Le salariat étudiant à double tranchant

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En 2007, trois-quarts des étudiants de l'hexagone sont salariés afin de subvenir à leurs besoins. Au détriment parfois de la réussite de leurs études.

 

 

1 700 000, soit huit étudiants sur dix, contraints de travailler. Tel est le constat affiché par l'Observatoire de la vie étudiante (OVE), dans une récente publication (« La vie étudiante : repères », 2007). Plus grave : la moitié d'entre eux exerce un emploi tout au long de l'année, chiffre en augmentation constante (100 000 étudiants salariés de plus depuis 1996).

Marie, 22 ans, étudiante au CLSH de Nancy, allie 17h30 de travail professionnel et 30 heures de cours : « Le pire, c'est la fatigue intellectuelle. Quand tu es en cours, tu n'as qu'une envie, c'est rentrer chez toi pour te coller devant un programme abrutissant ». Difficulté de conjuguer travail et études, accumulation de fatigue, présence plus restreinte sur le campus… Seuls 40% des étudiants salariés obtiennent leur diplôme en fin de cursus, contre 60 % sur la moyenne étudiante globale.

 

77,3 % inéligibles au Crous

 

Quelles sont les raisons qui poussent un étudiant à se salarier ? D'abord l'actuel système de bourse, qui dispense beaucoup d'étudiants d'aides extérieures (77,3 % inéligibles aux aides du Crous). Ensuite, la baisse flagrante du pouvoir d'achat, qui incite à se salarier en plus des aides du Crous.

Si beaucoup d'étudiants se salarient, peu d'entre eux connaissent les aménagements liés à leur statut. Exemple : en licence, en cas d'incapacité à suivre un TD, il est possible de remplacer le contrôle continu par un contrôle terminal, ou d'être prioritairement inscrit aux horaires de TD adaptés à votre emploi du temps professionnel. Des aménagements spécifiques peu connus de la collectivité étudiante, et donc rarement appliqués. Finalement, l'étudiant salarié se retrouve soumis au même régime que l'étudiant lambda.

 

Défiscalisation en cours

 

Tout le monde ne désapprouve pas le salariat étudiant pour autant. Pour l'UNI, syndicat de la droite universitaire, il ne peut être que bénéfique. En travaillant plus tôt, l'étudiant aborde un axe professionnalisant dans sa formation personnelle, lui assure une meilleure transition de l'université à la vie active.

Récemment, la question du salariat étudiant a été abordée par le nouveau gouvernement et son ministre du Travail Xavier Bertrand. Fidèle aux propositions de campagne de Nicolas Sarkozy, il promet la défiscalisation du salariat étudiant. Concrètement, les jeunes concernés conserveraient leur échelon de bourse et leurs aides sociales. Si cette mesure épaule l'étudiant dans son statut d'employé, elle ne contribue en rien à le décharger de ce poids.

 

 

 

LES CHIFFRES

24 % des étudiants sont salariés tout au long de l’année 

29 % travaillent l’été comme saisonniers

13% travaillent à temps partiel au moins six mois dans l’année

25% des étudiants n’exercent aucune activité

 

570€ : salaire maximal perçu par la moitié des étudiants salariés.

3 réflexions sur « Le salariat étudiant à double tranchant »

  1. Les bouffons (facile à repérer) se suivent et se ressemblent sur come4news 😀

    Il n’empêche qu’il est dur de concilier ses études avec un travail. Mais la crise (en plus du reste) n’épargne malheureusement pas nos étudiants.

  2. Le pseudo « Blaise est un… » est prié de s’exprimer sous un autre. Tout commentaire sous ce pseudo ridicule sera effacé immédiatement.

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