Des violents combats ont été annoncés en début de cette semaine à l’Est de la République Démocratique du Congo, plus précisément dans la localité de Rutshuru. Des combats qui auraient causé dix morts et deux blessés, selon des sources médicales. Et, contrairement à ce que laisse entendre le M23 qui contrôle cette localité, il s’agirait bel et bien d’affrontements entre deux fractions rivales de ce mouvement rebelle.
En effet, selon des informations concordantes, des rivalités se seraient apparus depuis un certain temps entre le général Sultani Makenga le responsable militaire du M23 et son chef politique Jean-Marie Runiga, proche du général Bosco Ntaganda. Ceci, parce que ces deux responsables ne s’accorderaient pas sur une éventuelle reprise ou non des combats à Goma.
Recherché par la Cour pénal internationale et par les autorités congolaises, Jean-Marie Runiga souhaiterait pour sa part une reprise immédiate des armes, alors que son collaborateur Sultani Makenga serais quand à lui favorable aux négociations avec Kinshasa. Des dissensions qui expliqueraient les combats de dimanche dernier. Jean-Marie Runiga et ses proches qualifiant le camp du Général Makenga de « traitres » à la solde de Joseph Kabila. Cependant, les deux parties s’évertuaient jusqu’ici à ne pas dévoilé au grand jour leurs divergences. D’ailleurs, au lendemain des affrontements de Rutshuru, le M23 a plutôt indiqué que les incidents armés de dimanche étaient une attaque des FDLR, les rebelles hutus rwandais. Il a fallu attendre ce Mercredi 27 Février pour que le divorce entre Makenga et Runiga soit officialisé.
En effet, l’on apprit hier dans la soirée que Jean Marie Runiga jusqu’ici le responsable politique du M23 a été destitué. Ceci, parce qu’on l’accuserait de coopérer avec le général Bosco Ntaganda actuellement au Rwanda, et recherché par la Cour Pénale Internationale. A l’heure actuelle, difficile de savoir quelles conséquences aurait cette décision du M23. Déjà que Jean Marie Runiga reste soutenue par une bonne partie des combattant du M23 ; toutes choses qui laissent penser à un éclatement de ce mouvement rebelle.
Ces événements surviennent alors que les négociations entre le M23 et le gouvernement de Kinshasa sont au poids mort depuis quelques semaines à Kampala en Ouganda. Le gouvernement de Joseph Kabila gagnerait donc à ficeler dès l’heure actuelle des contacts avec l’une des fractions, afin d’utiliser l’une des fractions pour combattre et fragiliser l’autre. Ceci, en attendant le déploiement de la force internationale prévue par l’accord-cadre signé dimanche dernier à Addis-Abeba.