L'affaire commence par une "banalité". Ségolène Royal a été condamnée pour ne pas avoir versé leur salaire à deux assistantes parlementaires, dont l'une a décidé d'écrire un pamphlet contre son ex-employeur peu avant les élections. Une affaire qui a trainé 10 ans, est passée par les prud'hommes, avant de se terminer par une condamnation de Madame Royal en Appel. La figure de proue du PS a d'ailleurs décidé de se pourvoir en Cassation "par principe", tout en affirmant que les anciennes assistantes percevraient leur argent sous peu. Bref, une affaire ennuyeuse certes, mais rien d'extraordinaire. C'était sans compter sur Nicolas Sarkozy et l'UMP…

Cette affaire, c'est du pain béni pour tous les politiciens de l'UMP, avides d'affaires sordides et du moindre fumé de scandale. L'histoire à peine ébruitée, l'AFP décide de ne pas en parler. Pourquoi ? Choix éditorial probablement. La situation géopolitique est intense en activité, tout le monde se fiche de cette histoire. C'est alors que l'UMP décide de convoquer la Presse pour faire connaitre ce "drame" ! Une situation grotesque, ridicule et un Nicolas Sarkozy insatisfait que la Presse ne se fasse pas l'écho de cette condamnation. Pour son premier anniversaire à l'Elysée, Sarkozy a trouvé l'excuse pour éviter de parler des sondages catastrophiques, de son image détestable et de ses mesures stériles. L'UMP décide alors de faire sa publicité afin de ridiculiser Madame Royal, que Raffarin n'hésitera pas à accuser de "délinquance sociale". Petite phrase assassine qui lui vaudra des poursuites pour diffamation. La "positive attitude" de l'ancien Premier Ministre a semble t-il ses limites.

L'UMP n'a pas hésité à parler de "censure", visant l'AFP, reprise par l'ensemble des journaux en général. L'AFP qui n'avait pas jugé utile de parler de la condamnation de Ségolène Royal. Des critiques mal digérées par le dirigeant de la Société des Journalistes, qui rappelle que l'AFP n'est "pas un blog sur lequel les acteurs politiques ou économiques viendraient poster des communiqués à leur guise". 

L'UMP tente t-il d'instrumentaliser la Presse pour "descendre" Ségolène Royal ? On est tenté de le croire puisque même le Président y va de sa petite pique pour signaler cet "oubli". Une affaire qui rappelle à quel point la mainmise des politiques sur les médias est dangereuse…