Comment draguer la militante anti-Sarko

Étienne Liebig a donc récidivé. Après avoir donné aux éditions de La Musardine un Comment draguer la militante dans les réunions politiques, il est retourné sur les terrains campagnards (même citadins), au contact le plus proche. Ce qui donne un nouveau Comment draguer la militante (tout court), qu’il a dédicacé hier soir à la librairie La Musardine (rue du Chemin-Vert, proche de la station métropolitaine du Père-Lachaise).

Encore un article qui ne sera pas illustré par un visuel (enfin, si, mais ce n’est pas mon visuel à rien qu’à moi). Hier, je vous expliquai que j’ai tellement publié d’images sur Come4News que mon espace « disque » (celui qui m’est alloué sur le serveur) était total saturé. Impossible de télécharger mes propres visuels. Et les « tauliers » (ouaibemaistres) de C4N restent sourds à mes suppliques. 

Donc, ici, pas de visuels à moi que j’aimeuh, pas de photo d’Étienne Liébig dédicaçant son livre, Comment draguer la militante à la librairie La Musardine, siège des éditions éponymes.

D’un côté, cela tombe bien. J’avais pris trop de retard à vous signaler l’excellent vidéoclip de la bande à Siné (la rédac’ au complet entonnant, sur un air, une composition et des paroles du dit Étienne Viandox, qui accompagne au saxo la chorale de Siné Mensuel) et j’étais donc trop à la bourre, hier soir avant de rejoindre Étienne et Laure Noualhat à la Musardine pour saisir au vol mon barda photographique. De toute façon, pas de photo.

Et pas de chronique de bouquin non plus car ce Comment draguer la militante, je ne l’ai pas lu… J’écornifle un peu trop aux séances de dédicace des éditions et hier soir, j’étais fauché. Certes, j’aurais pu repartir avec un service de presse, mais comme une autre auteure de la maison allait s’en jeter un autre sur le boulevard, j’ai préféré lui coller au train.

Devrai-je attendre de recevoir le bouquin pour le lire et vous le signaler ? Déontologiquement, cette dérogation est acceptable dans la mesure où je connais la teneur du sujet. Car j’ai lu le précédent sur le même thème et que le bandeau (à mon sens fautif, car le pluriel aurait été mieux venu et qu’il s’agit de noms communs) est explicite : « Hollandaises, Bayrouistes, Mélenchonistes, Sarkozystes, Lepénistes, et autres écologistes… qui sera l’élue de votre cœur ». Perso, toutes hormis les sarkozystes sont les élues de mon… mais ai-je bien encore un cœur ?

Au fond des choses

Au fait, a-t-il retrouvé à l’hôtel la militante de Cheminade (cheminadiste ? cheminadienne ?) sans chemise, ni pantalon ? C’est l’une des questions auxquelles je ne peux répondre. La Villepiniste mérite-t-elle bien son nom ? La NPA fait-elle le baveux poutou ? La nathalienne (qui vote LO et Nathalie Arthaud) est-elle prête au coup à trois avec l’hollandaise ? La souverainiste (votant Dupont-Aignan) pratique-t-elle l’amazonienne (dite aussi l’andromaque) exclusivement ? Certaines positions connotent-elles des inclinaisons idéologiques ? Après les dessous de la politique, ceux des politiciennes et militantes sont de nouveau dévoilés par Liebig. Qui n’a rêvé de tout savoir sur l’écolo estivale à loilpé sous sa robe indienne ? À quand le sondage « vaginale ou clitoridienne » pour les militantes et les votantes ?

Pour son précédent opus militant, Étienne, anthropologue de formation et de pratique (en d’autres domaines sociaux), était vraiment allé sur le terrain, soit dans des réunions politiques. Là, m’a-t-il assuré, il a élargi son champ d’investigation aux manifs et à d’autres types de lieux de rencontres, coquines à l’occasion. Les ébats militants de campagne garderont certes quelques secrets pour vous, mais ce second manuel de savoir concrétiser à l’usage des générations électorales est un ouvrage civique avant tout. Indispensable pour aller au contact.

Et il en a de nouveau « tombé » diverses autres, s’arrêtant parfois au seuil du logis (pour diverses raisons, dont certaines, idéologiques, peuvent vous paraître évidentes si vous connaissez l’auteur, pilier de Siné Hebdo puis de Siné Mensuel).  

Je confirme tout le prière d’insérer. Soit (copié-collé) : « Il était temps, enfin, qu’un spécialiste de la séduction, reconnu par ses pairs, écrivit un guide pratique de drague de la militante. Homo politicus peut enfin avoir une sexualité et comprendre du même coup les raisons profondes de son engagement militant. Passant en revue tout l’échiquier politique de l’extrême gauche à l’extrême droite, des squats de la banlieue rouge aux beaux quartiers de Neuilly-sur-Seine en passant par le marché de Montreuil, cet ouvrage donnera à chacun les outils nécessaires pour séduire les militantes politiques. L’auteur, Étienne Liebig, dragueur impénitent préférant visiblement manifester entre désir et plaisir qu’entre Bastille et République, n’hésite pas à multiplier ruses et stratégies, mensonges et déguisements pour parvenir à ses fins lubriques. Il nous permet ainsi d’approcher le discours politique et la fonction militante par une porte d’entrée intime, rarement explorée. Ce livre est surtout porté par un mot d’ordre, un engagement, une idéologie : “Rions de tout, surtout de nous-mêmes” ».

Faute de budget…

J’aurais bien piqué l’idée à Étienne, mais faute de budget, j’aurais sans doute dû me limiter à des militantes plutôt rouge-rose-vert. Ensuite, avouons-le, je n’ai pas le talent d’Étienne ni sa duplicité. Ce qu’il reste de mon petit cœur est en fait un orgueil déplacé (je veux encore être apprécié pour moi-même, pas pour la blancheur éclatante d’un sourire carnassier – là, c’est aussi aparté que Laure Noualhat, présente à cette séance de dédicaces, pourra décrypter).

J’avais été dragué en ligne par une bayrouiste de très haute volée. Genre cadre supérieure, aussi hautaine et galbée qu’une secrétaire des films de Claude Faraldo, pote perdu de vue hélas…). Rendez-vous dans un beau quartier, dîner dans une brasserie huppée, et en fait, je crois bien qu’elle voulait surtout me recruter. Los, los, en dépit de quelques louables efforts pour noyer d’eau ma côte rôtie mentale, elle n’a pas tardé à déceler l’ancien anarcho-éthylique nantais que je fus.

Et là, tenez-vous bien, elle me laisse régler l’addition et ne la raccompagner qu’à la porte de sa berline. Vous comprendrez aisément qu’en mon faible état économique je préfère encore l’ex-quasi stalinienne qui vous offre un pinard de l’Aude, au stand du PCF du Neuf-Trois, à la fête de L’Huma, et qui, pas rancunière, vous claque à la bise alors même qu’elle a raté votre adhésion.

L’écolo un peu bobo très, très propre sur elle, est tentante. Elle soigne d’ailleurs sa mise pour ne pas donner une image négligée-cradingue du mouvement. C’est fort louable, mais dans mon cas, je préfère puer léger la sueur que de donner du pognon à une multinationale des déodorants (et je ne vais pas m’emm… à me concocter je ne sais quelle mixture avec des plantes dénichées chez l’un des rares herboristes qui subsistent). Et puis, il n’y a pas que l’écolo aguichante dans la vie… La technicienne du nucléaire qui fut beatnik en sa jeunesse et en a gardé du poil sous les aisselles n’est pas mal non plus (et peut-être plus ardente au combat révolutionnaire horizontal).

La lepéniste convaincue me tenterait davantage. C’est mon côté aventurier imaginatif. Une ancienne, à particule, de l’Institution Jeanne d’Arc, ne rechignant à rentrer dans son ancien uniforme de lycéenne qui la moule, et m’entraînant, ayant gardé ses soquettes blanches, sous un baldaquin aux couleurs de la France, je ne résisterais pas : trop tartignole à raconter aux copains !

Pour la mélenchoniste, j’ai donné par avance. Très tôt. Pour la socialo, qui fut un temps ma dominante, les variantes sont trop étendues pour en imaginer un portrait-type. L’écolo libertine, fréquentant L’Espace du possible (et que la pratique du yoga fait monter en température au premier émoustillant chatouillis) pourrait avoir ma préférence. Mais risquer une scène de ménage parce que je me tartine du corned beef vachequiriphile sur du pain industriel grillé, cela ne le fera pas longtemps.

La gaucho-féministe intello mais rigolote vaut bien l’effort de faire la vaisselle chaque jour et de passer l’aspirateur (une fois par quinzaine, c’est supportable). Je ne sais si elle figure dans ce Comment draguer la militante, mais je la retrouverai volontiers si Étienne l’a de nouveau pratiquée.

Là où je l’admire, c’est en raison de son apostolat à fréquenter la sarkozyste. J’aurais moins de mal à être persan, à la Montesquieu, qu’à entendre la sarkozyste argumenter. Bon, à la rigueur, si elle défend surtout un gros paquet de pognon personnel, je peux comprendre. Au-delà, je cale. Fusse-t-elle bardée de diplômes, y compris en sciences humaines, tant bien même nous trouverions-nous des points communs, des souvenirs à évoquer, je ne me sens nullement tenu à l’impossible.
Et pourtant, Liébig l’a fait (voire se l’est faite). Chapeau !

Préparez vos argumentaires

Puisque je n’ai pas lu son bouquin (contrairement au précédent et à tant d’autres, car le gaillard est prolixe), autant vous entretenir d’autre chose.

Hier, c’était du site de Siné Mensuel et de sa chorale interprétant le désormais fameux  La France forte (voudrait te dire, pov’ con, casse-toi !) que je vous régalais les yeux.

Depuis, l’animateur du blogue-notes Torapamavoa Nicolas m’a fait découvrir son clip râpeux (sens deux, variante : rappeux) qui n’est pas du tout triste. C’est sur son blogue, sur DailyMotion, et sur le site Ensemble, ça va pas être possible. Avec les chroniques de Juan Sarkofrance, la visite assidue de ces sites devrait vous fournir assez d’argumentaires pour draguer de l’écolo à la bayrouiste en passant par la lepéniste. L’antisarkozysme (forcément primaire, ce qui vaut redondance ; le secondaire n’étant pas sciemment imaginable) marche à tous les coups avec les militantes hors UMP. Le feutré pourrait même vous valoir les faveurs de Roselyne Bachelot (charmante en privé) si vous parvenez à l’émoustiller. C’est dire que le dénominateur est commun à beaucoup.

J’espère que la sarkozyste de Liebig était super-canon, de braise, et tout le toutim. Que voulez-vous, je ne peux vouloir du mal à cet auteur-compositeur-interprète qui n’aurait pas hésité à culbuter Bernadette Chirac pour contribuer à l’avancée de la socio-ethnologie contemporaine.

Son Comment draguer la militante est lourd de 200 pages que j’imagine parfois hilarantes, ce pour seulement 14 euros (sur le site de La Musardine, plutôt 15 ailleurs).
Je conclurai d’un  « mot  » (là, je me surpasse) : 978-2842715038 (c’est l’ISBN-13, utile à signaler à votre libraire de quartier habituel pour une commande).

Enjoy!

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !