Résultats politiques quantifiés

Que l’on ne s’y méprenne pas, le cabinet Mars § Co n’a  pas planché sur la qualité personnelle de chacun de nos ministres, mais sur les « indicateurs » à prendre en considération pour quantifier les résultats  des  objectifs  politiques fixés pour chacun des ministères   dans les lettres de mission de l’Elysée.

Mars & Co, cabinet en stratégie, a planché pour aider le gouvernement à fixer ces «indicateurs de résultats» par rapport à des critères fixés  conjointement au préalable par le Cabinet privé, Matignon et les Ministères. (Une trentaine de critères environ on été retenus par Ministère)

Les médias citent quelques uns de ces   « indicateurs de  résultats », il sera tenu compte  par exemple du nombre d’  élèves handicapés accueillis, de  la  «progression de l’assouplissement de la carte scolaire» pour l’Education,  de la «fréquentation des musées quand ils sont gratuits» pour la Culture, du «nombre d’étrangers admis au titre de l’immigration de travail» pour l’Immigration.

Le cabinet ne devrait pas intervenir semble-t-il  pas dans l’évaluation des résultats politiques.

C’est au Chef de l’Etat, à Matignon et aux Ministres qu’il appartiendra, entre eux et en toute discrétion, d’évaluer les résultats politiques d’après ce que j’ai pu comprendre.

 

 

Pourtant j’ai pu relever dans la presse des appréciations contradictoires  qui laisseraient entendre un « développement du recours à des consultants privés pour évaluer les politiques publiques  et le doute s’installe en mon esprit :

Ne parler que de qualitatif, c’est se voiler la face sur le fait qu’il y a une obligation de résultats  soutient Monsieur Gilles Bonenfant, Responsable  du cabinet Eurogroup, qui  a travaillé à l’élaboration du «tableau de bord de la réforme», un autre système d’évaluation de la politique du gouvernement lancé par l’UMP en novembre.  Mais il note toutefois que   toutes les réformes ne sont «pas quantifiables». Selon lui,    « l’engagement de résultats dans le public, tel que l’évaluation des performances des ministres est novateur, mais ancien et quotidien dans le privé»… certes, la France «n’est pas une entreprise, mais on a longtemps considéré que la fonction publique avait trop de temps devant elle».

Monsieur Michel de Sahb Directeur du cabinet de conseil Opus 3, confirme le «développement» du recours à des consultants privés pour évaluer les politiques publiques. Le déclencheur étant, selon lui, «l’Union européenne, qui a poussé les Etats membres à mener ces études et à rendre des comptes en matière de résultats».  Toutefois,  s’il pense intéressant  de mesurer, au plus haut niveau, l’action publique»,  Michel de Sahb note qu’il  y a aussi des éléments importants qui s’interposent , très difficiles à quantifier : On est sur des choses complexes : on ne peut pas décerner comme ça un 12/20.», d’ autant que des facteurs extérieurs ,envolée du cours du pétrole, prévisions de croissance, etc.…  risquent de peser sur les résultats des réformes, comme celles censées booster le pouvoir d’achat.

Monsieur Loïc Maherault du Cabinet Altidiem, en mettant  en garde contre la tentation de foncer sur l’évaluation de mesures «aussi récentes», alors que leurs résultats «se joueront sur un horizon d’environ trois ans »  juge  difficile, d’avoir un retour sur initiative dans un délai aussi court.

Des commentateurs soulignent que le secteur public fait de plus en plus appel aux cabinets de conseil privés. Cette pratique est  utilisée depuis des décennies dans le Secteur privé qui ne s’en prive pas pour  démissionner,  sanctionner  ou réorienter  les cadres et les employés « défaillants » dans leur engagement de résultat par rapport aux objectifs  fixés par leur hiérarchie.

 Ce ne sera pas le cas dans le Gouvernement :

Des Caraïbes où il se trouvait pour entre autre  vérifier que les mesures pour effacer les conséquences du cyclone Dean avaient été mises en œuvre, Monsieur Fillon,  pour  calmer les «  rumeurs »  et les « interrogations » suscitées  par les « notations des ministres »  et  un «  possible remaniement  ministériel », a jugé bon  vendredi soir, de remettre les choses au point :

 «On n'est pas à l'école. On ne va pas noter les mi­nistres. Il s'agit de noter leur politique, pour le cas échéant, redresser une situation quand une action ou un engagement n'est pas tenu» … 

 Il ne s’agit pas de noter les ministres, on n’est pas à l’école. Il s’agit d’évaluer les politiques  a  répété  le Premier Ministre.

Monsieur Fillon a précisé qu’il ne serait pas « noté » lui-même  : L'action du premier ministre, c'est la somme du travail de tous les ministres»

Ce qui revient à dire, selon mon entendement, qu’il ne sera pas noté sur la somme du travail de tous les ministres ?  

«Ce n’est pas un système de notation ni de personnalisation»  a  renchéri   Matignon.

L’opposition  n’a pas manqué de protester en faisant remarquer que c’est le rôle des   Parlementaires de souligner les bons ou mauvais résultats politiques et sociaux du Gouvernement.

ooOoo

«Ce n’est pas un système de notation ni de personnalisation»  a  renchéri  Matignon.

Ainsi,  chacun des  ministres  ne sera  tenu  de rendre compte « le cas échéant » que de  son  résultat politique.

Leur qualité personnelle, leur défaillance personnelle, leur écart de langage public, leur vie privée, leur étalage à la Une des magazines, leur confidence people, ne seront pas évoquées ni évocables dans cette évaluation.  Blanc seing absolu. Seul le résultat politique compte.

En conclusion, le  Premier Ministre ne sera pas « noté » sur  « la somme » des résultats, l’évaluation se fera « en privé » et en toute discrétion.

Je vois mal un Gouvernement publier un résultat pour l’exposer officiellement aux  critiques.  Un bon résultat politique pour un Gouvernement, n’est pas toujours celui espéré ou attendu   par l’opposition et par l’opinion publique.

Eh bien pour nous, sans avoir recours à Mars § Co dont nous avons cependant payé la note,   nous évaluerons et nous noterons en fonctions de nos propres objectifs,   les résultats politiques du Gouvernement  sur pièces,   avant de voter pour les  Municipales !