Pourquoi Ouattara doit pardonner aux proches de Gbagbo

 

La Côte d’Ivoire est une et indivisible! La réconciliation de ses filles et de ses fils, après le chaos dans lequel elle était plongée, ne doit donc se faire qu’avec une partie seulement de ses forces vives. Les collaborateurs de l’ancien chef d’état, Laurent Gbagbo, faisant partie des enfants de la nation, il est important que le président Alassane Ouattara passe l’éponge sur tout ce qu’il peut leur reprocher, afin que cette réconciliation ne soit pas factice.

 

 

Après la crise post-électorale, le nouvel homme fort de la république de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a fait savoir clairement que la réconciliation des ivoiriens demeurent une de ses priorités. C’est donc dans le but de joindre l’acte à la parole qu’il a très vite mis sur pieds une commission dite de dialogue, vérité et de réconciliation, présidée par l’ancien premier ministre Charles Konan Banny. On sait aussi qu’on ne peut se réconcilier avec l’autre si on ne pardonne à ce dernier tous les torts qu’on estime que ce dernier nous a commis. En d’autres termes, il ne peut avoir de réconciliation sans pardon. Cependant, on se rend compte que la plupart des personnalités qui ont collaboré avec Laurent Gbagbo sont en exil, avec leurs avoirs gelés. Les moins chanceux sont toujours en prison, sans aucune idée de ce qu’on leur réserve. La semaine dernière, on a appris avec beaucoup de tristesse la mort de Antoine Bohoun Bouabré, ancien ministre sous Laurent Gbagbo et un de ses plus proches collaborateurs. Parti en exil en Israël, l’ancien ministre trainait une maladie qui malheureusement a fini par l’emporter. A la suite de cette disparition, des doigts accusateurs ont été pointés vers le nouveau pouvoir ivoirien. Ils l’accusent d’avoir coupé les vivres à M. Bohoun Bouabré, au point où celui-ci était dans l’incapacité de faire face aux dépenses relatives à ses soins. Une telle situation ne peut que fragiliser le processus de réconciliation nationale car, il ne faut surtout pas oublier que même si on considère que Laurent Gbagbo a perdu les élections avec 46% des voix, cela veut tout de même dire qu’une bonne partie de la nation se reconnait en lui. Déjà que son transfèrement au tribunal pénal international a suscité d’amères réactions auprès de certains ivoiriens, la souffrance de ceux qui l’ont soutenu ne peut que corser davantage les critiques envers le président Ouattara. Mais il n’est jamais tard pour bien faire les choses. Le président Ouattara doit faire un grand sacrifice pour la réconciliation totale des ivoiriens. Il doit pardonner à tous les proches de Laurent Gbagbo et dégeler les avoirs de ceux-ci. Même s’il trouve que Gbagbo est coupable de ce pourquoi il a été arrêté, ceux qui ont travaillé étroitement avec lui ne le sont pas forcement. Il ne faut pas qu’on ait l’impression que ces personnes payent simplement parce qu’ils étaient proches de Gbagbo. Et même si un état ne peut fonctionner dans l’impunité, il faut clairement expliquer les raisons pour lesquelles ces pro-Gbagbo sont mis au restreint. Dans le cas contraire, ils ont le droit de vivre comme les autres ivoiriens et seul le président Ouattara peut poser un acte dans ce sens…pour la réconciliation nationale, la vraie!