Agences de notation : quand conflit d’intérêts rime avec manipulation

Devenues incontournables dans les médias depuis la crise financière de 2008, les agences de notation – principalement américaines – font et défont la destinée des entreprises, souvent sur fond d’attaques boursières et, parfois, de conflit d’intérêts. Bienvenue dans le grand bain.

« Moody’s abaisse la note de », « Fitch Ratings déplore que », « Standards & Poor’s attribue la recommandation négative à »… Les articles de la presse économique s’appuient très souvent sur les « analyses » des agences de notation. Dernière en date, Moody’s dégradant Casino, la valeur européenne la plus attaquée par les fonds vautours, jugeant l’endettement trop élevé, mais ne tenant opportunément aucun compte des efforts de désendettement réalisés en 2019. Un train de retard, mais une opportunité renouvelée de parier sur la baisse du cours pour certains fonds d’investissement aux aguets.

Les chefs d’entreprise concernés frémissent toujours à l’annonce des nouveaux classements. Pourtant, de nombreuses voix – souvent institutionnelles – remettent en cause l’omnipotence de ces agences qui peuvent faire chuter le cours d’une action d’un claquement de doigt. Souvent, les pratiques et le timing soulèvent quelques questions.

Les gendarmes des marchés veillent

La récente condamnation de Fitch* à 5,1 millions d’euros d’amende pour conflits d’intérêts est l’arbre qui cache la forêt. Car les exemples sont nombreux, fragilisant la confiance de nombreux opérateurs économiques. Ces derniers n’ont pas la mémoire courte, et se souviennent que toutes ces grandes agences avaient collé leur fameux triple A à des produits bancaires toxiques en 2007-2008. Non, les notations ne sont pas paroles d’Evangile. C’est en tout cas la conclusion que l’homologue américain de l’ESMA, la SEC (Securities and Exchange Commission), a tiré de l’affaire Moody’s en août dernier. Dans ce dossier, la SEC a, pour la première fois de son histoire, poursuivi une agence « pour ne pas avoir clairement défini son processus d’évaluation et de ne pas l’avoir appliqué uniformément ». Coût de l’amende : 16,25 millions de dollars.

Cette affaire est d’ailleurs particulièrement instructive. Moody’s a en effet été condamnée à deux titres : pour un manque constaté dans le processus de contrôle de l’évaluation de produits financiers disponibles sur le marché américain, mais aussi pour l’absence de définition de certaines classifications. « Les agences de notation jouent un rôle essentiel pour nos marchés financiers et doivent avoir des procédures de contrôle efficaces sur leur processus de notation, a alors réclamé Antonia Chion, directrice associée de la division Mise en application de la SEC. Des manœuvres manipulatrices et trompeuses compromettent l’intégrité de nos marchés. La sentence d’aujourd’hui témoigne de notre engagement de dénoncer des manœuvres transnationales souvent sophistiquées utilisées par certains investisseurs. » Derrière les « manœuvres », le gros mot est lancé : manipulation.

Qui dit conflit d’intérêts dit (souvent) ventes à court terme et à découvert

Conflit d’intérêts et ventes à court terme : sur les places financières, les deux phénomènes vont souvent de pair avec, dans le pire des cas, des cas de délit d’initiés avérés. Tout commence par une attaque boursière menée par un ou plusieurs shortsellers – vendeurs à court terme. Le processus de ces ventes à découvert est simple : un fonds d’investissement achète (ou emprunte) un nombre X de l’entreprise qu’il attaque, puis les revend à un tiers, étant convaincu que le cours de l’action de l’entreprise concernée va chuter. Le fait intéressant se produit ensuite : immédiatement après certains mouvements de vente à découvert massifs, entre en piste une agence de notation qui plombe l’entreprise en annonçant un abaissement de la note. Plusieurs explications à cette coïncidence viennent à l’esprit : soit l’agence de notation s’est alarmée d’un volume inhabituel de ventes à découvert, une hypothèse peu réaliste compte tenu des délais de rédaction de notes d’analyse ; soit, parmi les vendeurs à découvert, certains ont été informés de la teneur de l’analyse avant publication…  Quoi qu’il en soit, le cours dévisse ensuite, les fonds rachètent alors les titres en question à un niveau inférieur, empochant la différence. Plus le titre dégringole, plus le bénéfice est grand.

En octobre dernier, les patrons français ont d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme auprès de l’AMF (Autorité des marchés financiers). Cette pratique, à la limite de la légalité, a fait sortir de ses gonds le président du MEDEF, Geoffroy Roux de Bézieux. Ce dernier n’a pas mâché ces mots, considérant les ventes à découvert comme « agressives » et « choquantes ». Les risques de collusion sont évidents, la synchronisation des attaques étant plus que suspecte. Ces deux dernières années plusieurs entreprises françaises en ont fait les frais à plusieurs reprises, comme Danone, Casino, Safran ou SFR.

Méthodes trop opaques, conflit d’intérêts et risques de délit d’initiés : les agences de notation se doivent d’être plus transparentes. « Alors que les notations sont censées émettre des opinions indépendantes, les régulateurs en ont fait un instrument de régulation, notent Aline Darbellay et Frank Partnoy dans leur publication Agences de notations et conflits d’intérêts (2012). En ce qui concerne la notation des dettes de société, les conflits d’intérêts sont relativement sérieux, étant donné les agences de notation sont généralement payées par les émetteurs devant être notés. » Ou, dans l’autre sens, par des entreprises désireuses d’affaiblir un concurrent…

(*) http://www.lefigaro.fr/flash-eco/l-agence-de-notation-fitch-condamnee-a-5-1-millions-d-euros-d-amende-20190328

La perte du triple A par l’agence Américaine Moody’s

une notation sans effet sur les taux.

 

 

C’est vrai qu’économiquement nos chiffres économiques sont mauvais. Le solde de nos échanges commerciaux en milliards d’euros, sont passés 2003 ou, ils étaient à l’équilibre, à fin 2011 à – 73 milliards d’euros. Notre croissance du PIB positive à 1,7 % en 2010-2011 tombe à 0,2 % en 2012, le chômage de 9,7 % en 2010, se maintien à 9,8 % en 2011 pour augmenter à 10,2 % fin 2012. Quant à la dette en % du PIB, elle passe de 82,3 % en 2010 à 86 % en 2011 pour atteindre 90 % en 2012, et le déficit budgétaire de 7 % en 2010 est remonté à 4,5 % fin 2012. Pour 2012 ce sont des extrapolations. Avec un tel bilan l’Agence Moody’s d’analyses financières ne peut que donner une appréciation négative sur le bilan financier. Le problème, pour un gouvernement qui doit assurer la cohésion sociale, n’est pas que financier, il est aussi humain. Il ne peut donc se limiter qu’à la rigueur, il lui faut soutenir ceux qui en sont les plus affectés.

 

Nombreux s’accordent à dire que les conséquences des réformes structurelles entreprises des pays du sud de la zone euro, réduction des effectifs, réduction des dépenses, repli des banques sur elles-mêmes n’accordant de financer les entreprises que d’une façon homéopathique, blocage, stagnation et réduction des salaires, n’ont fait qu’augmenter la récession. Baisse de la consommation avec l’augmentation du chômage, n’apportent rien de positif, sinon plus de misère poussant les peuples à la révolte contre cette austérité, dont ils ne sont pas responsables, mais en subissent les conséquences. Cette politique, soutenue par la droite Européenne afin de réduire les dettes souveraines, qui ne conduit qu’à miner la croissance, est un échec. Donc ce que l’on ne comprend pas bien dans l’analyse des agences de notation, c’est justement cet aspect humain qui apparaît pas être pris en considération.

 

A quoi sert d’accabler la Grèce par des taux d’emprunts qui la ruine, alors qu’elle ne pourra jamais rembourser sa dette et quand plus, elle ne peut même plus acheter du papier toilette !

 

Le gouvernement Jean-Marc Ayrault s’est donc orienté vers une augmentation des impôts des classes aisées tout en appliquant une réduction sélective des dépenses. Il agit donc sur deux volets économiques, ce que les autres pays ne font pas, se limitant à la rigueur budgétaire. Dans sa réponse au rapport de Louis Gallois sur la compétitivité, il met en œuvre un pacte sur trois ans par un crédit d’impôt pour l’allègement des charges des entreprises, et sur la réduction des déficits, il assume 20 milliards de prélèvements supplémentaires et 10 milliards d’économie budgétaire pour 2013, qui s’ajoutent au 50 milliards, 10 milliards par an, déjà programmés pour 2017, voir François Hollande réformateur dans les habits de la 5ème république. C’est donc un engagement complet qui fait grincer des dents ceux qui subiront les augmentations d’impôts.

 

Le 19 novembre 2012, le service des investisseurs de Moody’s a dévalorisé l’évaluation de l’obligation d’État de la France en passant sa note de Aaa, à Aa1 dans une perspective négative, c’est à dire qu’elle pourrait dans quelques temps passer en Aa2, si plus de réformes structurelles ne seraient pas programmées. Cet abaissement est consécutif à la décision de Moody’s, du 23 juillet 2012, de changer en négatif, les évaluations des notes Aaa de l’Allemagne, du Luxembourg et des Pays-Bas. Le 13 février 2012, Moody’s avait annoncé qu’elle évaluerait l’évaluation de la note souveraine de la France dans une perspective négative par l’impact du risque élevé d’une sortie de la Grèce de la zone euro, et par la probabilité croissante d’assistance collective pour d’autres pays souverains, de la zone euro, dans une perte de croissance économique.

 

Dans le FESF, la France s’est engagée dans une contribution de garantie élargie de 158 milliards d’euros soit 20,31 % du total, et l’Allemagne 211 milliards d’euros soit 27,06 % du total dans un montant de 780 milliards d’euros. Cet argent représente une potentialité d’aide aux pays qui en feraient la demande. La Grèce représente donc un risque financier pour la France, à travers le FESF.

 

La décision de Moody’s de déclasser la France fut entretenue par la perspective négative corrélée par les faits,

 

  1. la perspective à long terme de la France est négativement affectée par les déficits structurels multiples, y compris sa perte graduelle et continue de compétitivité et les rigidités de l’emploi marchand et des services,

  2. la perspective fiscale incertaine de la France dans le cadre de ses perspectives économiques qui se détériorent tant à court terme en raison des demandes domestiques internes, qu’externes soumises à plus long terme, en raison des rigidités structurelles,
  3. la prévisibilité de l’adaptation de la France aux futurs chocs de la zone euro diminuant au vu des risques naissants de la croissance économique, la performance fiscale et le coût consolidé du financement. L’exposition de la France, par son attachement à l’Europe, par ses liens commerciaux et son système bancaire, est d’une façon grandement disproportionnée d’autant que ses obligations contingentes de soutenir d’autres membres ont augmentées. De plus, contrairement aux pays souverains hors zone euro qui ont, de la même façon que la France une haute évaluation, et qui n’ont pas d’accès à une banque centrale nationale pour le financement de leur dette en cas de perturbation du marché.

En même temps Moody’s explique que la France reste fortement évaluée à Aa1 à cause de forces de crédit significatives du pays qui incluent une grande économie diversifiée qui soutien la capacité de résistance économique de la France et un engagement fort aux réformes structurelles et la consolidation fiscale, comme reflété dans les annonces fiscales récentes, qui sur le moyen terme, peuvent atténuer certaines des rigidités structurelles et améliorer la dynamique des dettes de la France.

 

Ce que dit l’agence Moody’s ne sont que des hypothèses, rien ne prouve actuellement que les réformes envisagées par le gouvernement Ayrault ne porteront pas leurs fruits. La perte graduelle de compétitivité est la conséquence de la politique précédente, quant à la rigidité de l’emploi il faut bien comprendre que ce paramètre dépend des accords syndicaux. En fait Moody’s a un raisonnement financier qui est prématuré. Moody’s évoque les perspectives incertaines, mais toutes perspectives sont incertaines. L’agence ne donne pas de chiffre de sorte que chacun peut interpréter à sa façon ce que Moody’s déclare. Si c’est les 0,8 % de croissance pour 2013 qui constituent la remarque de Moody’s qui va dans le sens de presque tous les économistes comme n’étant pas tenables, Moody’s ne fait que de traduire ce qu’ils pensent, c’est à dire un raisonnement partiel de la droite. Comment Moody’s a-t-elle intégré la Banque Public d’Investissement qui doit aider les PME, PMI ? Cette banque disposera d’un budget de 42 milliards d’euros et débutera ses activités début 2013. C’est donc du souffle pour relancer l’économie qui n’existait pas sous cette forme avec le précédent gouvernement.

 

Moody’s met en avant la difficulté de la France aux futurs chocs de la zone euro, mais c’est également vrai pour les autres pays. On ne voit donc pas la raison qui a poussé cette agence à dégrader notre note à Aa1. Ce que l’agence ne dit pas de façon explicite c’est qu’elle laisse supposer, dans son analyse, la sortie de la Grèce de la zone euro, auquel cas tous les pays seraient affectés. Ce n’est donc pas à la France que Moody’s doit dégrader la note mais à la zone euro. En outre, la France aurait un soutien disproportionné par son attachement à l’Europe d’autant que notre contingence a augmentée. Mais c’est la décision de la politique précédente, là encore rien de précis.

 

En fait, ce n’est pas maintenant que la note de la France aurait dû être dégradée, si tant est qu’il faut qu’elle le soit, mais il y a cinq mois. Ce que le gouvernement Ayrault a entrepris n’aura des effets que dans plusieurs mois, et il est inconvenant de dégrader la note de la France alors que les réformes engagées viennent à peine d’être votées, elles n’ont donc pas encore été appliquées.

 

Moody’s va même jusqu’à dire que la France est fortement évaluée en Aa1 à cause de notre économie diversifiée qui atténuerait notre rigidité structurelle, et améliorerait notre dynamique au niveau des dettes de la France. Notre position conserve donc une potentialité à faire face à un choc financier.

 

Pour Pierre Moscovici la dégradation décidée par Moody’s sanctionne les errements du passé. «Pour nous, ce n’est pas une surprise, parce que le diagnostic de Moody’s correspond à celui du gouvernement et celui décrit dans le rapport Gallois, c’est-à-dire, depuis dix ans, une perte continue en compétitivité et un déficit d’innovation, notamment».

 

Vendredi 23 novembre, Roland Sicard sur France 2 recevait dans les quatre vérités le représentant Français de l’agence Fitch rating. À la question pourquoi n’avez vous pas dégradé la France alors que les deux autres agences l’ont fait, Fitch Rating répondit que son agence ne ferait rien avant l’année 2013 qui comporte douze mois. Et pour Fitch Rating les décisions économiques qui ont été prises sont dans une bonne trajectoire, puisque François Hollande a décidé de respecter les critères qu’il s’était fixé, a savoir un déficit qui ne serait pas supérieur à 3 % en 2013, ce qui va dans le bon sens. En outre, pour la politique économique François Hollande a tracé une trajectoire pour redresser la compétitivité Française. Pour ce représentant, les créanciers de la France s’interrogent si les mesures qui sont prises conduiront à l’équilibre pour 2007.

 

En outre, cette dégradation n’a pas eu d’effet auprès des investisseurs puisqu’ils ont prêté dans des conditions très favorables, et pour les emprunts à court terme à des taux qui deviennent négatifs.

 

François Hollande a commenté la dégradation de notre note en déclarant qu’il fallait tenir le cap, et comprendre «que nous avons tout intérêt à redresser nos comptes publics et à agir pour la compétitivité».

 

 

Actualité économique du 24 juillet

 

 

 

La récession en Grèce plombe les perspectives 

Antonis Samaras, le premier ministre grec, a annoncé que son pays allait sans doute connaître une récession de 7% cette année, contre 5% prévus initialement, avant d’ajouter que le retour à la croissance ne se ferait pas avant 2014. Obligatoirement, ce recul du PIB plus fort qu’attendu, aura des répercussions sur les finances publiques que le nouveau gouvernement de coalition tente de redresser. La troïka des créanciers internationaux (Commission Européenne, Banque Centrale Européenne, Fonds Monétaire International) est arrivée lundi soir à Athènes et devrait séjourner sur place une semaine au moins, afin de vérifier que le plan d’aide de 130 milliards d’euros reste toujours viable. Les conclusions sont attendues en septembre, mais la Grèce a pris beaucoup de retard dans la mise en place des réformes promises, notamment à cause des difficultés qu’a rencontré le pays à former un gouvernement après deux élections législatives. La Grèce devait annoncer en juin 11,7 milliards de baisse des dépenses publiques pour la période 2013-2014, mais quatre milliards restent à trouver.

Antonis Samaras voulait deux ans de plus (2016 au lieu de 2014) pour atteindre un déficit public de 2,1% du PIB contre 9,3% fin 2011. Une telle décision coûterait trop cher, au moins 30 milliards d’euros. Il souhaitait également d’autres aménagements pour tenter de calmer la grogne sociale, mais la troïka reste déterminée. La Grèce a bénéficié d’un deuxième plan d’aide de 130 milliards d’euros, auquel s’ajoute l’effacement de dette à hauteur de 70% des avoirs, de la part des créanciers privés, d’un montant total de 107 milliards d’euros. Une aide qui devait permettre à la Grèce de baiser son ratio de dette à 120% du PIB à l’horizon 2020, contre 160% actuellement. Cet objectif semble aujourd’hui compromis et la situation sociale s’empire, le taux de chômage s’élevant à 24% de la population active.

Par conséquent, l’idée d’une nouvelle restructuration de la dette s’amplifie, et cette fois-ci, ce serait le secteur public qui serait concerné, autrement dit les gouvernements de la zone euro et la BCE. Une dépréciation du portefeuille des 40 milliards d’euros de dette grecque que détient l’institution de Francfort est envisagée, ou encore une amélioration des conditions de prêt, même si cette dernière solution risque de ne pas trouver beaucoup de soutien. 

Espagne : fin de la décentralisation ?

Alors que le pays doit payer toujours plus cher pour emprunter sur les marchés (plus de 7,6% aujourd’hui) et qu’il a demandé à l’Union Européenne de mettre en place rapidement les mesures décidées lors du dernier sommet européen de fin juin(supervision des banques, possibilité pour les fonds de soutien d’acheter de la dette sur les marchés et de prêter directement aux Etats), la décentralisation, qui allait galopante depuis 20 ans, risque de devoir s’arrêter net. Elle a permis aux régions d’être extrêmement autonomes vis à vis de Madrid, en gérant indépendamment des budgets clés comme celui de l’emploi, de l’éducation ou encore celui de la santé. Les régions en ont profité pour augmenter leurs dépenses de fonctionnement et pour réaliser des investissements monstrueux. Mais l’éclatement de la bulle immobilière et la crise de la dette ont eu raison d’elles. Aujourd’hui, elles ont de plus en plus de mal à se financer, et viennent tour à tour demander de l’aide à Madrid. Après Valence, c’est la Catalogne qui a officialisé cette demande ce mardi. A elles seules, elles totalisent 60 milliards d’euros de dette.

Les rendements à 10 ans sur la dette grecque ont atteint7,63% en finde journée, et sur le marché secondaire, les rendements à cinq ans ont dépassé les rendements à 10 ans, une première depuis 2011, montrant un risque accru de défaut de paiement ou d’une restructuration de la dette.
 

Les banques doivent 16 milliards d’euros aux ménages 

Une dizaine de millions de ménages serait concernée par cette affaire de non remboursement de surprimes liées à des prêts immobiliers (11,5 milliards) ou à des crédits à la consommation (4,5 milliards). Concrètement, lorsqu’un ménage se fait prêter de l’argent pour acheter un logement par exemple, il souscrit en même temps à un contrat d’assurance spécifiant les événements qui le verraient contraint à ne plus payer ses échéances, comme l’incapacité, l’invalidité, ou bien sûr le décès. Mais lorsque le prêt est entièrement remboursé, ce ménage doit être remboursé des frais liés à ce contrat. Alors certes, les assureurs ont bien payé, mais ont versé l’argent aux banques, qui ont malencontreusement oublié de les reverser aux particuliers. Les sommes en jeu s’élèvent à 16 milliards d’euros, et les ménages ont deux ans pour porter réclamation.

 

En bref, Moody’s a surpris son petit monde en décidant d’abaisser la perspective sur les notes du Luxembourg, des Pays-Bas et surtout de l’Allemagne. Leurs triple A sont désormais assortis d’une perspective négative. La Finlande est désormais le seul pays de la zone euro (pour Moody’s) à posséder un triple A avec une perspective stable.

 

Les cartes bancaires Natwest et RBS inopérantes

Alors que l’agence de notation Moody’s s’apprête à dégrader diverses banques britanniques et européennes, mauvaise passe pour les détenteurs de comptes de la Royal Bank of Scotland ou de sa filiale National Westminster (Natwest) partout dans le monde. Ce jour, plus aucune opération en ligne n’était possible. Délicat pour les voyageurs détenteurs de cartes Natwest ou RBS en mal de numéraire où qu’ils se trouvent.

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Actualité économique du 14 février

 

 

 

Moody’s pourrait abaisser la note de la France

 

Lundi soir, l’agence de notation Moody’s a décidé de placer la note de la France, de la Grande Bretagne et de l’Autriche en perspective négative. Elle a également annoncé l’abaissement de celle de l’Italie, l’Espagne (deux crans), Portugal, Slovénie, Slovaquie et Malte. Malgré les efforts qu’elle reconnaît, elle pense que la France, souvent considérée comme une mauvaise élève concernant les déficits publics, ne pourra pas inverser la trajectoire négative de sa dette. Les aides qu’elle pourrait fournir à d’autres pays européens mais aussi à son propre système bancaire devraient alourdir une facture déjà bien salée. Standard & Poor’s avait décidé en janvier dernier de retirer à la France le AAa, ce qui n’avait pas eu de grosses conséquences sur les marchés. Au contraire de ce qui était attendu, les adjudications se sont très bien déroulées avec des rendements en baisse et des ratios de couverture en hausse, un phénomène qui ne concerne pas que la France mais aussi l’Italie et l’Espagne. Une mauvaise nouvelle venant de Moody’s ne serait pas catastrophique, les investisseurs n’étant pas obligés de lâcher leurs titres de dette. Les nombreuses contraintes des gérants ne sont imposées que par des règlements internes mais en aucun cas par les régulateurs. Les gérants doivent notamment détenir un pourcentage élevé d’actifs notés AAA. Et ce type d’actifs va devenir rare, étant donné le déclassement en cascade auquel se livrent les agences de notations. Un assouplissement des règles serait alors la solution.

 

Peu de risques que la Grande Bretagne perde son AAA

 

Malgré la décision de Moody’s de la placer en perspective négative, estimant que l’économie du pays ne pourrait pas faire face à une crise majeure, la note de l’Angleterre ne devrait pas subir une dégradation de si tôt. Les analystes estiment à 27,5% la probabilité qu’elle perde son AAA.  Il faut dire que le pays bénéficie d’un statut de privilégiée sur les marchés avec des taux de financement très bas alors que son déficit est beaucoup plus important que celui de la France par exemple. L’Angleterre vise 8,4% du PIB pour l’exercice 2011-2012 alors que la France vise 4,5%. Plusieurs raisons expliquent cela. D’abord, la maturité de la dette anglaise, en moyenne de 14 ans, est beaucoup plus longue que celle de la plupart des pays, grâce notamment à l’importance des investisseurs locaux et à la volonté de la Banque Centrale de mener une politique monétaire adéquate. La Banque d’Angleterre joue d’ailleurs un rôle prépondérant. La semaine dernière par exemple, elle a augmenté de 50 milliards de livres son programme de rachats d’actifs. Moody’s avoue d’ailleurs que la probabilité que la dette anglaise ne trouve pas acquéreur était très faible.

 

Des sanctions contre Madrid ?

 

La Commission Européenne envisage des sanctions contre Madrid. Elle accuse le nouveau gouvernement de Mariano Rajoy d’avoir volontairement surestimé le déficit de 2011 pour embellir les prévisions pour 2012. Les chiffres sont éloquents. Alors que le gouvernement prévoit au moins 8% de déficit, la Commission Européenne et Eurostat, l’organisme qui publie les statistiques des pays européens, l’évaluent entre 6,6 et 7% du PIB. L’Europe reproche aussi à l’Espagne de retarder la mise en place des réforme d’austérité à juin prochain, le pays préférant attendre les élections en Andalousie. Le pays prévoit par ailleurs un déficit budgétaire à 4,4% du PIB mais avec en parallèle une croissance de 2,3% alors que la Banque d’Espagne anticipe une contraction de 1,5%, une sacrée différence… Vingt-trois des vingt-sept pays de l’UE ont un déficit supérieur à 3% mais la La sanction prendrait tout de même la forme d’une amende de 0,1% du PIB.

 

L’économie grecque s’effondre encore

 

Le PIB grec s’est contracté de 7% au quatrième trimestre 2011 après une baisse déjà significative de 5% au trimestre précédent. Sur l’ensemble de l’année 2011, l’économie grecque a connu une baisse de 6,8%, bien au-dessus des estimations prévues, entre 5,5 et 6%. La Grèce entre actuellement dans sa cinquième année de récession et un retour à une croissance positive n’est pas envisagée avant mi-2013. Les mesures d’austérité ont pesé lourd dans les comptes, une politique budgétaire restrictive ayant pour conséquence logique une baisse de la demande et de la production. De nouvelles mesures, adoptées dimanche au parlement, prévoient des économies de 3,3 milliards d’euros et 325 millions de suppléments sont demandés par les bailleurs de fonds en échange d’un deuxième plan d’aide de 130 milliards d’euros, permettant à la Grèce d’éviter un défaut de paiement le 20 mars prochain. Athènes s’attend à une nouvelle baisse de son PIB de l’ordre de 4 à 5%. 

 

 

 

Existe-t-il un fond d’investissement « fin du monde »?

 La question que se posent tous les investisseurs du monde entier: existe-t-il encore un placement sans risque?

Si l’or peut perdre 100 dollars en quelques heures comme cela s’est passé récemment, on doit se demander s’il y a un placement refuge?

 On apprend en première année de cours d’économie qu’un actif sans risque était un actif "avec des flux certains dont l’émetteur ne peut faire faillite": A l’époque l’émetteur était les Etats mais depuis qu’ils peuvent faire faillites et qu’on ne sait plus ceux qui seront encore solvables! : Tout le monde cherche le « Graal » c’est à dire « le placement sans risque ».

 On ne cherche même plus la rentabilité, ni le rendement ; on cherche juste à mettre son argent en sécurité: c’est à dire les valeurs refuges! Le franc suisse, l’or, la couronne norvégienne…etc.

 Le problème est que tous ces placements sans risques deviennent à risque dès que tous le monde se précipitent dessus! Ils sont à des niveaux de hausses qu’un accident est toujours possible comme la chute de 100 dollars la valeur de l’or en quelques heures il y a quelques jours!!!

Alors vers quoi on se tourne?

Il n’y a pas de placements sans risques !

Depuis que les Etats peuvent faire faillites, c’est tout l’édifice des placements financiers qui peut s’écrouler! La question n’est plus de rechercher un placement sans risque mais de rechercher un placement dont le risque est rémunéré à sa juste valeur!

L’or à 2000 dollars est un placement risqué !

Lorsqu’elle est à 1500 dollars,  c’est moins risqué! 

L’euro à 1.40, c’est risqué!

L’euro à 1.25, c’est moins risqué!

Il n’y a plus de saisons sur les marchés financiers.

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Banques et assurances : nécessaires réformes avant réorientation

Pendant que Sarkozy et l’UMP faisaient sans cesse légiférer sur les grèves, la criminalité, les radars, Christine Lagarde a au moins eu la bonne initiative de faire passer les décrets sur le crédit à la consommation. Les Britanniques sont allés plus loin, avec la commission Vickers, qui doit à terme, si les lobbies financiers n’arrivent pas à l’édulcorer d’ici là, obliger les banques à séparer leurs activités de dépôts et de « haut de bilan » (investissement et intervention sur les marchés). Cela pourra peut-être avoir des effets pervers, mais c’est aussi une meilleure garantie pour les déposants.

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Crise : tenter au moins de comprendre

Je ne sais plus quel sondage était censé révélé que près d’un quart de la population française ne comprenait strictement rien à la crise de l’euro et de la zone euro. Pourtant, si on voit, non pas ce qu’en rapporte la presse, mais les notes détaillées de l’Institut Harris Interactive portant sur ses récents sondages sur la question, les NSP (ne se prononcent pas) tombent parfois à 4 %. Un truc m’inquiète : les moins diplômés seraient plus inquiets que les diplômés. J’aurais prévu l’inverse. C’est peut-être que, comme ma consœur et blogueuse Aliocha l’estime, même les experts y perdent leur latin financier…

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Pécresse : pas de sous pour les banques… ce dimanche

Mais lundi, ben, on verra. Ce qui se rit dimanche, lundi pleurera… C’est ainsi qu’il faut interpréter la « femâle » assurance de la ministre du Budget, Valérie Pécresse, qui déclare ce dimanche que « l’État ne mettra pas d’argent dans les banques françaises. ». D’une certaine manière, elle a raison : au lieu de remettre de l’argent de la main à la main aux banksters, on le fera porter chez le voisin, à leur disposition. Mais dire que les banques françaises peuvent faire face seules à leurs besoins de financement, c’est tout simplement répéter ce qu’elles veulent faire croire. Oui, mais, si elles sont les seules, avec Pécresse, Noyer ou Baroin, à le faire croire ?

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Modèle social et moral des Français en recul !

Le 27 octobre 2011, le président de la république parlait : « Quant en 2001 on a fait cette chose étrange, les 35 heures qui ont ruinées la compétitivité du pays, dans le même temps, M. Schröder, pourtant socialiste Allemand faisait l’inverse, faisait le choix de l’emploi et faisait le choix de la compétitivité ». C

ette comparaison est fausse ! En Allemagne, la loi sur les horaires de travail impose que le temps quotidien de travail ne dépasse pas 8 heures ! Donc 40 heures par semaine. Mais il existe un principe de « l’autonomie tarifaire » en Allemagne qui permet de négocier par secteur le temps de travail. Ainsi en Allemagne, le temps de travail est de 35 heures pour la métallurgie, 37,5 heures pour le commerce de détail, le service public : entre 39 et 41 heures ! …etc. Bref, la comparaison de l’Allemagne avec la  France n’est pas une bonne ! L’emploi et la compétitivité sont d’avantage liés aux facteurs d’investissements et de hausse du pouvoir d’achat. Pas seulement d’une concurrence sociale ! L’économie, c’est un tout ! Si le temps de travail est de 45 heures en France, ne rêvait pas ! La croissance ne dépassera jamais 4% dans le meilleur (le top) des cas ! Soit un taux de chômage proche de 8% maximum. Le plein emploi n’existe plus !

Le modèle social  Français est menacé.

Avec la mise sous pression de l’agence Moody’s sur la perte de la  notation du triple A si le gouvernement Français ne consent pas des efforts, le modèle social français est menacé selon le rapport de l’agence.

En effet, elle parle de « facteurs de risques importants » : « Les perspectives de croissance et la crise de la dette Européenne est hors de contrôle ». Elle ajoute qu’il y a une pression fiscale plus accentuée avec les nouvelles mesures d’austérité fiscale qui compromettraient la croissance entrainant d’autres mesures fiscales…etc. Selon Moody’s, « le modèle social Français ne peut pas être financé si le potentiel de l’économie Française n’est pas préservé ». Les comptes publics Françaises seront impactés par les mesures européennes face à la crise de la dette affectant la capacité de financement de l’économie Française.

Recul record du moral des Français.

C’est un nouveau signe de déprime pour l’économie Française. Selon l’INSEE, la confiance des ménages est en net recul. En novembre 2011, il y a eu un recul de 3 points retombant à 79 points, soit le plus bas niveau depuis février 2009. Lors de la création de la statistique en 1972, le moral des ménages était de 77 points et en automne 2008, elle était De 77 points aussi (entrée de la France en récession). Pour les mois à venir, les ménages anticipent une augmentation du chômage. Ainsi la consommation risque d’être réduite ! D’autant plus qu’il y a toujours un gèle des salaires et que le recours au crédit est sérieusement freiné ! Faut-il parler d’un recul anticipé du revenu net disponible ? Les analystes ont des positions contradictoires selon leurs appartenances bizarrement ! Pour ma part, je considère qu’il y aura un recul du revenu net car :

_ Les salaires sont gelés de manière officiel ou non ! L’inflation n’est plus prise en compte pour la revalorisation des salaires mais la croissance !!! Dans les faits cela fait 5 ans qu’il n’y avait pas d’une revalorisation pour faire progresser la consommation (en augmentant les crédits indispensables)

_ Le chômage augmente et fragile d’avantage les plus fragiles de l’économie : Nous connaissons tous un membre de sa famille ou un ami au chômage !

_  L’épargne augmentera même s’il y a aura un resserrement des dépenses. C’est tout à fait humain, pour pouvoir faire face à des dépenses futures, on épargne même si la protection sociale est présente en France (détérioration de la protection sociale ????). Cela s’appelle de la « gestion en bon père de famille » !

_ La hausse continuelle des matières premières alimentaires dues aux conséquences climatiques et à la spéculation.

_ L’augmentation du cout de l’énergie. L’augmentation du cout de l’essence à cause du manque de raffinage en France (de moins en moins d’usine de raffinage en  France, dommage !)La spéculation sur le pétrole est bien présente ! Les investissements insuffisants sur le réseau électrique et le cout du nucléaire non encore chiffrée (EPR, centrales vieillissante qu’il faut remplacer ou démonter selon le futur choisi, entretien des centrales très sous estimées…).

_ L’inflation est en augmentation ! Les ménages estiment une forte hausse des prix (+10 points).

_ La morosité est perceptible sur le web avec les programmes « Web boot ». A 1 moi des fêtes de fin d’année, c’est assez normal (une constante avant les fêtes chaque années) mais il y a aggravation !

_ Un contexte économique très difficile et un pouvoir d’achat en baisse. L’augmentation de la pauvreté est palpable : le réseau des Banques alimentaires prévoit un objectif de 26 millions de repas soit 2 millions de plus qu’en 2010. Il faut noter que les banques alimentaires organisent leur collecte nationale vendredi  25 et samedi 26 novembre : elles espèrent que « la générosité des Français sera cette année encore au rendez vous ». La collecte annuelle permet de recueillir des denrées à longue durée de vie !

  L’intensification de la crise en 2012 va mettre la France sous pression, notamment pour sa notation de triple AAA ; l’agence de notation Fitch Rating affirme  « En cas d’intensification de la crise en zone euro, son triple A serait en danger ». Selon Fitch Rating, « craint l’intensification de la crise dans la zone euro génère des charge supplémentaires et pèse sur le budget. Un ralentissement économique plus prononcé en France et en Europe contraindrait le pays à venir en aide à ses banques » Ce qui confirme l’article : Pan B : Recapitaliser les banques françaises  (http://www.come4news.com/plan-b-recapitaliser-les-banques-francaises-848364).

« Dans une course contre la montre, il va falloir faire un plan B avant que le plan A se réalise ! Ainsi il s’agira de recapitaliser les banques Françaises. Cela constituera une nationalisation partielle dont les capitaux seront apportés soit par un emprunt  sur les marchés financiers (cela m’étonnerait !), soit par un emprunt national (un vrai !) dont les particuliers(Nous) seraient titulaire d’une partie de la dette Française ! Nous serons titulaire d’une partie de la dette (et non des Etats étrangers) et auront le control sur la gestion des banques afin d’éviter qu’elles ne provoquent une autre crise ! »(RUI).