La région orientale de Santa Cruz, la plus riche et la plus peuplée de Bolivie, réalise ce dimanche un référendum concernant son statut de région autonome. Le gouvernement bolivien qui considère que ce référendum n'est rien d'autre qu'un simple sondage d'opinion a appelé la population à ne pas y participer.
De son côté, le président Evo Morales qui assistait à une réunion dans le département de La Paz, a affirmé qu'il n'était ni inquiet ni intimidé par ce référendum auquel son gouvernement n'accordait aucune valeur légale. Le président a ajouté qu'il avait l'appui de la population de toutes les régions du pays, que ceux qui défendaient l'autonomie de Santa Cruz n'étaient que quelques familles nanties qui avaient peur de perdre leurs privilèges.
Joignant le geste à la parole, Evo Morales a commencé à distribuer des chèques à la population locale en vue de financer plusieurs projets de développement économique. Ce que le président bolivien n'a pas précisé c'est que ces chèques lui avaient été fournis par le mouvement bolivarien du Venezuela, et nul ne sait quels compromis Morales a dû accepter pour recevoir cette aide de son homologue Hugo Chavez.
Faut-il rappeler que, au Pérou, ce même mouvement bolivarien est accusé de financer des mouvements insurrectionnels d'extrême gauche et qu'en Équateur il est accusé d'aider à la création d'une organisation terroriste communiste : les FARE (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Ecuador). Grâce à la manne vénézuélienne, ces forces armées révolutionnaires d'Équateur seraient entraînées et organisées par les FARC de Colombie qui sont suspectées, elles aussi, de recevoir une aide du président Chavez.
L'argent n'a peut-être pas d'odeur, mais Evo Morales devrait faire attention, car si la riche région de Santa Cruz veut devenir autonome pour défendre ses privilèges, c'est peut-être aussi pour ne pas tomber dans l'escarcelle de Hugo Chavez et ne pas être absorbée dans son projet de grand État bolivarien d'Amérique du Sud.