La flûte à Salzburg.

 L’ultime opéra du divin Mozart est à l’affiche du festival de Salzburg. Une fois de plus, l’enfant du pays sera dignement honoré avec ce qui se fait de mieux aujourd’hui, tant sur scène que dans la fosse. La flûte enchantée est un peu un opéra atypique de Mozart. D’inspiration franc-maçonne, le livret fut écrit par Schikaneder, le directeur d’un théâtre populaire de Vienne. Evidemment, c’est un peu par là que pêche cette œuvre. N’est pas Da Ponte qui veut. 

Malgré cela, une fois de plus, le génie salzbourgeois s’est surpassé, composant une musique d’une force et d’une originalité incroyable. Curieusement, les deux personnages principaux sont un peu éclipsés par les personnages plus secondaires comme Papageno, l’oiseleur, bizarrement accoutré. Naïf et généreux, il demande au chanteur qui l’interprète de l’humour et de la fantaisie. A la création, c’est Schikaneder, lui-même, qui avait tenu ce rôle à la grande joie du public populaire viennois.

La reine de la nuit, si elle apparait peu n’en doit pas moins exécuter deux airs très difficiles, d’une virtuosité époustouflante. La soprano allemande Mandy Fredrich est parfaite pour ce rôle de méchante.

Le grand prêtre Sarastro se doit d’être une basse profonde au phrasé impeccable. Les deux tourtereaux Tamino et Pamina paraissent bien timides à côté de ces personnages hauts en couleur. Le personnage de Tamino est un « ténor di grazia » qui doit privilégier la grâce et la beauté du timbre à la puissance. 

Cette année, place aux instruments anciens avec le fameux Consentus Musicus de Vienne et son chef charismatique Nikolaus Harnoncourt. 

Evidemment, ce genre d’histoire peut paraître un peu grotesque de nos jours, mais c’est la loi de l’opéra, il faut se laisser aller sans trop y croire. Et puis il y a la musique toujours aussi géniale et moderne.

A ne pas manquer ce soir sur Arte. Ah, si Arte n’existait pas, il faudrait l’inventer.

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6 réflexions sur « La flûte à Salzburg. »

  1. [b]In extenso ! avec enthousiasme ! Vieilleforge, merci pour le rappel sur Arte et l’article en soi. [/b]

  2. « Ah, si Arte n’existait pas, il faudrait l’inventer. »

    Si Dieu n’existait pas il faudrait l’inventer
    (Voltaire)

  3. …la sagesse difficile à trouver
    quand on s’est volontairement mis
    …sur une voie de garage, MOZARINE.

    « Mais le ciel est alors inondé de lumière
    et elles s’évanouissent dans les ténèbres
    ainsi que lui. Sarastro et le chœur des
    prêtres apparaissent pour vanter les mérites
    des nouveaux initiés, et louer l’union de
    la force, de la beauté et de la sagesse . »

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