Toi

Cette terre de limon blessée par l’orage

 

Quelque chose ne reviendra plus

Et s’éloigne

 

Quelques sanglots bloqués

Au bord d’un marécage

 

Toi

Nos mains seules nos crânes

 

Nous avons tout enfoui dans la mer grise du temps

Les anciennes blessures

Les entrailles

Le désert encore chaud

Où navigue ton sang

 

Viens dormir entre mes bras

Une longue année d’abandon

 

Je t’ai gardée

Dans l’ombre poreuse de la nuit

Les yeux enflammés de ma vision

 

Quelque chose ne reviendra plus

Et s’éloigne

 

Chevaucheuse de la plaine

Toujours plus fuyante

Toujours plus aveugle

À mes multiples langages

 

J’appelle le vide

Et le vide s’éloigne

 

J’appelle la terre

Et la terre se creuse

 

Quelque chose ne reviendra plus…

 

 

Mozarine « Les yeux à Marée Haute »(Ed.S.Germain-Des-Prés) Paris