Cela peut arriver à n’importe qui et ça m’est arrivé à moi, eh oui : je suis tombée amoureuse d’un homme, sans savoir pourquoi. Un homme qui a renversé toutes les valeurs et tous les préjugés que j’avais sur l’amour. Il faut dire que dès mon enfance, mes parents, couple des plus unis, m’ont inculqué cette notion de sublimation de l’amour, celle au-dessus de la ceinture qui retombe, par la suite, en dessous. J’y ai cru dur comme fer. Pour ne rien gâcher, je suis née sous le signe de la balance, harmonieuse, entière (ascendant Lion), fidèle jusqu’au jour où plus rien ne va. J’en ai eu des hommes dans ma vie et pourtant, je n’ai rien d’une dévoreuse. Mais écorchée vive, oui je le suis. Ca fait ringard à notre époque et pourtant, j’y crois à ce grand sentiment qui a fait couler de l’encre et du sang depuis le début des temps.

Celui qui essaye de me faire croire qu’on ne vit pas pour l’amour est un escroc! Qui n’y a pas rêvé ? Dites-le moi si vous avez du cran.


A 58 ans, j’essaye de faire marche arrière et de revenir de loin. Avec toutes mes expériences derrière moi, je ne sais pas si je m’ensortirai mais quoi qu’il en soit, je ne m’en sortirai pas indemne. C’est un homme à la peau blanche et douce qui berce mes 1 heure/semaine ou 1/10 jours. Il ne me nomme jamais par mon prénom, ne me chuchotte jamais un mot doux, use rarement du téléphone et surtout, surtout, ne me parle jamais. Je mens : il me parle de son travail, de ses clients, de son argent, de sa fatigue, de sa famille, du tribunal (il est avocat, ah la bonne blague…). Depuis 26 mois que nous fréquentons, il n’a jamais partagé avec moi un repas, une sortie en ville ou dans les volcans, une pensée intime. Ce n’est pas normal, ce n’est pas humain, à mon goût. A Noël, il m’a laissée 15 jours dans une totale solitude et moi, avec mes petits moyens, j’ai explosé. Presque à la limite de la folie parce que de me sentir délaisser me donne l’impression de me vider de ma substance vitale, comme si ma vie m’abandonnait, celle-là vicieuse quand tout va mal.

Aujourd’hui, je me pose la question : qu’est-ce que l’amour ? Qu’est-ce qui fait qu’on s’attache aussi facilement à un goujat ? Je suis pourtant une femme agréable à regarder, sans trop de préjugés, très jeune de caractère, respectueuse d’autrui, intelligente, tendre, laissant toujours à l’autre le libre choix mais le résultat est là : au final, c’est moi qui trinque et mon coeur est en grande souffrance, ne serait-ce que par la non-reconnaissance d’un simple prénom… Ca fait terriblement mal de savoir qu’on n’est pas la favorite d’un homme et encore moins sa maîtresse parce qu’un homme, j’imagine, la comblerait d’attentions toutes aussi tendres les unes que les autres.

Si l’amour se borne à écarter les jambes, l’horizon devient sordide… et/ou je ne comprends plus rien aux relations humaines…