1992. Deux évènements pour le groupe Indochine et son chanteur-leader. Sortie du double-album Urgence, regroupement de vingt-sept artistes pour la recherche contre le Sida. On sait que Nicola Sirkis n’est pas indifférent à la maladie, ni au rejet dont les malades sont victimes. Allons donc, version acoustique exclusive de Tes yeux noirs.
Et puis, il y a Dans la lune… qui débarque un peu comme un cheveu sur la soupe. Mauvais présage, une certaine appréhension envahit le public. Déception palpable avec Le Baiser, aucune promotion, pas de tournée… Voilà que Nicola Sirkis sort un album solo ! Rumeur renforcée, Indochine serait-il sur le poteau des condamnés ? La presse s’apprêterait-elle à le fusiller sans hommage ?
Mais où sont donc les nouveaux fans ? Ils sont là, ils sont partout, chacun à son poste. Ils achètent Dans la lune… et sont agréablement surpris. L’objet constitue une véritable curiosité.
Loin de toute pression commerciale, Nicola Sirkis se fait plaisir.
Des reprises de A à Z, enregistrement à Paris de Noël 1991 à Juillet 1992.
Le groupe est en stand by, notre chanteur a besoin d’évasion. Au rendez-vous, Patti Smith, Tears For Fears, les Sparks, il y en a d’autres. A noter la sublime reprise de Gérard Manset, avec Entrez dans le rêve (que Manset a justement écrite en pensant à Indochine). Il s’agit cette fois de rendre à Manset ce qui appartient à Manset.
Alice dans la lune est, quant à elle, une adaptation française d’un morceau pop, digne d’une tragédie, signée Young Marble Giant (groupe culte de Nicola Sirkis).
L’album est gaiement clôturé par Le seigneur des toits, adaptée de Tom Tom Club et enregistrée le soir du réveillon de Nouvel An. L’atmosphère joyeuse et festive y est particulièrement communicative.
Malheureusement, ces chansons rares sont peu diffusées en France, et l’on en ressent l’envie de découvrir les versions originales afin de prolonger le plaisir.