Norman Mailer s'est éteint, à l'age de 84 ans, d'une insuffisance rénale. Une partie de la conscience américaine..

Haï par certains…vénérés par d'autres, le pamphet ravageur qui n'avait de cesse de soulever des contreverses à chaque publication. Deux prix Pulizter, en 1969 avec "Les Armées de la Nuit"  et en 1980 avec "Le Chant du Bourreau" couronnent le pugiliste des lettres…

Norman Mailer ne laisse pas indifférent, témoin privilégié de ce siécle et étalant ses ouvrages pour livrer un style provocateur, lui conférant un statut d'irrévencieux..

Une de ses dernières interviews, au crépuscule de sa vie, des propos recueillis par Manuel Carcassone,  du journal "Le Point", refléte bien le caractère trempé de Norman Mailer :

"Nous sommes en mauvais état. Nous sommes gouvernés par des faussaires : il y a une aspiration au changement. Nous avons honte de ce gouvernement, non seulement du point de vue de la morale, mais aussi au nom de l'efficacité, mais je dois nuancer le propos sur Georges W Bush : il est si critiqué et par tout de nouveaux convertis, qu'il devient, je n'irai pas jusqu'a dire sympathique, mais au moins mystérieusement humain et faillible. Bush n'est pas un phénomène : c'est le prix que nous payons désormais pour la stratégie politique dévoyée à laquelle nous avons fait allégeance depuis la seconde guerre mondiale. Nous sommes une nation chrétienne, qui pense à l'argent toute la semaine, jusqu'au dimanche, ou nous allons à l'Eglise. Il nous fallait un ennemi : ce fut le communisme. Nous avons passé cinquante ans a fomenter des complots foireux avec la CIA, a imaginer l'axe du mal dont la tête était à Moscou. Regardez ce que nous avons fait à Cuba ! N'importe quoi ! Même les plus intrépides de nos dirigeants, Eisenhower ou Kennedy, étaient obsédés par la lèpre rouge. Nous avons été configurés, défigurés, désorientés par la guerre froide. La présidence a perdu de son pouvoir : Bush est la moitié d'un homme, spirituellement parlant, il a perdu sa boussole morale. Mais ce président tronqué devait avoir un ennemi, une guerre sainte, une guerre contre l'Islam."

Une courte analyse, mais bien séante de la pensée de Norman Mailer. Son dernier brûlot, son dernier baroud d'honneur, "Un chateau en enfer", clot son oeuvre littéraire. La jeunesse d'Adolf Hitler, revu et corrigé, et soulevant sa contreverse habituelle. Le ton est donné, raconté par un démon, sous-fifre de Satan..Une vision dissumulée du Pentagone !

Les Nus et les Morts, récit autobiographique, inspiré de son incorporation sur le front du Pacifique, lors de la seconde guerre mondiale, était le prélude de 50 années, la plume trempée dans le vitriol. L'air bourru, n'avant de cesse, d'éreinter l'obsession patriotique, voulant imposer la démocratie, sous fond de banniére étoilée :

"On n'insuffle pas la démocratie à un pays malade. Georges W Bush est le prie président que j'ai vu, ce n'est pas peu dire car j'ai connu Ronald Reegan !

De la conquête de l'espace, en passant par la boxe, qu'il aimait bien pratiquée, l'un de ses derniers ouvrages "Le Combat du Siècle", le match d'anthologie opposant Mohammed Ali à Georges Foreman, à Kinshasa..tout un symbole. Une partie de la conscience américaine…