on est libre, oui, mais à quel prix ?

Que d’espoir dans le coeur des tunisiens lorsque le 14/01/2011 mettait à terre le règne de Ben Ali . Péniblement durant ces longs mois le pays a essayé de se redresser ; un pari difficile pour ces hommes qui espéraient un avenir meilleur mais l’espérait arriver d’un claquement de doigt.

Les choses ont changé , c’est vrai …aujourd’hui dans les cafés et dans les rues on parle librement de ses idées politiques, de ses espoirs , de ses regrets , on se sent moins épié, surveillé. 

Pour ceux qui ont des diplomes supérieurs mais qui restent sans boulot une bonne chose est arrivée ,une petite allocation chômage ; mais ils sont des milliers à n’avoir pas fait d’études et eux restent sur le bord de la route .

Car pour beaucoup rien n’a changé , le travail au noir existe toujours si ce n’est de plus en plus, le manque de tourisme a même créé de nouveaux chômeurs .On dit que les touristes sont revenus ! pourtant ce mois ci encore dans les ruelles de Houmt souk la "capitale " de l’ile de djerba , de Midoun la ville touristique, on n’ entend pas ce brouhaha qui mêle arabe français italien ou allemand . On remarque c’est vrai quelques asiatiques …quelques , je n’en ai croisé qu’une dizaine et c’etait le meme groupe à Douz que sur le bac de Djerba .

Certains projets ont dû stopper , les complexes tournés vers le tourisme restent en stanby, les banques ne voulant pas prendre de risques tant que le nouveau président ne sera pas élu fin 2012.

La misère s’est installée dans des familles dont le fils le père ou le frère a tenté de se déraciner vers l’europe. Maryam fait partie de ces familles qui trainent leur pauvreté .Mère de 3 enfants elle a vu son mari partir ;il n’est jamais arrivé sur les rivages d’italie, alors ses parents quand ils le peuvent lui envoient de Zarzis où ils vivent quelques produits de premiere necessité , et quand il veulent venir la voir malgré leur grand age (le pere à pres de 90 ans) ils font du "stop" parce qu’un taxi ou meme le bus serait trop cher . Elle drapée dans son habit traditionnel, lui plié sur sa canne ,ils attendent au bord du chemin que quelqu’un comme nous ait la gentillesse de les accompagner pour un bout de chemin . Maryam est restée sur l’ile où elle habite un petite maison avec ses gamins, espérant trouver un petit boulot pour joindre les 2 bouts ,mieux qu’avec les quelques heures de ménge qu’elle grapille de ci de là  car c’est difficile malgré la baisse de prix des denrées de base de nourrir ce petit monde …

Certaines ont fait le choix d’un métier réservé habituellement aux hommes, vendre sur les bords de route l’essence venue de lybie ou d’algérie dans ces kiosques qui fleurissent reconnaissables à leurs bidons entassés et bouteilles minérales  . Son gamin joue dans la poussiere du trottoir à côté d’elle , Elle ne veut pas montrer sa pauvreté ,joliment habitllée de vêtements typiques fraichement lavés elle passe sa journée assise sur sa chaise à attendre d’hypothétiques clients …

 On est libre mais à quel prix …