Ils étaient plusieurs centaines d'indonésiens dans les rues de Jakarta ce mardi, pour demander la protection de leurs lieux de culte. Les fidèles de l'Ahmadisme, considérés comme hérétiques par les autre musulmans, sont persécutés ces derniers mois par les musulmans radicaux de l'île. Dans le défilé se trouvaient aussi d'autres confessions, qui se sentent également menacées, notamment des chrétiens et des musulmans "modérés" s'étaient joints au cortège.

Cette manifestations intervient peu après les attaques envers une mosquée, incendiée durant la nuit ainsi que du vandalisme commis dans une école appartenant aussi à cette confession, à la fin du mois d'avril. Si personne n'avait été blessé dans ces opérations, il arrive malgré tout que  les ahmadis soient chassés de leurs domiciles, battus ou harcelés par les autres musulmans. Ils ne représentent en effet que 200 000 personnes sur l'île qui compterait 220 millions d'habitants, dont 88% de musulmans.

Ce groupement religieux qui se revendique comme étant l'islam véritable, tire son nom de son prophète Hadhrat Mirza Ghulam, né en Inde, déclaré aussi selon "The Encyclopedia of Religion",  "un prophète (nabi), le réformateur attendu (mujaddid) du XIVe siècle, le Mahdi et le Messie promis (masih maw'ud)" ce qui constitue une sorte de sacrilège pour les autres musulmans pour lesquels Mahommet ne saurait être que le dernier prophète, à l'exclusion de tout autre.

L'originalité de ce mouvement est également de rejeter toute forme de guerre sainte ou de terrorisme et de considérer que Jésus a bien été crucifié, mais qu'il est resté vivant, et qu'il a même été inhumé en Inde, contrairement aux autres musulmans, pour lesquels il serait monté directement au ciel, sans mourir auparavant, jusqu'à son retour attendu peu avant l'apocalypse. Les ahmadis célèbrent actuellement les cent ans de la mort Hadhrat Mirza Ghulam, mort en 1908, et après laquelle fut fondé un califat encore en activité, califat purement symbolique. 

Dans la manifestations des banderoles appellent à l'entente entre les communautés : "Stop au fascisme religieux" ou encore "Stop à la violence au nom de la religion". Le 23 avril, quelques jours avant l'attaque de la mosquée, l'Agence coordinatrice pour la surveillance des cultes aurait demandé à dissoudre l'Ahmadisme et à faire cesser leurs activités. Les minorités religieuses seraient en effet à terme menacées et si les persécutions envers les chrétiens sont actuellement un peu moins fréquentes, leur situation n'en est pas pour autant enviable : 108 édifices chrétiens ont été menacés de fermer à cause des fondamentalistes et les autorités semblent dépassés par le phénomène qui touche aussi les autre confessions, bouddhistes et hindouistes.

Si l'Indonésie reconnaît six religions sur son territoire, islam, catholicisme, protestantisme, bouddhisme, hindouisme et confucianisme, elle contraint chacun à faire mention de sa religion sur sa carte d'identité, ce qui expose les minorités religieuses à la violences des fondamentalistes et ne leur confère pas les mêmes droits qu'aux autres habitants.

Sources :

 http://www.portstnicolas.org/spip.php?article36&psn_f=go&psn_id=id

 

http://www.cyberpresse.ca/article/20080428/CPMONDE/80428053/1014/CPMONDE

 

Sur l'Ahmadisme

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ahmadisme

 

http://www.cisr-irb.gc.ca/fr/recherche/rdi/?action=record.viewrec&gotorec=449741

 

Au sujet du calife

 http://www.sidwaya.bf/dossier_centaire-khilafat-ghana.htm