Entreprise : les bureaux

Dans un épisode précédent, consacré à l’entreprise privée, vous avez découvert, que l’entreprise était atteinte d’une maladie chronique : la réunionite aiguë.

Il est une autre maladie chronique dont les moyens, grands, immenses et « gigantesquissimes » groupes sont atteints : la « déménagite » aiguë.

Le salarié lambda, qui n’a rien demandé à personne, qui était pépère-tranquille, planqué dans son bureau depuis OPQ temps est contraint d’en changer, au gré des réorganisations décidées par l’entreprise et sans son accord, bien entendu.

Avez-vous cru un millième de seconde que l’entreprise soit un lieu de démocratie ? Z’êtes bien naïfs !.

Selon les entreprises, ces changements sont organisés en campagnes de « déménagite », une à plusieurs fois par an.

Dans le grand groupe où je me rend tous les matins après un réveil douloureux, et alors qu’elle rêve de rester dans son lit à mémoire de forme acquis récemment – qu’est-ce qu’on dort bien dans ces plumards ! –, 2 campagnes de déménagement sont organisées par an avec le renfort d’un prestataire extérieur qui bénit, toute la sainte journée, l’entreprise de faire fidèlement appel à lui, depuis des années.

Il est alors de la plus haute importance d’être le plus « gradé » possible ou bien d’être dans les petits papiers des bonnes personnes si vous voulez occuper une nouvelle planque digne de ce nom.

Et le salarié lambda assiste alors avec délectation et énervement à un jeu de pouvoir et de stratégie digne de la cour de feu Louis XIV.

C’est à celui qui parviendra à obtenir le bureau le mieux situé, le plus grand, le plus beau, le mieux meublé, à coups d’arguments tous plus bidons les uns que les autres.

Je suis incapable de participer de quelque manière à quelque stratégie que ce soit et je ne cherche jamais à être dans les cht’io papiers de qui que ce soit, je me contre-fiche de l’endroit où on me pose. Du moment que je retrouve mes affaires, sans perte ni dégât, c’est-à-dire mon PC, ma chaise, ma table de bureau et mes affreux meubles grisâtres, je pourrais travailler n’importe où, y compris dans les chiottes si ce n’était les odeurs nauséabondes et l’absence de fenêtre, n’ayant globalement besoin que d’utiliser mes méninges pour exercer ma profession.

Depuis 2011 que je me suis stabilisée dans la même entreprise, après une quinzaine d’années d’errance professionnelle volontaire, j’ai déménagé 11 fois d’un étage à l’autre et d’un bureau à l’autre !

J’ai occupée seule, la majorité du temps, un bureau plus ou moins grand, y compris en second jour – pour les ignorants, les bureaux en second jours sont des bureaux sans aucune fenêtre, il est interdit dans le règlement de la boîte de faire travailler les salariés dans de tels bureaux mais comme le CHSTC ne joue plus aucun rôle depuis belle lurette et ne contrôle plus rien, l’entreprise se contrefiche que des salariés soient privés de lumière naturelle et beaucoup de salariés se retrouvent dans ce type de bureaux – claustrophobes, dépressifs chroniques, s’abstenir – et j’ai parfois été obligée de partager mon bureau avec un inconnu avec qui il a fallu composer et tout cela pour pallier la crise du logement.

Pourquoi cette « déménagite » aiguë ? De multiples raisons expliquent cette bougeotte incessante.

Je ne vous en livrerai que quelques-unes et au hasard s’il vous plaît et s’il vous en déplaît, c’est le même tarif !

1) L’entreprise, installée depuis des lustres dans un bâtiment X et si ses affaires fonctionnent bien, voit le nombre de ses salariés augmenter, y’a un moment où il faut bien recruter, mais elle ne peut repousser pour autant les murs du bâtiment. Il convient alors de procéder à un mouvement général, à repenser les bureaux afin de loger les petits nouveaux et d’entasser un max de personnes dans le minimum d’espace.

Vous me direz que l’entreprise pourrait déménager dans un bâtiment plus adapté, c’est à dire plus vaste mais vous n’avez pas encore compris que le but de l’entreprise est de dépenser le moins possible et de faire un max avec le minimum, au détriment des salariés ? Vous êtes vraiment bouchés à l’émeri !

2) Untel a le bras long comme un baobab et, insatisfait du bureau attribué lors de la campagne précédente, se plaint tant et si bien auprès de Dieu le Père qu’il finit par obtenir que 600 salariés bougent afin de satisfaire son ego. Il habitera dans un nouveau bureau convoité dans ses rêves les plus fous … je ne le répéterai jamais assez, on a les rêves qu’on peut !

3) Un directeur gémit que ses ouailles soient dispersées sur des étages différents ou pire, sur plusieurs sites plus ou moins éloignés de lui et exige que son monde soit rapatrié sur un seul et même étage et tout le reste de l’entreprise de bouger pour satisfaire cette demande

4) On transforme un étage entier, où sévit une centaine de personnes dans diverses activités professionnelles, en open-space puis on retransforme l’open-space en bureaux parce que l’open-space, c’est de la merde et que personne ne supporte de bosser en open space …

5) A moins que …. ah, ah, attention, accrochez-vous, la « déménagite » aiguë et pour les adorateurs de la théorie du complot, ne permette, à l’entreprise et mine de rien, de mesurer votre capacité organisationnelle et d’adaptation, genre « team building » déguisé. Il y a, en effet, systématiquement, Henriette, Jeanine, Archibald et Xavier-Richard qui oublient d’étiqueter ceci-cela, le ceci-cela se trouvera irrémédiablement perdu parmi d’autres cartons de ceci-cela anonymes qui ne retrouveront donc jamais leurs propriétaires.

Il existe de multiples raisons à la « déménagite » aiguë relevant de la nécessité, du caprice, de l’irrationalité, de la rationalité …

Mais comment se passe ces déménagements ?

Il faut, à chaque fois, faire ses cartons, vous n’avez tout de même pas pensé, hérétiques que vous êtes, que l’entreprise dépenserait ses sous pour que le prestataire fasse les cartons à votre place ! Pauvres de vous ! Le prestataire ne fait que déplacer cartons, meubles et cloisonner et décloisonner bureaux, couloirs, …
Il convient d’étiqueter les cartons avec les étiquettes fournies par le prestataire avec son nom et la nouvelle destination : étage, numéro de bureau, votre table de bureau, votre chaise, vos armoires, votre PC, clavier, souris … et toutes vos affaires perso ou pas perso.

Un fois le déménagement terminé, vous intégrez votre nouveau bureau dans lequel il faut tout déballer et ranger. Et vous priez Krishna, Ganesha et Durga pour que les branchements informatiques aient été correctement faits, les lignes brassées, afin de ne pas vous retrouver en rade et devoir téléphoner au support informatique qui sera archi saturé par les appels de salariés furibards que plus rien ne marche depuis le déménagement maudit ! Et puis quoi de pire que le support informatique installé à pétaouchnoque les bains de pied avec des personnes qui ne comprennent rien à ce que vous leur dîtes et qui font exprès d’employer des termes auxquels vous ne comprenez rien, incapables qu’ils sont de parler la même langue que vous, et disent, par exemple, rebooter votre PC au lieu de redémarrer, ….

Enfin et si vous avez bien tout suivi, la « déménagite » aiguë n’entraîne pas que des déplacements de personnes mais le déplacement de cloisons, de portes et j’en oublie afin de reconfigurer ce qui doit l’être.
Au final, le plus heureux de tous est incontestablement le prestataire déménageur qui s’en met plein les poches grâce à un contrat quasiment à vie et que je suppose juteux, telle une bonne pêche à la truite.

Je nourris des sentiments contradictoires vis-à-vis de cette bougeotte récurrente : amusement et agacement, lassitude et ras le bol.
J’en a assez de me retrouver dans un bureau qui, à quelques détails près, ressemble au précédent, bureau insipide à la moquette bourrée d’acariens et rarement nettoyée, à la climatisation foireuse et pour laquelle des prestataires extérieurs interviendront plusieurs fois par an dans le cadre d’un contrat tout aussi juteux mais de maintenance cette fois-ci, que mierda, il faut dire de « facility management », c’est plus classe.

Enfin, et comme l’entreprise où j’exerce est un IGH – pour les ignorants à qui il a fallu expliquer ce qu’est un bureau en second jour, un IGH = Immeuble de Grande Hauteur – je ne peux même pas décorer, ni personnaliser son bureau avec des peluches sur lesquelles je pourrais passer ses nerfs en les triturant et en leur arrachant les bras et les yeux quand on m’emmerde, des fleurs fraîches dans lesquelles je pourrais fourrer son nez et avoir l’illusion de bosser à la campagne, des plantes que j’arroserais avec amour et à qui je passerais de la musique pour leur plus grand bonheur, une machine à café dans laquelle je serais prête à investir pour boire un café digne de ce nom, celui des distributeurs et de la cafète étant un vrai tord-boyaux et des affiches psychédéliques qui me rappellerait les années 70 adorées, adulées et chéries, années où tous les espoirs étaient permis. Tout cela est interdit dans le règlement car inflammable, comme si la moquette ne l’était pas !

A bon entendeur, salut !

Entreprise ! le recrutement

Pour prétendre exercer dans la moyenne, grande, très grande ou « gigantesquissime » entreprise de vos rêves, il faut passer par la case départ : le recrutement.
Sauf si vous êtes archi-pistonné ou mieux encore, le fiston ou la fifille du CHEF SUPRÊME.
Dans cette configuration, vous passez directement à la case RH pour signer un contrat de travail que j’imagine avantageux compte-tenu de votre affiliation.

Cette case départ consiste, en gros, à montrer sa bouille sous son meilleur jour et à faire croire qu’on est LA personne de la situation et qui plus est, la meilleure. Bref, le candidat exceptionnel et parfait qui sera capable de tout faire, qui acceptera tout sans broncher et surtout sans faillir, qui s’entendra avec tout le monde même avec les emmerdeurs, les abrutis, les prétentieux, les connards et j’en oublie. Le candidat si recherché par le recruteur mais qui n’existe que dans une vision surréaliste dudit recruteur.

Le candidat que je nomme : le crocodile à 5 pattes = une rareté !

A une époque, il arrivait qu’on passe des test psycho-bidons mais j’observe que cela se pratique de moins en moins.
Je me souviens, dans une autre vie, avoir été convoquée pour passer des test durant un après-midi entier, tests tous plus soporifiques les uns que les autres.

Les tests consistaient, par exemple, à cocher en un temps record les lettres Z, D et U sur une page entière, les lettres Z, D et U étant mélangées à d’autres lettres, hiéroglyphes, chiffres et signes cabalistiques. De quoi vous faire loucher, avoir mal à la tête et avoir envie de vomir votre déjeuner !.
Et tous les tests étaient du même style, sans aucun rapport avec le poste à pourvoir tel que décrit dans l’annonce, les compétences requises et la profession à exercer.

A la mi-temps, la gamine désobéissante que je suis, la rebelle diront certains, l’anarchiste penseront d’autres – comme vous y allez – n’en jetez plus – en a eu assez de faire « mumuse » avec les tests et a mis à profit le besoin du recruteur qui me surveillait, dès fois que j’aurais triché, d’aller aux toilettes – et sans qu’on ne me propose d’y aller également – pour me barrer et planter là ce recruteur et ses tests à la con.

Aujourd’hui encore je ris de la tête qu’a bien pu faire ce recruteur en revenant du cabinet d’aisance ! Il y a des photos qui se perdent.

De nos jours on est bien plus subtil : morphopsychologie, ne vous pointez pas après un arrachage de dent avec une gonflette de la joue accompagnée d’un hématome arc-en-ciel, le recruteur en déduirait que vous êtes bagarreur et, de plus, l’entreprise n’a rien à faire d’un « elephant man », donc adios ! Graphologie, sachez, par exemple, que vous si vous liez bien les lettres de vos phrases, on en déduira que vous êtes intelligent, astrologie, boule de cristal et pendule.

On vérifie également si vous êtes sur les réseaux sociaux et quelles âneries vous y racontez, quelles photos vous montrez, quelles sont vos opinions politiques, sociétales, économico-existentialo-temporelles.

On vous pose des questions sur votre parcours, vos motivations – il faut montrer qu’on a la niaque – même si vous n’en avez aucune – ni motivation, ni niaque, z’êtes mal barré ! et même si vous n’avez besoin du job que pour payer les factures et les crédits que vous avez sur le palto et que, faire cela ou autre chose, vous vous en fichez éperdument.

On vous pose des questions auxquelles personne ne sait généralement quoi répondre – grand vide intersidéral – grand moment de solitude – se préparer vous dis-je, il faut se préparer ! – du genre : « quel est votre plus gros défaut, quelle est votre meilleure qualité », toutes questions très relatives car une qualité peut être vue comme un défaut pour quelqu’un d’autre selon la configuration mentale de chacun et lycée de Versailles !

On vous demande ce que vous pourriez apporter à l’entreprise et patata et carottes.

Relax Max, le recrutement est une pièce de théâtre dans laquelle chacun tient un rôle.

Si z’avez bien appris et répété votre rôle, ce sera « finger in the nose » !

Il faut, ainsi, regarder droit dans les yeux votre interlocuteur, vous asseoir confortablement et bien calé au fond du siège mais sans être avachi et attendre qu’on vous invite à vous asseoir, porter des vêtements neutres – éviter que le recruteur se focalise sur les pois roses bonbons de votre cravate, vos cheveux bleus ou sur les têtes de mort de votre chemise -, parler en faisant des phrases claires et courtes – absence d’esprit de synthèse et besoin de raconter sa vie, allez voir ailleurs -, mettre en valeur vos expériences mais en restant modeste, sans la ramener quoi, dire que vous aimez travailler, j’ai utilisé cette formule un nombre incalculable de fois et cela fait mouche à chaque fois !, ne pas baisser la cabeza quand vous répondez à une question, on penserait que vous mentez, être aimable et souriant sans être rigolard, être POSITIF et ne pas faire de phrases avec des – ne – pas – ni – ou des tournures négatives pour dire quelque chose de positif, ….

Pour parvenir à leurs fins, certains candidats, conscients de la rude concurrence, n’hésitent pas un instant, êtres sans scrupules et sans morale, à mentir sur leurs compétences, à enjoliver leurs parcours, leurs savoir-faire, leur savoir-être et tout le toutim, sur leur CV et en entretien.

C’est de bonne guerre et compte-tenu du parcours du combattant que représente, bien souvent, la case recrutement.
En effet, le recrutement peut comporter un tel nombre d’étapes que certains n’iront jamais jusqu’au bout, chaque étape pouvant être éliminatoire : entretiens avec 1, 2 ou 3 représentants des ressources humaines chargés de l’écrémage puis entretien avec le N+1, généralement un directeur, puis entretien avec un sous-directeur puis entretien avec le responsable puis entretien avec la personne avec qui vous travaillerez en direct – z’avez intérêt à lui plaire – et parfois, pour clore ce parcours bétonné, un entretien avec le N+2 pour recueillir son ressenti.

Ce parcours peut être programmé en sens inverse, les entreprises n’ayant pas la même logique dans leur politique de recrutement, et beh oui, qu’est-ce vous croyez, il y a une politique du recrutement dans la majorité des entreprises, m’enfin.

J’ai observé de nombreuses fois que le recrutement pouvait ainsi durer 6 mois et plus !
Bon, les directions des ressources humaines dans les grandes et très grandes entreprises et qui relèvent plus de l’armée mexicaine qu’autre chose, doivent justifier le nombre dément de personnes qui travaillent dans ces directions.
Vous savez, c’est comme dans les directions de la communication, on y trouve un nombre de personnes et de stagiaires de dingue.

La plus grosse angoisse de l’entreprise est de se planter et de se retrouver avec un individu dont il pourrait être difficile de se débarrasser et bien que grâce à « El Connerie » et au gouvernement actuel, il soit devenu plus simple de virer les salariés.

Ainsi voit-on, dans certaines entreprises, ce que j’appelle « les clones », autrement dit des salariés recrutés sur des critères identiques, qui ont sensiblement les mêmes parcours, les mêmes attitudes, les mêmes manières de : penser, considérer, travailler, s’habiller, …
Certains nomment cela la « culture d’entreprise », concept prompt à faire passer des vessies pour des lanternes, c’est moins dérangeant que de parler de clonage, n’est-ce pas ?
Ceci est le fait d’entreprises qui n’ont pris aucun risque lors des recrutements. Personne ne détonne dans ce monde du travail bien lisse et où tout le monde se ressemble.

Aucun look expérimental, aucun mot de travers, aucune fantaisie vestimentaire ou capillaire, vous pouvez mettre au placard vos piercings, tatouages, bijoux fantaisies, vêtements différents et autres signes qui font « genre » ou mauvais garçons, bande de révolutionnaires que vous êtes !

Votre chroniqueuse, qui en bonne méditerranéenne qu’elle est, raffole des couleurs et des motifs, porte des vêtements uniques en leur genre, très colorés et très « motifés » mais chics quand même, pas hippie hein, suis pas zinzin, ai besoin de croquer et ne veux pas me faire lourder manu-militari. Des collègues attentionnés, régulièrement, mine de rien, l’air de ne pas y toucher, dans le style : « j’y vais, j’y vais pas, je lui dis, je lui dis pas », lui font remarquer que ses vêtements sont très colorés. La remarque ne se veut pas un reproche parce que les collègues pressentent bien que si reproche il y avait, ils se feraient envoyer sur les cactus mais le message est régulièrement transmis, sous-entendu : « tu es la seule à te vêtir de la sorte ici où le style est très classique ».

Votre chroniqueuse se contrefiche de ces remarques ambigües et, quand elle a besoin de renouveler ses vêtements, en achète des encore plus colorés, nanananèreureureureu !

Dans les petiotes entreprises, c’est plus simple, on a moins peur de se planter lors du recrutement et, de plus, la proximité avec le patron, le boss étant différente, le parcours est moins long et on se décide rapidement parce qu’on a d’autres hérissons à fouetter que de passer 6 mois à recruter.

Dans le groupe où j’exerce et c’est la première fois que je constate cela dans ma carrière parmi les plus de 35 entreprises privées où j’ai exercé mes talents irremplaçables – oh que ça fait du bien de se passer la crème chantilly à soi-même ! -, le recrutement et manifestement depuis longtemps, a abouti à une pyramide inversée. Il y a plus de vice-présidents, directeurs, sous-directeurs et responsables que d’employés, cherchez l’erreur !

Résultat, un nombre incompressible de mecs bien en-costumés et en-cravatés brassent de l’air toute la journée et c’est à celui qui le brassera en ayant l’air le plus occupé, charrette-deborded, ….

Bienvenue dans le monde merveilleux de l’entreprise !

Entreprise : les séminaires

De l’entreprise privée : Les séminaires d’entreprise ou séminaires professionnels

Dans les entreprises où on a les moyens financiers, on organise des séminaires.

Selon les entreprises, d’autres noms sont attribués à ce grand moment de partage collectif, généralement annuel et qui dure de 1 à X jours : convention, colloque, séminaire de travail, séminaire de motivation (« teambuilding » pour les anglophones qui, par miracle, se farciraient mes chroniques), séminaire de récompense, alumnat – alumnat, ça sonne antédiluvien et religieux-, conférence management pour les VIP de l’entreprise, TOPEX = Top Executive – sous-entendu management – pour les VIP +++, et patatas bravas ! Ceux qui connaissent la cuisine espagnole et qui ont quelque goût culinaire pour les plats épicés sauront de quoi je parle !

Votre chroniqueuse a participé, tout au long de sa brillantissime carrière et participe encore, avec la régularité d’une horloge suisse – vous savez celles qui font « COUCOU COUCOU » à de nombreux séminaires et les adore ! Et ce grand moment de convivialité collective est attendu, tel le Messie, par la majorité des salariés.

Certains esprits chagrins diront qu’il est curieux, bizarre – vous avez dit bizarre comme c’est bizarre – que j’apprécie les séminaires et alors que je tire sur tout ce qui bouge.

Négatifs que vous êtes ! Si j’aime tourner en dérision et décaper certains sujets, j’ai un esprit très positif dans la vie et contrairement ce que vous pourriez penser.

Les séminaires permettent de sortir du bureau où, pour mon goût, je passe bien trop de temps et de me rendre dans un endroit unique, en France ou mieux encore, à l’étranger. Le graal !

Château, hôtel de luxe, restaurant gastronomique, … des endroits qu’en temps normal, je ne fréquente qu’en de rares occasions.

Je peux, ainsi, jouer à la châtelaine née avec une cuillère dorée dans la bouche, m’asseoir au fond de la salle de conférence pour piquer un roupillon (comme on est nombreux, je passe inaperçue), dormir dans une chambre de 40m² bien aménagée et meublée, joliment décorée, à la moquette épaisse avec une salle de bain en marbre avec douche plus baignoire séparées, toilettes séparées et avec vue sur le lac.

Le séminaire est organisé autour d’interminables réunions dans les salles de conférence du château, de l’hôtel de luxe, et d’activités : challenge, euh pardon il faut dire défis, à relever, activités sportives, jeux stratégiques, ….

Le but de ces réunions est généralement de :

– Faire le bilan de l’année écoulée et d’évoquer l’année à venir
– Remotiver les troupes qui, exsangues d’avoir tant bossé, sont au bord du « burn out »
– Informer les salariés de changements éventuels qui, lorsque ces changements sont négatifs : dégraissage, plan de départs volontaires, serrage de ceinture, diminution conséquente de tout et de rien, licenciements, … – consiste à faire passer une pilule empoisonnée en faisant croire que cette pilule guérira l’entreprise de tous les maux salariaux
– S’auto-congratuler des formidables résultats financiers de l’entreprise
– Parler pour ne rien dire de concret et par conséquent brasser l’air ambiant, chaud de préférence
– Inviter des intervenants extérieurs, des clients, des fournisseurs, des personnes célèbres pour leur montrer qu’ils doivent continuer à utiliser les services, produits, prestations, fabrications de cette vénérable entreprise
– Aborder un sujet précis qui nécessite de rassembler les acteurs de l’entreprise concernés par ce sujet
– Informer les salariés de changements positifs car tout va pour le mieux dans la meilleure entreprise du monde
– Souder les équipes grâces aux activités, visites prévues pendant le séminaire, …

Les salariés désignés pour « séminariser » se déplacent de concert, en train, en voiture, en avion selon l’endroit choisi et il y a une ambiance du feu de Bouddha pendant la durée du déplacement, c’est tout juste si certains n’entonnent pas quelque chanson grivoise.

On met en appétit ce micro monde par un dîner de gala ou un dîner tout court la veille au soir du séminaire, qui ne commencera véritablement que le lendemain matin avec une réunionite aiguë suivie d’une activité l’après-midi pour clore en beauté la journée et avant que chacun ne rentre dans ses pénates, exténués de s’être pieuté plus tard que d’habitude, retrouver femmes, hommes et enfants, chiens et chats abandonnés.

Si vous êtes vernis, le séminaire peut durer plus longtemps mais la majorité des séminaires auxquels j’ai participé et participe encore, se déroule sur une seule journée.

Il convient de préciser que depuis quelques années, les entreprises ont réduit la voilure en l’espèce, parce que le séminaire, cela coûte bonbon.

Au revoir champagne Ruinart, petits fours Dalloyau ou Lenôtre à s’en faire péter la panse, cuisiniers payés pour cuisiner devant vous des mets délicats et raffinés au sein de petites cuisines ambulantes dispersées dans un immense salon, alcools en tous genres et à volonté, caviar remplacé, de nos jours, par des œufs de lompe, crabe remplacé, de nos jours, par l’horrible surimi qui, soit dit en passant, n’a plus rien à voir avec du crabe, pâtisseries à se damner.

Désormais les buffets, s’ils sont fournis et très bons, n’ont plus cette petite touche de folie, de fantaisie qui faisait dire aux participants que c’était exquis et inoubliable !

Au cours de ces séminaires, c’est comme sur les vols longue distance, on passe son temps à manger, cela occupe : petit déjeuner, pause-café pour couper l’indigeste réunion, faire pipi, caca et jeter un sort aux viennoiseries qui resteraient du petit-déjeuner, déjeuner, goûter pour redonner des forces aux challengers qui ont bien « challengé » lors de l’activité de l’après-midi, dîner.

On fait bombance et on prend 5 kilos en 1 journée !

Votre chroniqueuse qui, dans la vie réelle, se nourrit 2 fois par jour, estimant cela amplement suffisant, ne parvient pas à suivre ce rythme de bombance effréné et s’en tient à son habitude.

Les heureux élus gonflent la poitrine et se font tout beau pour participer au séminaire.

Chacun scrute chacun pour voir si aucun pellicule ou tâche malencontreuse ne ternit le costume, la robe, la jupette, si aucun collant n’a filé, si les chaussures sont bien cirées, si les couleurs des vêtements sont bien assorties, ….  Les messieurs sortent leurs plus beaux costards taillés sur mesure chez le meilleur couturier et les dames, leurs plus belles robes qu’elles affichent avec des chaussures à talons hauts et pointus avec lesquelles elles n’ont pas l’habitude de marcher et redoutent sans cesse de se « gameller ».

Votre chroniqueuse qui est « Miss Gamelle » par excellence – surnom donné par son époux, vous finirez par tout savoir, petits coquins que vous êtes – n’étant pas très stable sur ses petons 36 fillette, a, au compteur, un nombre effroyable de fractures en tous genres et accumulées depuis l’enfance. Elle ne porte donc que des chaussures plates ou presque plates et détonne systématiquement parmi les hautes perchées. Elle refuse, pour faire comme ces dames, de se retrouver pour une énième fois plâtrée jusque au cou et contrainte de se taper une rééducation longue et pénible ! Elle assume, comme tout le reste !

Enfin, ces dames prennent le soin d’aller chez le coupe-tif quelques jours avant L’EVENEMENT afin d’être impeccable, refaire leur couleur, leur permanente, leurs frisottis, bref se faire lisser le poil et se maquillent au mieux, lourdement pour mes critères, le résultat étant parfois désastreux.

Je raffole de la soirée précédant le séminaire car je peux observer les dérives du genre humain et m’en amuser royalement. Sachez qu’il y a systématiquement quelques séminaristes, incapables de bien se tenir, qui oublient qu’ils se trouvent dans un cadre professionnel, qui roulent sous la table d’avoir picoler à donf ou bien qui parlent trop fort ou bien encore qui ne contrôlent pas ce qu’ils disent ou bien les trois en même temps. Mise au placard ou pire, licenciement garantis au retour du séminaire !

Il y a également, inévitablement, quelques histoires secrètes mais qui ne sont un secret que pour les protagonistes, qui se nouent dans les chambres, la nuit, et bien que les parties de jambes en l’air entre collègues tendent à disparaître du monde du travail.

Pour ceux qui savent se tenir et/ou qui, comme moi, ne boivent pas d’alcool, on assiste à des scènes inoubliables.

Je me souviens, et alors que j’étais la seule femme à exercer dans une petiote entreprise d’une centaine d’ingénieurs, qu’un de ces ingénieurs, saoul comme un Polonais – pauvres Polonais et cette réputation qui leur colle au gosier – avait carrément montrer ses fesses après avoir sauté sur la table où nous dînions ! Son sort fût scellé peu de temps après le retour du séminaire et j’espère qu’il ne pointe pas encore et toujours chez Polo.

Je me souviens d’un collègue directeur qui, à table, exaspéré que d’autres séminaristes directeurs se plaignent des salaires trop élevés, pour leur goût, de certaines petites mains de l’entreprise avait balancé haut et fort : « c’est quand même bizarre que ce soit toujours ceux qui gagnent le plus qui trouvent que ceux qui gagnent le moins sont trop payés ». Un vent sibérien avait soufflé autour de la table ! Et j’avais été la seule à avoir dit : « c’est exactement ça ! ».  Je n’ai été, suite à cette approbation, ni virée, ni mise dans un placard, ni envoyée aux archives ou au tri des crayons. Ma bonne étoile sans doute. Mon aura peut-être !

Je raffole de l’activité du lendemain car je peux observer ces messieurs dans leur tentative, parfois désespérée, de montrer que : « c’est moi qui ait le plus de testostérone ».

Je refuse, à chaque fois, de participer à l’activité programmée sauf si elle est purement intellectuelle.

Si c’est une activité physique, sportive ou je ne sais quoi de similaire, je prétexte un mal de dents, car il est hors de question que je me ridiculise devant tout le monde et alors que je suis d’une nullité crasse pour les activités demandant force, endurance ou je ne sais quoi, du genre : faire du karting en tournant bêtement sur un circuit un nombre incalculable de fois ou bien compétition de canoë kayak. Je suis certaine d’arriver la dernière en tout. J’ai ma petite fierté tout de même ! Par contre, s’il faut tirer à la carabine, je suis championne ! et certaine de repartir avec une peluche ridicule.

J’observe avec délectation ces messieurs qui sont en nombre supérieur aux dames, le nombre de cadres hommes dans le monde du travail étant supérieur au nombre de cadres femmes.
Au cas où vous en douteriez : en 2016, il y avait dans notre beau pays, 4,3 millions de cadres dont seulement 34% de femmes.

Et là, je jubile, ces messieurs, mis en situation de compétition, tentent avec énergie et combativité d’être les meilleurs dans l’activité proposée et font tout pour ne pas perdre la face, écraser le copain d’à côté et montrer qu’ils assurent un max, Indiana Jones, Batman, qu’ils croient être. Les moyens qu’ils utilisent pour parvenir à leurs fins relèvent de l’école maternelle : tricheries, mauvaise foi, remise en cause des règles du jeu, mensonges éhontés, …

Certaines dames pouffent de rire, gloussent telles les poules et certaines dames, comme moi, pensent que tout cela est affligeant de connerie humaine !

Vivement le prochain séminaire !

Entreprise : réunions

Les groupes, petits, moyens, grands et « gigantesquissimes » sont atteint d’une maladie : la réunionite aigüe.

Vous savez, c’est comme ces maladies aigües et néanmoins chroniques qui s’aggravent avec le temps : rhumatismes, arthrose et j’en passe qui pourrissent la vie des malades qui en sont atteints et qui les font atrocement souffrir.

La réunionite aigüe pourrit la vie de l’entreprise et fait souffrir les participants qui n’ont pas la possibilité de refuser les réunions, sauf, à terme, à se faire très mal voir ou pire, à être exclu de l’entreprise et à être obligé de pointer chez Polo.

Il semblerait, qu’il n’y ait aucun remède pour guérir cette maladie, dans l’entreprise répandue.

Une question à laquelle réponse doit être trouvée : il faut se réunir !

Un problème mineur à résoudre : réunissons-vous !

Il convient de faire un point sur un sujet : et hop une réunion !

Et fissa s’il vous plaît, il faut être disponible le doigt sur la couture du pantalon, le sourire aux lèvres, au garde à vous ! Sir yes Sir ! et asap – pour ceux qui pointent chez Polo depuis longtemps et qui ont tout oublié du monde de l’entreprise – grand bien leur fasse – asap = as soon as possible, c’est plus chic en anglais –  y compris à des heures indues, genre le soleil couché depuis longtemps ou pas encore levé.

La plupart du temps, une réunion informelle et rapide aurait dû permettre de répondre à la question, de résoudre le problème ou de faire le point.

Mais, c’est sans compter sur le fait que bien des salariés – des directeurs en général pour ne rien vous cacher, petits, moyens ou grands directeurs, je précise, ceux qui ne sont pas sur le terrain mais qui pantouflent dans de grands bureaux confortables au beau mobilier – je vais encore me faire des copains et des copines si, par le plus curieux des hasards, il y a, parmi les lecteurs et lectrices de mes chroniques, des directeurs ou directrices – doivent montrer qu’ils sont constamment occupés, que le nombre d’heures effectuées est nécessaire et qu’ils sont en mesure de justifier, par conséquent, leur existence dans l’entreprise et tant qu’on y est, dans le monde du travail et, soyons fou, dans le monde tout court.

De plus, les directeurs ont souvent un égo surdimensionné, ce qui n’est guère étonnant car, plus on monte dans la hiérarchie, plus il faut avoir de l’égo pour y parvenir.

Et ils pavoisent, que dis-je, ils jouissent à l’idée de se réunir, la réunion leur permettant de se positionner par rapport aux autres petits camarades directeurs, surtout s’ils sont le moteur de la réunion, de se donner en spectacle même parfois et de s’attribuer toute l’importance qui flattera leur statut durement acquis.

Statut, bien souvent acquis en dézinguant le petit camarade d’à côté, pas encore directeur, qui, lui aussi aurait aimé devenir directeur mais qui ne maîtrise pas le dézingage, faut-il le préciser ?

M’enfin, nous ne vivons pas dans un monde de bisounours chers lecteurs et chères lectrices et l’entreprise est une savane dans laquelle s’affrontent les grands fauves.

Il suffit d’observer les jeux de séduction, les croques en jambes, les intrigues dignes de celles fomentées dans la cité interdite du temps des empereurs chinois par les eunuques quand un poste de directeur se libère et qu’il s’agit de le pourvoir par un nouveau petit camarade directeur.

Il en est de même pour les hommes politiques. Pour devenir Président, il faut une sacrée dose d’égo sinon pas moyen et il faut avoir dézingué les autres hommes politiques, y compris les soi-disant potes.

De ce point de vue et à bien des égards, l’entreprise peut être comparée au monde politique. On y retrouve les mêmes dérives et les mêmes constantes.

Mais je m’égare très sérieusement …

Je pose donc la question qui en fâchera plus d’un : que seraient les directeurs sans les réunions qui les mobilisent des journées entières, ces directeurs enchaînant les réunions à la queue leu leu ?

Pas grand-chose.

Les petites mains des entreprises, ainsi que les petites et moyennes entreprises qui comptabilisent peu de salariés (pas les groupes donc, vous suivez ?) n’ont pas de temps à consacrer à des réunions stériles, longues et épuisantes, trop occupées qu’elles sont à être productives, afin que l’entreprise dégage suffisamment de pépettes pour vivre.

Dans les groupes et en particulier dans les grands groupes, le nombre de salarié est tel, qu’inévitablement, un nombre incompressible de salariés existe on ne sait pas trop bien pour quoi et avec, parfois, des titres bien ronflants.

Au cours de ces réunions, on retrouve grosso merdo, les mêmes archétypes :

  • Le participant qui s’écoute parler et qui se prend très au sérieux, comme si sa vie en dépendait. Il se croit seul dans la réunion et il parle longuement, incapable qu’il est de synthétiser sa pensée qui de plus, n’est pas toujours limpide. Celui-là ne se prend pas pour du caca boudin. Au bout d’un temps certain, les autres participants ont des envies de meurtre …
  • Celui qui est si soporifique, qui n’a aucun charisme, qui est incapable de captiver à minima l’attention, que les autres participants doivent lutter dur pour ne pas sombrer dans un sommeil profond – compte-tenu du nombre d’heures travaillées, dormir serait bienvenu !
  • Ceux qui ne comprennent rien à ce qui se dit et peinent à suivre, ils posent des questions à côté de la plaque et il faut expliquer et réexpliquer jusqu’à en devenir barjo !
  • Ceux qui sont indifférents et/ou qui font semblant d’écouter et jouent discrètement sur leur smartphone ou leur PC portable en faisant croire qu’ils prennent des notes
  • Ceux qui ont le don de transformer l’objet de la réunion, simple au départ, en une véritable usine à gaz ! Oh secours – planquez-vous ! Danger ! Danger ! BOUM !
  • L’intervenant qui conceptualise tant et si bien que personne ne comprend rien mais que tout le monde fait semblant de comprendre. Il ne faudrait pas passer pour des quiches tout de même !
  • Celui qui mène la réunion et qui demande l’avis des participants afin de passer pour un grand démocrate mais qui au final, ne tient pas compte des opinions des autres et impose ses décisions malgré les protestations et si tant est que protestations il y ait, ce qui est de moins en moins courant. Il ne faudrait pas se mettre le gourou à dos !

C’est bizarre, cela me rappelle un certain Président qui a développé tant et si bien cette pratique qu’il l’a érigé au rang d’art ! Vous aurez deviné, à n’en pas douter, à qui je fais allusion, ce n’est pas difficile, on est en plein dedans et pour un moment encore !

Le plus beau reste à venir :

  • Les salariés se plaignent que les réunions sont organisées sans ordre du jour ou objectifs clairement définis – ce qui revient à dire que ces réunions ne sont pas préparées – et se demandent à quoi servent ces grands moments de participation collaborative et cette multiplication de consultations à tout va
  • Dans les grands groupes, plus personne ou presque ne prend de décision, chacun ayant peur de prendre LA décision qui pourrait éventuellement lui coûter son poste ou bien redoute que cela l’engage sur des terrains glissants sur lesquels sa hiérarchie ne le suivra pas et que cela mette sa carrière en péril. Au final, des problèmes d’une simplicité enfantine traînent pendant des mois faute de décision pérenne
  • Enfin et quand YOUPI – ne vous réjouissez pas trop vite – les décisions sont prises et si tant est qu’elles soient concrètes ce qui est de plus en plus rare, les actions à mettre en œuvre, les tâches attribuées aux uns et aux autres et j’en oublie, tout cela n’aboutit pas et pour cause, les réunions s’enchaînant, nos directeurs n’ont absolument pas le temps de passer à la phase application ni même d’informer leurs sbires et de déléguer. Bref, ils n’ont pas le temps de faire quoi que ce soit d’autre que de se rendre à la prochaine réunion.

A la réunion suivante, on répète qu’il faudrait faire ceci et cela, en vain ….

Un sondage datant de 2014 révèle que 88% des cadres trouvent les réunions inutiles, cela ne s’est pas arrangé depuis, 75% font autre chose et 33% de bienheureux s’assoupissent !

Je me range d’office du côté des bienheureux !

 

L’ENTREPRISE E(S)T LA VACHE À LAIT

 

En France l’entreprise est une vache à lait taxée à raison inverse de sa taille, plus elle est petite et plus elle paye !
L’état favorise-t-il la création d’entreprises pour mieux les croquer mon enfant ?

Les sociétés françaises privées sont tellement assujetties qu’elles en deviennent publiques dans la mesure où tout le monde peut y mettre son nez au détriment par exemple des secrets commerciaux et/ou de fabrication afin qu’il puissent être utilisés/copiés sans vergogne y compris par la concurrence étrangère, à main d’œuvre à bas coût, pour mieux les anéantir !

D’autre part, Bercy pille les petites unités en sélectionnant prioritairement celles qui:
– n’ont pas les moyens juridiques et autres de s’y opposer
– disposant d’un compte en banque intéressant ou pouvant réaliser certains avoir pour faire face à quelque « prélèvement inopiné »


– dont le ou les dirigeants disposent d’une fortune personnelle et/ou leurs conjoints
– accessoirement pourquoi ne pas imaginer que l’agent du fisc et sa hiérarchie ne serviraient pas d’indics à propos des marchés potentiels que serait en train de viser la pauvrette (les banques aussi ont ce rôle de rabatteuses parfois [?], d’où l’intérêt d’avoir plusieurs banques et ne communiquer que le stricte nécessaire)

Par ailleurs étant donné le siphonnage des entreprises stupéfiant d’incohérence en volume (stratosphérique) et exécuté par l’état pour remplir ses caisses au profit quasi exclusif de ses fonctionnaires serviles, COMMENT VOULEZ VOUS QU’IL PUISSE Y AVOIR IRRIGATION DE LA FINE FLEUR DE NOS FORCES PRODUCTIVES (Y COMPRIS EXPORTATRICES)

Tout le monde sait que ce sont les PME/PMI/ETI qui ont le potentiel et créent l’emploi (les CAC 40 et autres grandes entreprises ont le pouvoir se débrouiller toutes seules [sur les marchés internationaux en particulier], l’état se doit de les surveiller, pas de les financer à fonds perdus/gaspillés/dilapidés … y compris en ce qui concerne les ex-nationnalisées-danaïdesques)

De 1980 à 2016 nous sommes passés de 2 à 6,5 millions de fonctionnaires et dans le même temps de 2 à 6 millions de chômeurs : y aurait-il une corrélation à tout hasard ?
bêtement si nous virions 1 million de ponxtionnaires (dûment choisis) il y aurait mathématiquement 1 million de chômeurs en moins, n’est-ce pas ? CQFD ;-).

petit calcul, chaque million de ponxionnaire en trop nous coûte:
à 3 500 000€ chacun x 1 000 000 = 3 500 000 000 000 c’est à dire trois mille cinq cent milliards . . . étant donné qu’y en a 2 à 3 millions en trop (sauf régaliens), je vous laisse finir la multiplication.

dette de la France à ce jour : 2 280 milliards officiels, c’est pharaonique
après apurement de cette dette, la moitié des sommes dégagées pour l’instant doivent prioritairement servir à la reconversion des ponx évincés,
l’autre moitié pour financer exclusivement les PMI et ETI manufacturières et agri-agroalimentaires de petite et moyennes tailles, potentiellement exportatrices ainsi que les innovations, le tout dans les secteurs « brick & mortar »
nota bene : les autres secteurs ayant leurs sources de financement existantes
– attention toute la pyramide des âges doit être concernée

La responsabilité sociale des entreprises, un atout pour la compétitivité ?

                                                  

Actuellement, le MEDEF s’inquiète des projets du gouvernement sur la responsabilité sociale des entreprises. Si l’organisation patronale, considère que la RSE peut être un outil de compétitivité économique elle estime aussi que le devoir de vigilance risque de stigmatiser les entreprises françaises. De nombreux signes indiquent pourtant que les nouvelles obligations peuvent au contraire devenir un outil de compétitivité supplémentaire…

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La place du travailleur handicapé dans l’entreprise

Malgré les obligations légales et les actions de sensibilisation, les travailleurs handicapés restent victimes de difficultés d’insertion et de maintien dans l’entreprise. Pourtant, sous l’impulsion d’acteurs engagés, les situations évoluent… pour l’intérêt de tous.

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Hollande: l’illusion tranquille de la nouvelle Maginot(1)

 C’est une plaisanterie ! à croire qu’Hollande et son équipe affirment que c’est l’État qui fait tout, que c’est grâce à l’État que…qu’il faut se sacrifier pour l’État, que seul l’État est juste, bon et généreux, qu’il protège les faibles et qu’il punit les méchants, que c’est lui encore qui construit les routes, les hôpitaux, les militaires, les médecins, les fonctionnaires, bref heureusement que l’État est là, sinon nous serions dans la désuétude la plus complète, nous avons besoin d’être guidé par les lumières qui nous gouvernent et les hauts fonctionnaires qui, eux, savent mieux que quiconque ainsi que la quasi totalité des élus.



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Seniors : Favorable à un quota légal dans les entreprises de plus de 50 salariés ?

Pour ma part, mon opinion est la suivante : « Je suis favorable à un quota minimum légal de seniors dans les entreprises de plus de 50 employés ».

 

Tout d’abord, je pense que ce quota serait nécessaire pour favoriser l’égalité des chances des cinquantenaires et plus d’ être employés par une entreprise.

 

En effet de nos jours, beaucoup d’employeurs ont du mal à engager des « seniors », pensant sans doute qu’ils ne tiendraient pas le coup physiquement entre autres idées préconçues… Cependant, d’autres patrons, eux, ont compris depuis longtemps la valeur de ces hommes et de ces femmes.

 

Comment peut-on négliger d’employer des seniors, sachant que la plupart d ‘entre eux ont une expérience considérable dans le monde professionnel comparé à celle des jeunes travailleurs ?

 

Pour ma part, les salariés de plus de cinquante ans devraient tous être considérés comme de vrais « plus » par leurs entreprises respectives. Ainsi, ceux-ci, même s’ils ne sont plus aussi énergiques et « physiques » qu’un jeune de 20 ans venant tout juste d’être embauché, possèdent d’autres qualités qui seront nécessaires à l’insertion rapide des jeunes salariés dans une enseigne.

 

L’expérience est la première de ces qualités. La seconde est représentée par les connaissances et compétences dans ce métier, ou dans bien d’autres, les relations et liens professionnelles constituent la troisième qualité.

 

Ces trois attributs , pour ne parler que de ceux-ci parmi tant d’autres, comblent aisément les lacunes premières des jeunes employés…

 

Il est donc strictement  nécessaire, rien que pour ces points, de garder un minimum de « seniors » dans une entreprise de plus de 50 employés afin que les jeunes puissent plus vite évoluer et s’intégrer au sien de celle-ci.

De plus, l’emploi des seniors est un atout considérable dans « la transmission des savoirs ».

 

Enfin, ma pensée est la suivante :

 

 « En France,  la discrimination à l’embauche par le pays d’origine d’une personne est totalement proscrite par la loi, même si l’on ignore pas qu’elle existe toujours malheureusement.

La discrimination par l’âge existe aussi bel et bien dans l’esprit de certains patrons d’entreprises Françaises, ce qui devrait être également totalement interdit par la loi. Un quota obligeant ceux-ci à engager un minimum de salariés de plus de cinquante ans lutterait donc directement contre cette  discrimination  toute aussi intolérable qu’une discrimination par l’origine ethnique d’une personne à l’embauche… »

 

En 2013, au XXI ème siècle, force est de constater que la mentalité de certains patrons, censés montrer l’exemple dans leurs entreprises, est loin d’avoir passé le stade de « l’âge de la pierre »…

 

Voici donc pourquoi, je suis « favorable » quant à l’instauration par la loi d’un quota minimum de « seniors » que seront obligées d’engager les entreprises de plus de 50 salariés.

 

 


En guise de conclusion, voici les résultats d’un sondage « Harris Interactive » du lundi 24 juin 2013 (panel de 1510 français âgés de 18 ans et plus) :

 

76 % des sondés disent «  favorables à un quota légal de senior dans une entreprise de plus de 50 salariés ».

Loin derrière, 22 % des interrogés ont répondu « nous sommes opposés à ce genre de quota légal », enfin, 2 % restent « sans opinion » sur le sujet.

 

Les Français, représentés ici par ce panel, semblent particulièrement soucieux (3 français sur 4) à ce que les plus de 50 ans ne deviennent pas des « laissés pour compte » et laisser sur le bord de la route de la « société ».

Chacun (ou presque) sait que son tour viendra d’atteindre un demi-siècle de vie, et qu’à ce moment, leur physique sera peut-être beaucoup moins « frais » qu’à 20 ans, et il sera difficile, pour beaucoup, de retrouver un emploi… Maintenant, un quart des français doivent penser l’inverse, mais surtout penser que l’expérience prime sur la « l’énergie de la jeunesse » auprès des employeurs… A mon avis, tout dépend du secteur dans lequel vous postulerez…  

 



Et vous, pensez-vous que la loi devrait obliger les entreprises de plus de 50 salariés à engager un quota minimum de « seniors » (personnes âgées de plus de 50 ans) ?