femme aux rives nues

déserte

jusqu’à la transparence

 

femme racine

au  murmure de buisson

 

bruissante de fièvres

de feuillage

 

femme au ventre bouillonnant

 d’enfants orphelins

 

je retourne tes entrailles

dans la boue et le végétal

 

j’éternise ton cri

ta parole de fauve

dans ce corps à corps animal

 

je te construis

je te taille

au rythme baroque

 

de mon délire

***

 

 

elle bouge s’étire et se blesse

le corps tailladé

de paysages vagabonds

 

elle se replie

loin du monde

loin des gifles

 

accroupie

au fond de sa nuit

multiple et déserte

 

elle repousse

elle griffe

 

femme dévastée

par les blessures du jour

 

sur sa gorge

sable et sang coule

 

 

(Première partie)