UMP : mais qui en veut donc tant à Eric Woerth

Ancien trésorier de l’UMP, ancien ministre du Budget (fonctions qu’il avait un temps cumulé), Éric Woerth a évoqué l’affaire Bettencourt pour LCI, se plaignant du fait que Martine Aubry auraient eu un comportement « odieux » ou (ici, inclusif) « ignoble » à son endroit. Ce ne sont pas les seuls car après que son Audi A3 lui ait été subtilisée (et retrouvée abandonnée le 4 mars dernier), voici que c’est son appartement de Chantilly qui vient d’être cambriolé. 

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Grèce : un suicidé sur la « liste de Lagarde »

On ne prête qu’aux riches, et la liste d’environ 2 000 évadés fiscaux grecs ayant placé leurs fonds (1,5 milliard d’euros) dans une agence genevoise d’HSBC est surnommée « la liste de Lagarde », du nom de la présidente du FMI. Ce n’est pas la seule liste circulant dans les milieux politiques et financiers grecs et celle-ci est supposée connue depuis 2010. Mais en revanche, le gouvernement grec veut faire des exemples, et fait mener des enquêtes sur 26 politiciens et hauts-fonctionnaires. Parmi eux, un ancien secrétaire d’État à l’Intérieur, Leonidas Tzanis, qui a été retrouvé pendu au bout d’une corde hier jeudi. La thèse du suicide a été immédiatement avancée par les autorités. 

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Woerthgate : Éric Woerth bientôt devant la CJR ?

Mediapart en remet une couche. Son dernier article sur la vente de l’hippodrome de Compiègne via les bons soins de l’ancien ministre avait suscité une verte réplique de l’avocat de l’ex-trésorier de l’UMP et maire de Chantilly, Éric Woerth. Le site d’information aurait fait une lecture incomplète, erronée et partiale des rapports d’expertise soumis à la Cour de Justice de la République. Sous le titre « Le rapport qui accable Éric Woerth », Mediapart revient sur ces expertises. Nul doute, pour Éric Woerth, « la mise en examen devient inéluctable ». Il a bien bradé un bien du domaine public.

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La « justice fiscale » d’Eric Woerth

Magnifique invention furieusement conceptuelle du ministre du Budget : "la justice fiscale" qui légitime les inégalités.

  Le ministre du Budget, Eric Woerth, n’est pas qu’un petit soldat sans état d’âme du libéralisme à la sauce sarkozyste. On découvre que notre homme est aussi un penseur politique de haute volée, faisant quasiment oeuvre de philosophe, au point que les BHL et autre Val, habituels préposés à l’exercice dans la sphère médiatique, vont avoir du mal à s’aligner – mais on leur fait confiance. Quelle magnifique invention conceptuelle sa dernière intervention révèle-t-elle en effet ! On vous laisse savourer, c’est la phrase du jour : "Le bouclier fiscal est une mesure de justice fiscale, tout simplement". Tout simplement, et pourtant on n’y avait jamais pensé ! Audacieux : on sait ce qu’est la justice, mais fiscale  ? Qu’est-ce qui est donc juste dans l’impôt ? A priori que chacun concourt aux efforts communs à la hauteur de ses moyens, voilà ce qui pourrait sembler juste. En tout cas si la justice a quelque chose à voir avec la solidarité, l’humanisme, la morale. Mais non, c’est là qu’Eric Woerth-le-magnifique nous cloue en plein vol : ça paraît peut-être juste, mais ce n’est pas fiscalement juste ! Trop fort. Bon sang, les impôts possèderaient donc leur justice spécifique. Qui est, m’sieur le ministre ? Ah, le bouclier fiscal, c’est donc ça. Dans un monde où les inégalités nous sautent à la gueule, où une petite caste de privilégiés se gobergent à coups de salaires somptueux et de golden tout ce que vous voulez, gagnant davantage en quelques mois qu’un smicard n’aurait pas assez de son existence entière pour jamais acquérir, il est juste que ceux qui possèdent le plus continuent à amasser, pour être sûr que l’écart continue bien de croître, que les riches soient encore et toujours plus riches. C’est ça qui est juste. Enfin, entendons-nous : "fiscalement juste". Ou comment annexer tranquillement ce beau mot de "justice" pour légitimer la confiscation des richesses de la collectivité au profit d’une élite économique ! Ah elle a un joli visage, la justice de droite. "Fiscalement juste" ? Moralement scandaleux ! Mais la morale, n’est-ce-pas, Monsieur Woeth…

Laisser la publicité sur France Télévisions

Voilà une idée qui partait d’un bon sentiment et qu’il va être difficile de faire appliquer. En effet, en annonçant, encore une fois sans aucune concertation, la suppression de la publicité sur les antennes des chaînes de télévision publique, Nicolas Sarkozy a posé un épineux problème sur lequel planche la Commission pour la nouvelle télévision publique, présidée par le cumulard UMP Jean-François Copé.

La suppression de la publicité à la télévision publique devrait coûter un peu plus de 750 millions d’Euros à France Télévisions. Pour conserver son "périmètre", il va falloir que France Télévisions reçoive d’autres financements.

La Commission Copé propose trois scénarios: une hausse de la redevance audiovisuelle pour qu’elle atteigne la moyenne européenne; une taxe sur les recettes publicitaires des chaînes privées et sur les opérateurs télécoms et une taxe sur l’électronique grand public.

Il semble qu’Eric Woerth, ministre du Budget, et Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, préfèrent la taxe sur le privé et les télécoms, préférant taxer l’avenir pour payer le passé.

Aussi, il faudra songer à "dégraisser" France Télévisions et trouver quelques centaines de millions d’économies. Pour cela, par exemple, il est indispensable de rationnaliser le groupe en fusionnant les rédactions de France 2 et France 3 comme pour le service des sports, de regrouper France 4 et France 5.

En parallèle, il serait dangereux que France Télévisions devienne arte. Il faut lui permettre d’attirer tous les publics tout en attirant celui-ci vers la culture, de se développer sur de nouveaux supports.

Pour ma part, il me paraît étrange de vouloir faire payer à d’autres une lubie présidentielle. Je considère comme normal que si l’on accepte de supprimer la publicité sur le service public et que l’on veut que celui-ci ait les moyens de ses ambitions (la fameuse BBC à la française), il faut accepter d’en payer le prix, et donc augmenter la redevance. Cela ne peut s’accompagner que d’un plan de rationnalisation du groupe public. Dès lors, comme les caisses sont vides et que le pouvoir d’achat fait déjà défaut, il vaut mieux conserver le système actuel de financement et amorcer un plan de rationnalisation.

Jérôme Charré

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Toujours plus, mais comment ?

Aujourd’hui, le ministre du budget et de la fonction publique, Eric Woerth, a présenté ce qu’il appelle un dispositif de "garantie individuelle du pouvoir d’achat" pour les fonctionnaires. Le ministre, qui estime que 17 % des fonctionnaires ont "perdu du pouvoir d’achat depuis 2000", a proposé aux syndicats"une indemnité" visant à compenser cette perte. M. Woerth a évalué à "plusieurs centaines de millions d’euros" ce dispositif pour les trois fonctions publiques (Etat, collectivités, hôpitaux), qui entrera en vigueur dès 2008 et "pour le quinquennat".

Eric Woerth a également précisé que des discussions s’engageraient avec les organisations syndicales sur l’augmentation du point d’indice (base de calcul des traitements dans la fonction publique). Outre ce point, crucial aux yeux des syndicats, le ministre inclut dans le calcul du pouvoir d’achat les promotions, l’ancienneté, les mesures catégorielles, sociales, etc.

Il semble que les mesures annoncées par le ministres soient maigres. Mais peut-on faire autrement ? Est-il possible d’augmenter l’ensemble de la fonction publique de 2 ou 3% ? Je crains que non.

A vouloir toujours plus de fonctionnaires, et en repoussant sans cesse à plus tard la réforme ô combien nécessaire de la fonction publique et de l’Etat, nous arrivons à une situation où l’Etat ne peut plus augmenter son personnel.

Pour pouvoir augmenter la fonction publique, il faut moins de fonctionnaires, et mieux répartis. Cela signifie que dans les tâches qui peuvent être informatisées ou regroupées, on peut ne pas remplacer les départs en retraite, mais dans les domaine de l’éducation, de la santé, de la sécurité, il faut plus de fonctionnaire. Il faut que l’Etat ait une véritable direction des ressources humaines avec un véritable management.

Jérôme Charré

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