Sommet social sur fond de crise

 Un sommet social s’est tenu ce mercredi entre Nicolas Sarkozy, les syndicats et le patronat. Des mesures pour l’emploi ont été annoncées.

 

 

 

On attendait des mesures fortes de ce sommet.

Ce sont finalement de petites mesures qui ont été annoncées, Nicolas Sarkozy ne voulant pas prendre de risques, lui qui a de nouveau repoussé le débat sur la TVA sociale et la compétitivité des entreprises françaises.

Quatre mesures ont été annoncées : la première permettra de débloquer 140 millions d’euros pour faciliter le recours au chômage partiel, accélérer le processus de mise en place et de remboursement des entreprise. On est loin des 650 millions débloqués en 2009 et encore plus des 6 milliards débloqués par l’Allemagne pour la même mesure. La deuxième mesure, voulue par le patronnat, concerne l’exonération des charges pour les TPE  lors de l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans. Elle permettra de créer des emplois mais surtout des effets d’aubaine pour des entreprises qui auraient de toute façon recruté. La troisième prend l’effet d’une annonce : le gouvernement veut trouver une solution aux 240 000 chômeurs de longue durée (plus de 2 ans). Pôle Emploi doit les recevoir dans les prochaines semaines pour leur trouver une formation, un contrat aidé ou même un travail. Le but ? Pouvoir retirer ces personnes des chiffres du chômage. Enfin, 1 000 personnes seront embauchées en CDD au Pôle Emploi, mais étant peu formées, elles devraient se contenter de tâches basiques.

Côté chiffre, le gouvernement estime que ces mesures vont lui coûter aux alentours de 430 millions d’euros qu’il va ponctionner dans la réserve de précaution (chaque ministère n’utilise pas tout son budget alloué, le reste s’appelle la réserve de précaution). Sur le papier, cela n’aura aucun impact sur le budget. Mais cette réserve n’est pas illimitée : on l’estime à 6 milliards pour 2012 mais des spécialistes estiment qu’elle sera très juste voire insuffisante pour parer à une croissance plus faible que prévu. Le syndicats craignent alors que l’argent soit ponctionné dans leurs propres budgets pour faire face à l’assurance chômage et aux coûts de formation professionnelle. 

 

En bref, le reste de l’actualité économique.

Les négociations traînent en Grèce avec les créanciers privés à propos de l’effacement d’une partie de la dette. Les délais se raccourcissent et les banques françaises commencent à augmenter leurs provisions compte tenu de leur exposition à la dette grecque. 

 

Les émissions d’obligations ont été réussies en Europe ce mercredi notamment en Allemagne (3,5 milliards à deux ans, taux historiquement bas) et au Portugal (2,5 milliards à court terme, taux bas). 

 

L’Allemagne a revu sa prévision de croissance pour 2012 une deuxième fois consécutive. On est passé de 1,8 à 1 puis désormais 0,7%. 

 

Le FMI veut se doter de fons supplémentaires. Actuellement doté de 400 milliards, il voudrait passer à 1000 milliards milliards (dont 100 milliards de protection, soit 600 milliards d’augmentation). L’Europe s’est déjà engagée à verser 200 milliards mais ni Etats-Unis ni le Royaume-Uni ne sont disposés à verser un centime. Le Royaume-Uni s’est engagé à sauver des pays, mais pas une monnaie. Or cet argent servira en très grande partie à aider des pays de la zone euro. Par conséquences, des pays émergents parmi lesquels l’Inde, la Chine ou le Brésil vont être appelés à la rescousse.