Lundi 23 juillet, la Chine a officialisé l’implantation d’une préfecture dans l’archipel des Paracel, imposant de fait sa souveraineté sur ces îles, que lui contestent aussi bien le Vietnam que les Philippines.

 

La pression monte en mer de Chine ! Et cela est dû à l’attitude provocante des autorités chinoises. En effet, la Chine a officialisé le lundi 23 juillet, l’implantation d’une nouvelle préfecture dans les îles Paracel. Des îles dont la souveraineté est contestée par le Vietnam et les Philippines. Plus précisément, cette nouvelle municipalité se nomme Sansha et est implantée sur l’île de Yongxing. 

Suivra rapidement l’établissement d’une garnison militaire pour veiller à la sécurité des Chinois présents sur place, alors que l’Etat chinois a déjà construit une banque, un super-marché et un hôpital pour subvenir aux besoins des quelques centaines d’habitants, vivant essentiellement de la pêche.

 

La Chine répond à sa doctrine impérialiste et justifie son implantation sans concertation par une soi-disant présence historiquement datée d’il y a 2 000 ans. Cette escalade semble répondre à la décision du Vietnam d’adopter une loi sur la mer, où elle incluait les îles Paracel dans son territoire, sous la pression de la frange la plus nationaliste des gouvernants.  

 

Le conflit concernant ce bout de terre en pleine mer a débuté début 2012, à cause de pêcheurs qui étaient venus s’aventurer dans ces eaux lointaines, avec la bénédiction de l’Etat chinois et la protection des bateaux de gardes-côtes, ce qui avait provoqué un accrochage en mer ainsi qu’un incident diplomatique.

 

Mais pourrait-on se demander, pourquoi un tel conflit pour de simples rochers, îles et îlots ? Pour illustration, l’île principale des Paracel, Yongxing, où a été implanté la préfecture de Sansha, ne représente qu’une superficie de… 2,13km². De plus, les conditions de vie y sont austères : une chaleur particulièrement lourde et humide, une absence d’eau potable, l’impossibilité de cultiver quoi que ce soit…

 

Mais l’intérêt est double pour la Chine : économique et diplomatique. Economique tout d’abord, du fait que si la souveraineté chinoise est reconnue, sera tracé un cercle de 160km de diamètre en vertu du droit international, où la Chine pourra exploiter les ressources, en l’occurence halieutiques, et probablement gazières et pétrolières. Diplomatique aussi, car elle impose de fait sa suprématie sur les pays d’Asie du Sud-Est en mer de Chine. Mais plus globalement, des pays comme le Vietnam ou les Philippines sont regroupés au sein de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), une organisation dont le principal allié se nomme les… Etats-Unis. Ainsi, en instaurant un conflit avec le Vietnam ou les Philippines, la Chine instille une tension plus globale avec le pays de l’Oncle Sam.

 

Des îlots équivalents de confettis à l’échelle terrestre, semblent insignifiants. Mais quand cela peut potentiellement opposer la Chine aux Etats-Unis, cela n’a plus rien d’anodin.

 

Source : Le Monde.