Milan San Remo 2013 restera très certainement dans les annales du cyclisme mondial. C’est en effet sous des conditions climatiques dantesques et au terme d’un parcours raccourci de 50 km que l’inattendu Gérald Ciolek s’est imposé lors de la première des classiques printanières à parfum d’hiver. Le coureur allemand a devancé sur la ligne le grandissime favori et talentueux slovaque Peter Sagan. Sylvain Chavanel termine au pied du podium derrière Fabian Cancellara. En plus du scénario atypique qui a vu les coureurs rejoindre leur bus respectif au beau milieu de la course, cette édition restera historique à tout point de vue puisqu’il s’agit de la première victoire d’une équipe africaine parmi l’élite du cyclisme mondial. La formation sud-africaine MTN-Qhubeka (2ème division), qui bénéficiait d’une invitation officielle de la part des organisateurs (Wild Card) a justifié la confiance qui lui a été accordée.
Le successeur de Zabel au coeur du dégel
Considéré comme le successeur d’Erik Zabel suite à son titre de champion du monde espoirs en 2006, Gérald Ciolek aura pris son temps pour remporter sa première victoire de prestige sur le circuit World Tour hormis une étape de la Vuelta en 2009.
Le coureur allemand se souviendra sans doute longtemps du scénario qui l’a amené sur la 1ère marche du podium. Il est en effet peu commun que la neige s’invite à la fête. Les conditions météorologiques ont ainsi obligé les organisateurs à interrompre la course et à la raccourcir en faisant notamment l’impasse sur le col du Turchino. La course a ensute repris à 85 km de l’arrivée, en respectant l’écart de l’échappée matinale composée de 6 coureurs avec le peloton soit un peu plus de 7′ d’avance. Comme à son habitude, le peloton est revenu sur les échappés aux abords de la Cipressa avant d’engager la bataille finale.
Chavanel et Sagan trop justes
Le belge Philippe Gilbert a ainsi démarré les hostilités avant qu’un trio composé de Chavanel, Stannard et Vorganov se détache dans la descente précédant l’ascension du Poggio, dernière difficulté du jour. Chavanel a confirmé sa bonne forme du moment dans l’ultime montée en basculant en tête au somment en compagnie de Stannard après avoir lâché Vorganov. Cependant, les multiples attaques dans le groupe de favoris ont eu raison de l’échappée.
Après les tentatives d’Iglinsky puis de Paolini, c’est l’offensive du suisse Fabian Cancellara qui a été la plus tranchante permettant à 4 coureurs de prendre de l’avance dans la descente vers San Remo. Parmi eux, le jeune prodige et favori Peter Sagan sur lequel tous les yeux se sont braqués à l’approche du final. Les poursuivants sont revenus rapidement sur les 2 hommes de tête avant de se disputer le sprint final. A ce petit jeu là, c’est l’allemand Gérald Ciolek qui était le plus malin et s’est imposé au nez et à la barbe du jeune slovaque. Il devient ainsi le premier allemand a s’imposé depuis le 4ème sacre d’Erik Zabel en 2001. Tout un symbole…