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Eurozone : le Portugal a songé recourir à l’épargne forcée
Coup dur pour le gouvernement portugais. La cour constitutionnelle a retoqué des mesures d’austérité visant les retraités et les fonctionnaires. Du coup, le Premier ministre Pedro Passos Coelho annonce des coupes sombres dans les budgets de l’Éducation, de la Santé et de la couverture sanitaire sociale. Mais, pour contourner la décision de la cour, il aurait été un temps envisagé de régler un mois d’émoluments et de pensions de retraites avec… des bons du Trésor public. Une manière de forcer l’épargne, et de privilégier la dette intérieure pour avoir moins recours aux marchés financiers.
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Chypre, un paradis fiscal pauvre
La dette de la Grèce allégée…
Cette nuit se tenait une réunion entre la zone euro et le FMI (fond monétaire international) afin de trouver une issue favorable pour le dette grecque. Pendant près de douze heures, les deux partis ont bataillé pour enfin trouver un accord commun.
La Grèce et sa dette, voilà maintenant fort longtemps que nous en entendons parler. Jusqu’à présent, les efforts considérables effectués n’ont rien changé à la situation. De fait, la zone euro et le FMI ont pris la décision commune de procéder à un allègement de la dette. Avant cette réunion, l’objectif que souhaitait attendre le FMI était que la dette de la Grèce soit ramenée à 120% du PIB (produit intérieur brut). A la sortie de la réunion, la décision prise veut que la dette de la Grèce soit ramenée à 124% du PIB d’ici 2020.
L’allègement est considérable si l’on considère que cela représente un abattement de près de quarante milliards d’euros ! Ainsi, afin d’accompagner la Grèce dans la réussite de ce remboursement, l’allègement est accompagné d’une baisse des taux d’intérêts (on passera donc de près de 2% à 1%), d’un délai de remboursement supérieur à celui initialement prévu (allongement de quinze ans pour l’ensemble des prêts), et du rachat d’une partie de la dette par la Grèce.
Il faut noter que ces mesures ne vont pas seulement concerner la Grèce, mais aussi les autres pays en situation similaire comme l’Irlande et le Portugal.
Afin de soutenir l’ensemble de ces mesures et pour aider la Grèce à se relever progressivement, la BCE (banque centrale européenne) en accord avec les états membres ont décidé que l’ensemble des plus-values sur les titres de dette grecs seront reversés à la Grèce sur un compte bloqué.
Voilà de quoi redonner le sourire à la population grecque qui se trouvait écrasée sous le poids de la dette. Et de quoi faire de nouveau grincer les dents de certains français ! Juste pour information, lorsque l’agence Moody’s a retiré le triple A à la France, il n’a pas été oublié de rappeler que notre pays s’enlise à force de trop payer pour la zone euro et pour la Grèce. Pour rappel, la dette de la France atteint 1900 milliards d’euros ! Juste pour dire en passant !
Impôts et économies de l’Etat : de qui se moque-t-on ?
Depuis la fin de l’été, les hausses d’impôts et les suppressions de niches fiscales n’arrêtent pas. Sans compter les hausses des tarifs du gaz, de l’électricité etc. On se demande quand cela prendra fin. Mais on nous dit que c’est à cause de la crise, qu’il faut une période de rigueur parce que notre dette est trop importante et qu’au final, on en sortira gagnant.
J’admets ce principe, mais il y a un énorme fossé qui se creuse de plus en plus entre le discours des politiques, censés nous apporter des solutions, et leurs actions. En effet, on nous parle aussi des économies de l’Etat afin de ne pas alourdir d’avantage l’énorme dette publique. On n’arrête pas de nous dire que les ministères font des économies « substantielles », mais je crois que c’est là qu’il y a un gros malentendu.
En effet, au mieux, on entend parler de 7% de baisse pour les budgets les plus touchés. Sans parler des ministères qui, eux, voient leur budget augmenter ! C’est ça, les grosses économies consenties par les hauts fonctionnaires ? On nous étouffe sous des hausses d’impôts directs et indirects sans nous laisser le moindre choix et on essaie ensuite de nous faire nous apitoyer sur un ou une pauvre ministre qui ne pourra pas subventionner autant de festivals que l’année passée : on voudrait nous prendre pour des imbéciles qu’on ne s’y prendrait pas autrement !
En période de crise et de rigueur, je pense que l’Etat se doit de montrer l’exemple en faisant de réels efforts pour réduire considérablement ses dépenses. Or, pour l’instant, à part des économies de bout de chandelle rien n’est fait. On nous dit que c’est pour maintenir des emplois. Je veux bien, mais il existe aussi d’autres moyens de réaliser des économies intéressantes : notre cher président doit-être vraiment être accompagné d’une cour bien fournie lors de ses déplacements ? 60 personnes qui ne paient rien, cela fait beaucoup ! On peut donc imaginer les mesures suivantes :
Première mesure : plus aucun invité ! Si les personnes veulent venir, qu’elles paient de leur poche !
Deuxième mesure dans la continuité de la première : aucun cadeau, à part dans certains cas. Je ne pense pas que recevoir une star étrangère nécessite de lui offrir des accessoires de luxe coûteux, sans compter les cérémonies officielles de remise de médaille et autre actes superflus financer par nos impôts. Pour l’instant, on nous annonce juste que les cadeaux seront moins luxueux, mais personne ne s’est interroger sur la nécessité de ces derniers.
Troisième mesure : réduire les frais de fonctionnement. Je suis sûr qu’on peut faire des économies sur le matériel et les fournitures en évitant le gaspillage et en utilisant des produits plus bas de gamme. Là encore, une remise en question n’est pas à l’ordre du jour !
Quatrième mesure : si on veut vraiment montrer l’exemple, il faut aussi faire des sacrifices. Surtout quand on les impose aux autres ! Que devient l’égalité dont la France paraît si fière ? Dans ces conditions, on supprime le 13e mois à tous les fonctionnaires qui en touchent un, on diminue voire supprime les primes, on arrête de payer les heures supplémentaires. Après tout, combien d’entreprises donnent un 13e mois ou des primes à leurs employés ? Déjà que beaucoup n’arrivent même plus à payer les heures supplémentaires, je pense qu’il faudrait que tout travailleur en France soit traité de la même façon, qu’il travaille dans le public ou dans le privé. C’est en étant solidaire qu’on pourra s’en sortir.
Cinquième mesure : arrêter le cumul des fonctions. Certains argumentent que les élus qui font ainsi ne touchent pas beaucoup plus, mais c’est sans compter la corruption que cela permet. Il est facile de contrôler l’attribution des marchés publics à ses amis et proches, de détourner de l’argent public etc en profitant de plusieurs fonctions. On pourrait certainement faire des économies supplémentaires en attribuant une seule fonction à une seule personne.
On pourrait continuer à imaginer des mesures simples à mettre en œuvre mais les voir se réaliser est une utopie : en effet, ce serait toucher aux privilèges des hauts fonctionnaires et en France on n’aime pas ça ! Le fossé entre le peuple et ses dirigeants va donc continuer à se creuser. Pas étonnant que notre président dégringole dans les sondages !
Crise de la dette : les nouvelles mesures de la BCE
Actualité économique du 13 août
L’économie japonaise ralentit
Le Produit Intérieur Brut (PIB) du Japon a augmenté de 0,3% au deuxième trimestre contre 0,6% attendus par les économistes et 1,6% au premier trimestre. Des chiffres qui viennent confirmer le ralentissement de l’économie mondiale et particulièrement les difficultés de la zone euro qui se répercutent sur la demande en produits japonais. La montée du yen face au dollar ravive un peu plus les inquiétudes. La banque centrale du Japon adopte pour le moment une position attentiste mais pourrait agir dans les semaines qui viennent pour relancer l’économie nippone.
La récession continue en Grèce
C’est loin d’être une surprise, mais les premiers chiffres fournis par l’office national de la statistique Elstat viennent confirmer l’état du pays hellénique. Le PIB grec s’est contracté de 6,2% au deuxième trimestre en rythme annuel, un chiffre qui n’est pas encore corrigé des variations saisonnières. Au premier trimestre, la baisse du PIB s’était élevée à 6,5%. Les plus optimistes (Banque de Grèce et OCDE) tablent sur une récession de 5% cette année tandis que les pire prévoient 7%. La situation sociale est catastrophique avec près d’une personne sur quatre (23,1%) au chômage, un chiffre qui grimpe jusqu’à 55% chez les moins de 25 ans. Pourtant, le gouvernement grec de coalition doit poursuivre ses mesures d’austérité pour convaincre les créanciers internationaux de lui verser la deuxième partie du plan d’aide de 130 milliards d’euros. Des économies de 11,5 milliards d’euros sont prévues en 2012. Pour cela, le gouvernement devrait activer une fois pour toutes son programme de mise en réserve qui vise à supprimer 40 000 postes de fonctionnaires après leur avoir versés 40% seulement de leur salaire pendant un an. La Grèce doit paraître crédible dans un contexte où elle a pris énormément de retard dans les réformes promises, que ce soient les réductions d’effectifs dans la fonction publique, la baisse du montant des retraites ou des revenus liés aux privatisations.
Le prix de l’énergie se répercute sur le déficit commercial
10% des importations concernent l’énergie et parmi elles, 80% concernent le pétrole. Or, le prix du baril de Brent a augmenté de 15% sur un an, à plus de 110 dollars. Cela se répercute forcément sur la balance commerciale de la France. Le prix de l’énergie atteint 34 milliards d’euros au premier semestre 2012, soit l’équivalent du déficit commercial.
Les investisseurs vendent de la dette italienne
Les chiffres sont clairs : la part de la dette italienne détenue par des investisseurs étrangers était de 50% en juin 2011. Elle n’était plus que de 36,5% en avril dernier. Au total, le montant des titres de dette italienne que possédaient les étrangers était de 827 milliards en juin 2011 contre 596,8 milliards en avril 2012. Cette part est même inférieure (29,6%) si l’on exclut (à juste titre) les montants de dette achetés par la BCE l’an dernier pour faire baisser les coûts d’emprunt.
Actualité économique du 30 juillet
Madrid ne veut pas l’aide européenne
Même si certaines sources laissent entendre qu’une aide de 300 milliards d’euros serait à l’étude, en plus des 100 milliards d’euros déjà mobilisés pour le secteur bancaire, Madrid a clairement affirmé qu’il ne voulait pas d’aide internationale, même à travers l’intervention des fonds de soutien (FESF puis MES) sur le marché primaire pour acheter de la dette. Combien de temps encore l’Espagne pourra tenir ce discours ? Les taux d’emprunt espagnols, bien qu’ils se soient détendus ces derniers jours, frôlent toujours les 7%, un seuil jugé intenable sur le long terme. Les chiffres montrent que la récession se poursuit au deuxième trimestre 2012 avec un recul du Produit Intérieur Brut de 0,4% (1% en rythme annuel) après un recul de 0,3% au premier trimestre (0,4% en rythme annuel). La quatrième économie de la zone euro est engluée dans les mesures d’austérité qui plombent la consommation et aboutissent donc à un tassement de la demande et à une augmentation des prix à la consommation. Les prix ont augmenté de 2,2% en rythme annuel au deuxième trimestre, une hausse en partie expliquée par l’augmentation du prix des médicaments décidée par le gouvernement. L’Espagne est en récession depuis 2009 et devrait le rester une bonne partie de 2013.
Libor : Berkshire Bank à l’attaque
Berkshire Bank a déposé une plainte en nom collectif contre 21 établissements basés à New-York à propos de l’affaire de manipulation du taux interbancaire Libor qui sert de base de calcul à de nombreux produits, du plus simple comme des taux immobiliers, aux plus complexes produits financiers. Parmi les banques concernées, on trouve Deutsche Bank,Citigroup, Bank of America, Barclays, Credit Suisse ou encore RBS. Berkshire Bank leur reproche d’avoir maintenu volontairement bas le taux en dollar, ce qui aurait eu pour effet de diminuer les revenus sur les activités de prêt. La plainte en nom collectif doit permettre de rallier d’autres banques victimes de ce scandale. Des procédures en Europe et aux Etats-Unis sont déjà en cours.
Des questions autour de la BPI
C’est l’une des promesses de François Hollande, la création d’une banque publique d’investissement (BPI). Cette structure doit permettre de faciliter l’accès au crédit pour les Petites et Moyennes Entreprises (PME) et la prise de participation des régions dans les entreprises stratégiques du développement local avec l’instauration de guichets en région, en fusionnant les organismes déjà existants comme Oséo, la Caisse des Dépôts Entreprises et le Fonds Stratégie d’Investissement. La BPI doit voir le jour au début de l’année 2013. Mais voilà, le temps des questions est arrivé. Que vont devenir les anciennes structures ? Qui dirigera la BPI ? Comment seront trouvés les 20 milliards de capitaux ? Autant de questions sans réponse. Sur le dernier point, Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, propose de faire participer l’assurance-vie dont les encours atteignent plus de 1 300 milliards d’euros.
Actualité économique du 28 juin
Un sommet européen chargé
Le sommet européen a débuté ce jeudi soir et s’annonce chargé. Les discussions porteront, encore une fois, sur les solutions pour résoudre la crise de la dette et rassurer les marchés. Après la Grèce dont la situation n’est toujours pas réglée, la contagion semble gagner de plus en plus l’Espagne et l’Italie. Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a appelé ses partenaires européens à utiliser les mécanismes de soutien pour sauver le système bancaire de son pays, mais sans passage par l’Etat, pour éviter d’alourdir le fardeau de la dette. En clair, il souhaite que le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) ou le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) prête directement aux établissements, sans que le MES ne bénéficie d’un statut de créancier privilégié, comme cela est actuellement prévu, pour éviter de faire fuir les investisseurs privés qui craignent de passer au second plan en cas de défaut de paiement. Mariano Rajoy souhaite également une intervention de la Banque Centrale Européenne (BCE) à travers une nouvelle opération de liquidités (LTRO) ou la reprise du rachat d’obligations souveraines pour faire baisser les taux. Les rendements espagnols sur la dette frôlent en effet les 7%, un seuil jugé intenable et à partir duquel l’Irlande, le Portugal puis la Grèce ont du demander une aide internationale.
Mario Monti, le président du conseil italien, exige lui que les mécanismes de solidarité, MES en tête, puissent acheter de la dette sur le marché secondaire, dans le même but que son homologue espagnol, faire baisser les taux d’emprunt.
La semaine dernière, la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, Mariano Rajoy et Mario Monti, s’étaient réunis à Rome pour préparer ce sommet et s’était mis d’accord pour un plan de relance européen pour un montant de 120 milliards d’euros. Ce plan inclurait l’utilisation des fonds structurels non utilisés, augmentation des ressources de la Banque Européenne d’Investissement, et émission en commun d’obligation pour financer de grands projets d’infrastructures.
Pour ce sommet, l’idée d’une union bancaire va également mise sur la table. L’Allemagne est opposée à un fonds de démantèlement, qui verrait ses banques payer pour d’autres banques qui ne réussissent pas à se financer. Outre ce fonds de liquidation, l’union bancaire prévoit aussi un fonds commun de garantie de dépôt et une surveillance centralisée, une idée à laquelle tient beaucoup Angela Merkel.
Pour la chancelière, la mutualisation des dettes, via les fameux euro-bonds, n’est possible qu’à long terme, après la création d’une union budgétaire et d’une intégration plus solide, afin que tous les pays suivent les mêmes règles du jeu. Toujours selon Angela Merkel, sans surveillance centralisée, la possibilité de laisser le MES financer les banques est absurde. Elle lie usage du FESF et surveillance financière au niveau européen.
La ligne française est quelque peu différente. François Hollande souhaite des solutions rapides pour l’Espagne et l’Italie, un plan de relance de la croissance effectif rapidement, puis une union budgétaire, économique voire politique par étapes, au fur et à mesure de l’avancement de l’établissement des mesures.
Le sommet européen est donc chargé. N’oublions pas la taxe sur les transactions financières, voire la situation de la Grèce.
L’Italie réforme son secteur du travail
C’est l’une des priorités de Mario Monti : rendre plus flexible le marché du travail italien. La phasela plus importante concerne la rupture conventionnelle. En clair, un patron pourra licencier son employé sans motif légitime. En contrepartie, le salarié percevra une indemnité pouvant aller jusqu’à 24 mois de salaire. L’autre mesure phare, plus consensuelle, permettra de faciliter l’embauche d’un travailleur à la recherche d’un premier emploi. L’idée est de créer un contrat d’une durée de 3 ans. Durant cette période, l’entreprise pourra se séparer de son employé comme bon lui semble, mais une fois arrivé au terme, elle sera dans l’obligation de lui proposer un emploi. Le texte doit être voté en fin de semaine.
Réforme de la santé : Obama respire !
C’est une victime importante pour Barack Obama, en quête d’un deuxième mandat, à quatre mois de l’élection présidentielle. La Cour Suprême n’a pas jugé anticonstitutionnel le dispositif mis en place par le président, qui vise à garantir une couverture maladie pour les 32 millions d’américains qui n’en possèdent pas. Mais c’est surtout un point qui était extrêmement critiqué : les Américains sont dans l’obligation de contracter une assurance maladie, avant 2014, sous peine de sanctions financières. Mais cette réponse de la Cour Suprême peut le soulager. Son concurrent républicain, Mitt Romney, a d’ores et déjà indiqué qu’il supprimerait cette réforme s’il était élu.
Actualité économique du 14 juin
Le secteur automobile en danger ?
Secteur clé de l’économie (un emploi industriel sur 10, 2% des salariés), mais également secteur très sensible aux variations conjoncturelles, le secteur de l’automobile pourrait de nouveau connaître des heures sombres. Le numéro 2 de Renault, Carlos Tavares, a prévenu que les constructeurs français allaient droit vers de grosses difficultés et appelé le gouvernement français à réagir. Le problème pour le gouvernement Ayrault est de trouver des réformes qui permettraient de relancer les ventes de voitures tout en restant extrêmement vigilent vis à vis des finances publiques. Car les mesures de soutien au secteur automobile déjà mises en oeuvre ont coûté très cher à l’Etat. Le dispositif de prime à la casse a coûté un milliard d’euros pour 1,1 million de voitures vendues. Quant au bonus-malus, qui a du être révisé en cours de route en raison de son coût trop élevé, a coûté 1,2 milliard d’euros. De plus, en 2008, les deux principaux constructeurs français, Renault et le groupe PSA, avaient bénéficié de quatre milliards d’euros de prêt public. En contrepartie, ils s’étaient engagés à ne pas fermer d’usines en France. Alors que peut faire le gouvernement ? Rétablir une politique de relance par la consommation du style "prime à la casse" ? Son coût pose évidemment problème, mais aussi et surtout, ce type de réforme profite aussi bien aux constructeurs français qu’étrangers. Celle mise en place en 2009 par François Fillon a d’ailleurs révélé que les Français avaient particulièrement acheté des petits véhicules de Renault produits pour la plupart dans des pays à bas coûts. La solution du chômage partiel sera peut-être à l’étude. François Hollande avait d’ailleurs promis durant sa campagne que la France y aurait davantage recours. Le chômage partiel serait financé par une suppression de l’exonération des heures supplémentaires.
Les contrats aidés pour lutter contre le chômage
Le gouvernement Fillon avait déjà prévu 115 000 contrats aidés en plus des 225 000 signés au premier semestre. Celui du premier ministre Ayrault prévoit la création de 80 000 contrats aidés supplémentaires. Ils auront une durée de 6 à 9 mois et sont principalement destinés aux jeunes sans qualification. Ce surplus coûtera 400 millions d’euros. L’Etat pourrait demander aux conseils généraux une participation au financement. Par ailleurs, le gouvernement devrait annoncer prochainement le recrutement de conseillers Pôle Emploi pour faire face à l’augmentation des demandeurs d’emplois. L’opérateur public participera probablement au financement à travers des redéploiements de crédits.
Le plan de François Hollande pour la zone euro
Le nouveau président français François Hollande va dévoiler son plan pour relancer la croissance dans la zone euro et pour faire face à la crise de la dette, tout en maintenant les objectifs de réduction des déficits publics. Il a reçu ce jeudi le soutien du président du conseil italien Mario Monti, mais risque de se heurter au refus allemand sur plusieurs points. François Hollande souhaite par exemple que la Banque Centrale Européenne (BCE) soit aux commandes d’une union bancaire qui reposerait sur trois piliers : un fonds de garantie de dépôts financé par une taxe sur les banques, un fonds de démantèlement, et une surveillance centralisée. Non seulement l’Allemagne (mais également la Commission Européenne) souhaite que ce pouvoir soit octroyé, non pas à la BCE, mais à la nouvelle Autorité bancaire européenne. De plus, la chancelière Angela Merkel ne souhaite pas voir ses banques payer une taxe pour financer des banques qui n’auraient pas respecté des engagements et qui se trouveraient ainsi en difficulté. Autre point de discorde avec l’Allemagne, la France souhaite que le Mécanisme Européen de Stabilité (MES), qui remplacera le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) à compter de juillet prochain, puisse bénéficier d’une licence bancaire lui octroyant le droit d’avoir accès aux liquidités de la BCE. Enfin, Angela Merkel est opposée à l’idée d’euro-obligations communes aux pays de la zone euro pour soulager les pays en difficulté.
Au niveau des mesures plutôt consensuelles, François Hollande propose des eurobonds pour financer des projets d’infrastructures et d’avenir, une augmentation des moyens de la Banque Européenne d’Investissement, la mobilisation des fonds structurels européens non utilisés et une taxe sur les transactions financières.
En bref, le taux à 10 ans sur la dette espagnole s’est envolé et a dépassé la barre des 7%, un niveau critique et qui avait conduit l’Irlande, le Portugal et la Grèce à demander une aide internationale. La dette des banques espagnoles vis à vis de la BCE a également explosé pour atteindre 287,8 milliards d’euros. L’institution installée à Francfort n’achète plus de dette sur le marché secondaire mais elle pourrait décider de s’y remettre pour faire baisser les taux. Mais elle n’y est absolument pas obligée. Le contexte est tendu dans toute la zone euro, que ce soit en Espagne qui doit se coltiner des problèmes sociaux, bancaires et avec ses régions, en Italie où les taux s’envolent également, et en Grèce où les élections législatives de dimanche pourraient décider du sort du pays au sein de la communauté de l’Euro.