Une heure et cinquante minutes d’évasion, et de sensations, ça ne se refuse pas. Voilà qui est dit. Mais inutile cependant, de s’éparpiller en bavardages. Le mieux, c’est d’aller voir…
Le film « Renoir », de Gilles Bourdos, est un cadeau qu’on déballe avec délicatesse et qu’on pose là, pour l’avoir toujours sous les yeux…
Ce film est une peinture, et chaque scène est un tableau. Les femmes sont omniprésentes, les jupes provençales toute en couleurs s’envolent dans le mistral, au bord d’une eau claire. Les ombrelles écarlates et les chapeaux de paille suivent le mouvement. Les paysages méditerranéens sont idylliques. Les mains difformes de Renoir font l’objet de gros plans bouleversants. Mais Auguste peint, tant qu’il le peut, et parce qu’il est amoureux de la beauté. Il peint les fleurs, il peint la nudité, et la rondeur des femmes, pour oublier la guerre et les gueules cassées. On entre dans la lumière, on est contemplatif et on s’abandonne à une chair de poule bien agréable. C’est sûr, des arrêts sur image seraient d’exactes copies des toiles de Renoir.