Une nouvelle littéraire qui fait peur. Un livre longtemps banni qui va refaire surface après des décennies de tabous à son sujet. Un concentré abjectes d’inepties couchées sur le papier par un cerveau gangrené par la folie et la méchanceté pure. Un roman écrit dans un contexte de crise, entre les 4 murs d’une prison allemande après un putsch raté, issu d’un auteur du même acabit. 

L’oeuvre d’Adolf Hitler, composée entre 1924 et 1925 et qui fut un best-seller forcé en Allemagne pendant son terrible joug, sera de nouveau disponible à tous dès le 26 janvier prochain. Il faudra tout de même franchir le Rhin pour se le procurer. Un magazine d’Histoire va publier, à partir de cette date, de larges extraits une fois par semaine des inepties du Fuhrer. 

L’éditeur anglais, MacGee, propriétaire de la revue, est déjà sous le feu de nombreuses plaintes issues d’associations juives et de défenseurs de la loi. Il n’en est pas à son premier coup d’essai provocateur. Déjà en 2009, il a fait publier des écrits signés de dignitaires nazis. L’attitude de la maison d’édition est jugée hors la loi, en effet, en Allemagne, il est interdit de rééditer des proses, des phrases, des idées prônant l’idéologie nazie. 

 

Cependant, trouver Mein Kampf sur internet est nettement plus facile que de dénicher une aiguille dans une botte de foin. La législation concernant les reliquats du IIIème Reich n’étant pas la même partout dans le monde, sur certain site, le livre d’Hitler est disponible à la vente. En France, tout comme en Allemagne, il est interdit de commercer des objets portant la croix gammée.

 

Les droits du livre appartiennent à l’Etat de Bavière, une sorte de cadeau d’Hitler à cette région. Son Ministère régional  des Finances s’est chargé d’interdire à toute maison d’édition de réimprimer une quelconque page de ce sinistre bouquin. Il y a pourtant derrière, une véritable mine d’argent, la Bavière est assise sur un sombre trésor qu’elle ne souhaite pas exploiter afin d’éviter un mésusage par des groupes néonazis. 

 

D’un point de vue historique, construire un véritable culte du secret autour du livre n’est pas une si bonne chose. Il est intéressant de mettre en avant les théories idiotes et nauséabondes d’Hitler pour que tout le monde sache ce qu’est réellement le national-socialisme. Un éclairage sur ce "gloubi-boulga" mal dosé mêlant préjugés, légendes urbaines, rumeurs, aspects mythologiques ou encore des dogmes mal saisis par un cerveau malade. 

 

C’est d’ailleurs dans ce but, qu’en 2015, une version rehaussée verra le jour. Une édition complétée de commentaires contrebalançant  les propos pestilentiels de ce petit autrichien moustachu qui était un aussi piètre écrivain qu’il était peintre.

 

Par analogie, il ne serait pas bête de changer de comportement vis à vis de Marine Le Pen. La stigmatiser, la cacher, ne pas en parler est une mauvaise conduite concernant ce genre de doctrine. Il faut mieux les mettre devant les projecteurs pour qu’ils se ridiculisent par eux-mêmes. Se rendre compte qu’une fois toute leur véhémentes critiques sorties avec rage, ils ne savent rien proposer de concret. 

 

Surfer sur la vague des mécontentements n’est pas une bonne chose surtout si on ne sait pas tenir sa planche. Un mauvais geste et c’est la noyade assurée.