En prélude aux élections sénatoriales du 14 Avril prochain, Paul Biya, Président de la République et Président National du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) a mis sur pied  dans toutes les 10 régions du pays des Commissions  de réception, d’analyse et d’évaluation des candidatures des militants de son parti. Des commissions régionales qui sont quant à elles coiffées au niveau national par une commission centrale dont Paul Biya lui-même en est le Patron.

Ainsi, tout militant du parti au pouvoir au Cameroun désirant se présenter à cette sénatoriale du 14 Avril 2013 devrait faire parvenir à la commission régionale de son ressort un dossier de candidature qui sera très minutieusement étudiée par celle-ci, avant de l’acheminer au niveau de la commission centrale.

Cependant, malgré toutes ces mesures prises par le parti de Paul Biya,  des éclats de voix se font déjà entendre de part et d’autres dans le pays. Toutes choses qui risquent de fragiliser ce parti qui jusqu’ici se targuait de se présenter comme l’un des plus disciplinés du pays. À Douala par exemple, plusieurs clans se battent depuis quelques semaines. Mercredi 06 mars dernier, il régnait à la Maison du parti de Bonanjo un climat très tendu ; chaque potentiel candidat voulant se faire entendre : «Chaque fois que j’ai posé ma candidature, soit pour les municipales ou les législatives, mon nom a toujours été extrait. Je le dis afin que nul n’en ignore. Je me porte candidat aux sénatoriales d’avril 2013» indique Marius Onana, un jeune militant du parti de Paul Biya dans cette ville cosmopolite.

Les « vieux » pour leur part ne veulent rien comprendre, et se disent déterminés à tout faire pour que le Senat ne tombent pas dans des mains inexpertes : «Le Sénat n’est pas une affaire de jeunes. C’est une récompense pour nous qui avions longtemps et durement travailler pour ce pays» a rappelé cette semaine dans les colonnes du quotidien camerounais « la Nouvelle Expression » un ancien maire du RDPC.

D’une façon générale, les informations en provenance des autres régions ne sont pas très rassurantes. Plusieurs militants du parti au pouvoir s’estiment lésés. Mais, dans un parti où la moindre « révolte » est très sévèrement punie, chacun préfère retourner pleurer enfermé dans sa chambre.

A 48 heures de la clôture de la réception des candidatures, le RDPC  semble au bord de l’implosion. Vivement que Paul Biya prennent ses responsabilités, en apportant un arbitrage lucide et impartial aux cas d’injustices dénoncés. Sinon, son parti risquera d’en prendre un sérieux coup !