Le Skype chinois sous haute surveillance

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La polémique continue concernant TOM-Skype, la société formée par Skype, filiale de eBay, et la société chinoise de télécommunications TOM Online, accusée par Citizen Lab, un groupe d'investigation de l'université de Toronto, de filtrer le contenu des messages de ses utilisateurs et d'enregistrer ceux contenant des propos controversés comme "Tibet", "parti communiste", "Taiwan", …

Les dirigeants de Skype ont reconnu l'existence de ces filtres dans le logiciel de leur filiale chinoise, filtres qui auraient été placés sans leur accord, tout en assurant que la version américaine de leur logiciel n'en contenait aucun.

Toujours selon les enquêteurs de Citizen Lab, la Chine qui compte 250 millions d'internautes, ce qui en fait le pays ayant le plus grand nombre d'utilisateurs d'Internet, est aussi le pays où les mécanismes de censure et de contrôles du Réseau sont les plus sophistiqués au monde.

Ce n'est pas la première fois qu'une grande multinationale est accusée de ne pouvoir garantir la liberté d'expression dans les messageries ou les courriers de ses clients, Yahoo avait d'ailleurs été amené à présenter des excuses publiques l'année passée devant le Congrès des États-Unis parce que des filtres similaires dans son service de courrier électronique avaient permis aux autorités chinoises d'arrêter des journalistes et des dissidents politiques.

Ces nouvelles accusations relancent la polémique sur les compromis que seraient obligées d'accepter les entreprises occidentales pour pouvoir s'installer en Chine, compromis où les lois du marché priment bien évidemment celle des droits de l'homme.

Un espoir cependant concernant Internet, plusieurs grandes entreprises du secteur, parmi lesquelles Google, Microsoft et Yahoo, ont décidé d'établir un code de conduite générale pour protéger le secret des messages et la liberté d'expression au sein du Réseau. Skype et eBay n'ont pas encore adhéré à ce projet, mais ont déjà fait savoir qu'elles le soutenaient.