Tour Triangle : à Paris, l’affrontement politique passe aussi par l’écologie

Paris ne fait pas partie des prises de guerre de la droite des dernières élections municipales. Anne Hidalgo a succédé à son mentor Bertrand Delanoë, mais Nathalie Kosciusko-Morizet et l’UMP n’ont pas abandonné la partie. Leur nouveau cheval de bataille : la controversée Tour Triangle, chère à la nouvelle maire de la capitale. Ils jugent le projet anachronique et, surtout, contraire à la mouvance écologique et ne comptent pas se laisser faire suite au vote polémique du 17 novembre dernier.

 

 


 

 

Peu à peu, la tour Triangle devient un serpent de mer pour la politique parisienne. Vieux de plusieurs années, le projet peine à être véritablement lancé, faute de consensus politique. Le bâtiment de verre, à la silhouette massive devait être le legs de l’ancien édile, Bertrand Delanoë. Il est aujourd’hui ardemment défendu par son ancienne adjointe Anne Hidalgo. 180 mètres de haut, 85 000 mètres carrés de bureaux et de commerces. Une construction assez pharaonique à l’heure où, au contraire, la mode est plutôt aux éco-quartiers et à la réhabilitation.

 

Une contradiction qui n’a évidemment pas échappé aux détracteurs du projet, écologistes en tête. « Nous sommes hostiles aux tours, trop énergivores. Et pourquoi construire encore des bureaux alors que des milliers de mètres carrés sont vides à Paris ? », font-ils valoir au Conseil municipal. Ce manque de soutien de la part des élus verts pourrait d’ailleurs faire cruellement défaut à Anne Hidalgo, qui doit également affronter le refus de l’opposition de droite sur ce terrain.

 

D’abord discrète au sujet de la tour Triangle, voire favorable d’un point de vue commercial, l’UMP s’est finalement rangée aux côtés des écologistes pour dénoncer les failles du projet. Candidate malheureuse à la mairie de Paris en mars dernier, Nathalie Kosciusko-Morizet qualifie la tour de « passéiste ». « Si Anne Hidalgo veut parler d’attractivité, il faut aller la chercher là où elle existe : c’est l’ouverture des commerces le dimanche », a-t-elle martelé.

 

Plus qu’une nouvelle querelle politicienne peu originale, le conflit autour de la tour Triangle est à replacer dans le débat global portant sur la ville de demain. La question de l’utilité et de l’impact environnemental de la construction d’un tel bâtiment se pose évidemment. Tout comme se pose les questions centrales de la rénovation thermique des logements – que le gouvernement semble avoir enfin considérée en l’intégrant à sa loi sur la transition énergétique – et des transports publics.

 

La RATP donne l’exemple en matière d’écologie

 

Sur ce dernier point, la ville de Paris sera plus difficilement attaquée. A l’exception peut-être du projet Grand Paris qui demeure encore à géométrie variable. En effet, sous l’égide de la RATP, les transports publics de la capitale passent peu à peu à l’heure écolo. Bus électrique, réintroduction du tramway, allongement des lignes de métro : de vastes investissements ont été lancés et la direction du groupe, incarnée par Pierre Mongin, n’est pas étrangère à cette mutation. Une stratégie de développement assumée, en phase avec les demandes des usagers.

 

Le tout est de mettre en place une vision équilibrée de l’espace urbain. Entre transports intelligents, aménagement du territoire et efficacité. La ville de Hong Kong, pourtant très densément peuplée et devant faire face à une situation géographique particulière, est à cet égard régulièrement prise en exemple. Pour lutter contre la pollution endémique, les autorités ont instauré un certain nombre de mesures telles que des incitations fiscales pour l’achat de véhicules propres, la suppression des utilitaires diesel ou encore des amendes pour les personnes laissant tourner le moteur plus de 3 minutes à l’arrêt.

 

Dans ce contexte de développement du concept de ville durable, la tour Triangle ne se justifie que si son utilité commerciale est avérée et que son empreinte carbone est compatible avec la protection de l’environnement urbain. Au Conseil de Paris, Anne Hidalgo a défendu deux autres projets : l’éco-quartier Saint-Vincent-de-Paul et la création d’un nouveau quartier entre Paris, Saint-Denis et Aubervilliers afin de réhabiliter une immense friche industrielle. Deux dossiers passés inaperçus à cause de la polémique de la Tour Triangle qui a fait les choux gras de la presse.  

Une réflexion sur « Tour Triangle : à Paris, l’affrontement politique passe aussi par l’écologie »

  1. [b]la tour est sectionnée en haut comme si …
    le dernier triangle était occulte !!!![/b]

    ÇA Y EST, J’AI UNE ILLUMINATION !!!!!!!!

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