Subventions agricoles : Reprendre c’est voler !

Qu’est ce encore que cette salade (mauvaise) qu’on vient de servir à nos agriculteurs ?

 

Vouloir leur faire rembourser une subvention accordée il y a dix ans, alors que beaucoup d’entre eux n’arrivent à survivre qu’à coup d’expédients et d’un travail acharné c’est essayer une nouvelle fois de leur donner le coup de grâce !. Après le scandale du prix du lait qui avait pour but d’affaiblir notre filière élevage, c’est à présent aux producteurs de fruits et légumes que l’Europe s’en prend.

 

On sait que beaucoup d’exploitations agricoles ne vivent que grâce aux subventions, confrontées aux quotas et aux directives contradictoires… un coup, il faut faire de la jachère, un coup il n’en faut pas… Un coup il faut du porc, le lendemain il n’en faut plus etc.…


Beaucoup affirment que nos paysans sont devenus des fonctionnaires… Mais demandent t’on aux fonctionnaires de rembourser les primes reçues dix ans auparavant ?

 

Il est avancé dans la presse que des notifications ont été oubliées alors qu’elles ont été faites par les autres gouvernants européens pour leurs paysans, lesquels ont, à l’époque, perçu les mêmes subventions ; mais alors, qu’on fasse payer ceux qui ont oublié de notifier !

 

On veut aussi nous faire prendre des vessies pour des lanternes en insinuant que notre ministre de l’agriculture était contraint de sortir le dossier qui aurait été mis sous le boisseau par son prédécesseur ! L’annonce du remboursement à faire ne serait qu’un ballon sonde sensé être judicieux et inoffensif en période estivale…sauf que nos agriculteurs n’ont pas de période de vacances estivales, eux !

 

Cette annonce embrouillée d’un remboursement aux producteurs, assortie d’un « mais on va négocier au cas par cas », ne peut que relancer le feu qui couve dans les landes sinistrées de notre France agricole.

Etait ce le but recherché ? Ce serait criminel et on ne peut raisonnablement le penser. Alors, faux-pas d’un « jeune ministre ? Pas très crédible quand on sait que les ministres passent mais que leur administration reste… et que notre Président est revenu aux fondamentaux de la Vème : Il décide et les ministres appliquent… sauf que le Président est en vacances.

 

Alors on attend, pour le moins, un recadrage, à défaut de dire aux technocrates européens comme l’aurait probablement fait, en son temps, un certain Charles : « Allez vous faire voir ! »

 

Et puis, ne nous a-t-on pas appris, dans notre enfance « qu’un cadeau, c’est donné, reprendre, c’est voler !

7 réflexions sur « Subventions agricoles : Reprendre c’est voler ! »

  1. Bonjour,
    je ne peux que souscrire à cet article.
    Le « génocide » du monde agricole continue donc…. Assassinons donc la poule aux oeufs d’or!
    [i]Beaucoup affirment que nos paysans sont devenus des fonctionnaires[/i] – C’est sûr, nombreux sont les fonctionnaires à travailler samedi dimanche et fête, de lever du soleil à la nuit noire (voire à cette saison tourner les moisonneuses…) pour un revenu en baisse chaque année et des retraites en dessous du seuil de pauvreté…

    Finalement « la soupe aux choux » c’est pour bientôt!

    Bien vu, Gergovia.
    😉

  2. Je serai plus temperé que Gergovia en la matière même si, étant bien placé pour en parler, je reconnais que le métier est pargois ingrat. En même temps, à l’inverse des éleveurs, le métier d’agriculteur a beaucoup évolué (clim, casques anti-bruits, etc).

    Bon nombre d’agriculteurs partent l’hiver au ski (quelque part, avec notre argent). Il ne faut quand même pas l’oublier.

    Parallèlement, ils jouent aussi avec les subventions. Ce n’est pas là un idée reçue, mais un retour réel du terrain.

    Maintenant, là où je ne comprends pas, c’est qu’ils ont eu des subventions à partir de pièces justificatives et qu’on leur réclame les subventions actuellement.

    Désolé, si j’y suis allé un peu fort, mais, même si ils ont voté « NON » à l’Europe, les agriculteurs profitent quand même bien du système et des subventions européennes (cf. lutte Blair / Chirac sur la légitimité des subventions agricoles, il y a quelques années).

    => Cf mon article fait sur le sujets => les montants des subventions font froid dans le dos.

  3. [b]Je ne comprends pas du tout que la Commission Européenne veuille reprendre ce qu’elle a donné d’une main : c’est du vol manifeste, puisque, comme l’a si bien écrit Gergovia, [i]« un cadeau, c’est donné, reprendre, c’est voler ! »[/i] !
    J’espère que le Gouvernement fera comprendre ce point-de-vue au Eurocrates qui siègent à Bruxelles et qui ne connaissent strictement rien au monde de l’agriculture…[/b]

  4. « donner, c’est donner et reprendre, c’est reprende », comme dirait Coluche. En même temps, Dominique, si vous ne déclarez pas vos salaires, vous serez peu imposé. Donc d’une certaine manière, vous aurez un « crédit d’impôts » d’une certaine manière. Pourtant, l’état a 3 ans pour vérifier vos fiches de paye et vous facturé le montant dû, les intérêts de retards… Pour les subventions, il y a exactement les mêmes contrôles.
    Dans l’histoire qui nous préoccupe, là où ça se complique, c’est qu’il s’agit de Bruxelles et de Paris.

  5. Bonjour,
    juste un mot, [i]Bon nombre d’agriculteurs partent l’hiver au ski (quelque part, avec notre argent). Il ne faut quand même pas l’oublier[/i]
    Attention à ne pas généraliser, les gros céréaliers de la Marne n’ont pas du tout la même vie que les agriculteurs de basses montagnes par exemple…

    La diversité de ce métier ne permet pas de généralités.

    Cordialement

  6. [i][b]Je sais tout ceci, Boby_51500 !
    Cependant, même si Bruxelles, c’est Bruxelles, et Paris, c’est Paris, il n’en demeure pas moins vrai que la Commission Européenne agit toujours sans concertation avec les agriculteurs…
    De plus, que je sache, ces subventions, qui ont été allouées, il y a bien des années, aux agriculteurs, n’ont jamais été allouées sous formes de prêts ou de crédits… Ils ont été alloués, puisqu’il devait en être ainsi… Donc, on ne peut guère comparer ces subventions à des crédits d’impôts !
    Puis, il ne faut pas trop s’occuper de savoir qui, parmi les agriculteurs, il y en a qui partent au ski, il y en a qui vivent très bien… Il faut s’occuper de l’agriculture en général en exigeant que nos Eurocrates cessent de tout vouloir régenter dans notre agriculture française…
    Cordialement,
    Dominique[/b][/i]

  7. Je ne parlais pas que de la Marne River, faites un tour de France et vous verrez que les plaines sont bien plus nombreuses que les montagnes. C’est pour cela que j’ai parlé de « bon nombre ». Je parle de la tendance et pas des cas particuliers (c’est le cas des regions montagneuses, en effet, mais il y a davantage d’éleveurs que d’agriculteurs dans ce cas – en tous cas, en proportion).

    Mais c’est vrai Dominique que le ski nous éloigne du sujet. Pour revenir, à vos propos:

    1°  » Donc, on ne peut guère comparer ces subventions à des crédits d’impôts !  » C’est pourtant exactement la même chose. Les fraudes à la subventions existent. Pour l’état, et d’un point de vue comptable, un décaissement ( ex: subvention) sub ou un manque à gagner (ex: diminution de l’assiette d’impôts), c’est exactement la même chose.

    2° « Il faut s’occuper de l’agriculture en général en exigeant que nos Eurocrates cessent de tout vouloir régenter dans notre agriculture française… » Une contradiction indéniable avec votre position car si vous voulez que les Eurocrates quittent la scène agricole française, ça veut dire que vous êtes contres les subventions (presque intégralement européenne). Car plus d’Europe, plus de subventions.

    3°Je pense au contraire, que le fait que ce soit un problème entre la France et la commission européenne a son importance et là je rejoints l’auteur de l’article, dans le sens où ca serait à la France de payer (si elle a « mal » appliqué une directive européenne), c’est à dire nous et non aux éleveurs.

    A+

    Yves.

Les commentaires sont fermés.