hélicoptères de secours destinées aux évacuations des urgences absolues

  • mobilisation de la sécurité civile

Avec l’APHP, concernant le plan Blanc :

  • déclenchement du plan blanc en prévision, dès le vendredi

  • estimation avec le gouvernement du nombre de lits et de moyens humains à prévoir

  • mobilisation des hôpitaux proches hors APHP et des grandes cliniques privées parisiennes

Ce n’est là qu’une brève description de ce que tous les intervenants de l’Urgence savent d’instinct.

      Une fois de plus, le Président et son gouvernement, ne se seront pas donné la peine de consulter les spécialistes du domaine.

Des plans rouges seront mis en place, mais aucun d’eux ne pourra être assuré.

Les victimes seront laissées à leur désarroi sur place, sans secours ou presque.

Les urgences absolues décéderont sur les pavés, les urgences relatives souffriront sans espoir d’assistance.

Mais au fond, ce qui importe aux gouvernants, c’est la seule protection de l’Élysée et de Matignon.

Peu importe, qu’un massacre doivent avoir lieu pour ce faire, l’important sera de contenir la guérilla en dehors du secteur de l’Exécutif.

Et si pour cela, des centaines de forces de l’ordre devront combattre la horde jaune jusqu’au dernier souffle, si les citoyens devront expirer sur le pavé, l’important aura été, d’avoir sauvé leur « idée » de la République.

       Il aurait fallu pour l’éviter, se donner la peine de prévoir ce dispositif de secours hors norme, ou, pour éviter purement et simplement le carnage, faire appel aux chars d’assaut, pour bloquer tout Paris et éviter ainsi l’effusion de sang par les corps à corps.

Or, pour faire bien aux yeux du monde, rappeler « Tien an Men » n’était pas une bonne option, alors le Président aura choisi de jeter en pâture les forces de l’ordre aux enragés, et tous les citoyens participants dans la mêlée.

Et c’est ainsi que les Champs Élysées deviendront les Champs de la Mort.

       Ce samedi sera un jour de Deuil national. Mais pour qui ?

Pour tous les combattants des forces de l’ordre qui auront laissé leur vie et leur honneur, pour tous les pompiers, vaillants soldats du feu qui auront péri sous le feu de l’insolence, pour tous les déchaînés qui ne connaissent pas les limites du tolérable, et pour tous ces citoyens, qui tomberont, comme sur un champs de bataille, pour n’avoir pas compris, que les démocraties n’existent pas.

       Lorsqu’on se souviendra de ce jour, on pourra dire, ce jour là, c’était le « Rouge et le Noir», comme un étrange clin d’œil à l’armée napoléonienne, dans ce lieu dévolu à ce grand Stratège, comme un clin d’œil plein d’ironie, au Président Macron.

      Ce sera votre signature Monsieur Macron, ce samedi historique du Rouge et du Noir.