La biodiversité est en danger, en particulier les mammifères, selon l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

"Le monde assiste à la plus grave crise de disparition d'espèces depuis celle des dinosaures", précise un expert de l'Organisation, présent cette semaine à Barcelone pour le 4ème Congrès sur la disparition des espèces.

Les chiffres avancés sont alarmants et, le bilan laisse à penser que la vague de d'extinction est loin d'être achevée:

  • 785 espèces ont déjà disparu
  • un mammifère sur quatre est menacé d'extinction
  • un tiers des amphibiens risque de disparaître
  • et, 70% des plantes ne pouseeront plus dans les années à venir

L'UICN  dresse une liste rouge des espèces les plus en danger, parmi lesquelles le Diable de Tasmanie, le phoque de Caspienne, l'éléphant d'Afrique, le crocodile de Cuba, le lynx ibérique.

En outre, les représentants d'ONG redoutent que cette liste ne s'allonge au fur et à mesure des années, tant le processus d'extinction est entré dans un phase d'accélération exponentielle. Pour preuve, ils reprennent la comparaison avec les dinosaures : aujourd'hui, les mammifères sont touchés par un rythme de disparition 100 à 1000 fois supérieur à celui constaté sur des centaines de millions d'années.

La question qui anime les débats à Barcelone est facile à deviner : quelles sont les  raisons d'un tel fléau sur la biodiversité?

A ce sujet, deux réponses émergent. D'une part, certaines espèces portent paradoxalement en elles leur propre perte. C'est le cas notamment du Diable de Tasmanie atteint d'un tumer cancéreuse transmissible par morsure, qui a considérablement réduit sa population.Il en va de même pour le cerf d'origine chinoise éteint à l'état sauvage.

D'autre part, les causes de la disparition des espèces sont essentiellement exogènes. C'est là le point noir du Congrès de Barcelone car la majeure partie des habitats sont détruits par la main de l'Homme. Le mammifère représentant par excellence ce constat est le phoque de Caspienne, faisant l'objet d'un braconnage sanglant et d'une chasse sans répis. Les conséquences de ces actes sont dramatiques : depuis un siècle, sa population a diminué de 90% et continue de décroître. La Directrice de l'UICN déclare : "au cours de notre vie, des centaines d'espèces pourraient disparaître en raison de nos propres actions, ce qui constitue un signe alarmant sur l'état des écosystèmes où elles vivent".

Si l'on ajoute à cela le problématique réchauffement climatique et la dégradation des habitats animaliers en raison de la pollution, on comprend pourquoi les experts et les scientifiques ne se laissent guère aller à l'optimisme à Barcelone.

Cependant, il est bon de préciser que même si l'Homme peut se montrer cruel et destructeur, il peut également être l'instigateur de la réapparition des espèces. Ainsi, il a permis de restaurer certaines populations dévastées, en redoublant d'efforts de concertation. Ce fut le cas du putois aux pieds noirs ou du putois sauvage, réintroduits au début des années 90.