Maghreb : la course à l’armement continue

La course à l’armement au Maghreb n’est visiblement pas près de s’arrêter de sitôt : après le Maroc et l’Algérie, c’est autour de la Libye de chercher à renforcer son arsenal militaire. Selon le journal russe Vedomosti, la délégation russe qui s’est déplacée à Tripoli, en compagnie du président Poutine- qui a achevé une visite de deux jours jeudi- a signé des contrats militaires d’une valeur de 3 milliards de dollars. Ces contrats concernent notamment la vente de 12 chasseurs Su-35 dernier cri (dont les essais viennent de débuter en Russie) et de batteries de missiles sol-air à faible portée Top-M2E, ainsi que la réparation et la vente de pièces destinées aux armements achetées par la Libye à l’ex-URSS.

Le président Poutine qui s’est exprimé à l’issue de son séjour y a fait référence en demi-mot sans en révéler la teneur. « Les accords conclus entre la Russie et la Libye importent beaucoup non seulement pour les entreprises de défense russes et le renforcement du potentiel défensif de la Libye mais visent aussi à résoudre certains problèmes civils », a indiqué le président russe qui quitte le Kremlin dans trois semaines.

Au Maroc, où s’est rendu jeudi le premier ministre français François Fillon, la signature portant sur la vente par la France d’une frégate au royaume est attendue. Cette vente va contribuer à renforcer une coopération militaire intense entre les deux pays : malgré la crise des Rafale, le Maroc reste un client important de Paris dans ce domaine. Inquiet de la politique d’acquisition engagé par l’Algérie, Rabat a également signé un contrat avec l’Espagne pour l’acquisition d’autres types de matériel militaires.

L’Algérie, qui a passé des contrats militaires avec les russes de plusieurs milliards de dollars pour moderniser son armée, continue de faire jaser de nombreuses chancelleries occidentales à Alger. Certaines sources avancent même le chiffre astronomique de 14 milliards de dollars de contrats d’armement, un chiffre jamais confirmé à ce jour.

Seules la Tunisie, dépourvue de ressources naturelles et la Mauritanie, confrontée à la pauvreté, sont restées en marge de cette frénétique course qui s’est emparée des pays Maghrébins. Si dans l’absolue, cette course participe d’une volonté de dissuasion, pour de nombreux experts, en revanche, ce surarmement pourrait à terme provoquer des déséquilibres dans la région du Maghreb d’autant que des facteurs de tensions régionaux sont déjà en place. Il y’a bien entendu la question du Sahara occidental qui empoisonne les relations algéro-marocaines, le pétrole et l’eau situés sur la frontière algéro-libyenne et enfin les migrations et le terrorisme aux frontières sud. Un autre facteur et non des moindres est également avancé: les trois pays accusent un déficit en démocratie, ce qui ouvre la porte à des dérives au gré des humeurs des dirigeants 

Par anis merkal – Tout sur l’Algérie – le 18/04/2008

La course à l’armement au Maghreb n’est visiblement pas près de s’arrêter de sitôt : après le Maroc et l’Algérie, c’est autour de la Libye de chercher à renforcer son arsenal militaire. Selon le journal russe Vedomosti, la délégation russe qui s’est déplacée à Tripoli, en compagnie du président Poutine- qui a achevé une visite de deux jours jeudi- a signé des contrats militaires d’une valeur de 3 milliards de dollars. Ces contrats concernent notamment la vente de 12 chasseurs Su-35 dernier cri (dont les essais viennent de débuter en Russie) et de batteries de missiles sol-air à faible portée Top-M2E, ainsi que la réparation et la vente de pièces destinées aux armements achetées par la Libye à l’ex-URSS.

Le président Poutine qui s’est exprimé à l’issue de son séjour y a fait référence en demi-mot sans en révéler la teneur. « Les accords conclus entre la Russie et la Libye importent beaucoup non seulement pour les entreprises de défense russes et le renforcement du potentiel défensif de la Libye mais visent aussi à résoudre certains problèmes civils », a indiqué le président russe qui quitte le Kremlin dans trois semaines.

Au Maroc, où s’est rendu jeudi le premier ministre français François Fillon, la signature portant sur la vente par la France d’une frégate au royaume est attendue. Cette vente va contribuer à renforcer une coopération militaire intense entre les deux pays : malgré la crise des Rafale, le Maroc reste un client important de Paris dans ce domaine. Inquiet de la politique d’acquisition engagé par l’Algérie, Rabat a également signé un contrat avec l’Espagne pour l’acquisition d’autres types de matériel militaires.

L’Algérie, qui a passé des contrats militaires avec les russes de plusieurs milliards de dollars pour moderniser son armée, continue de faire jaser de nombreuses chancelleries occidentales à Alger. Certaines sources avancent même le chiffre astronomique de 14 milliards de dollars de contrats d’armement, un chiffre jamais confirmé à ce jour.

Seules la Tunisie, dépourvue de ressources naturelles et la Mauritanie, confrontée à la pauvreté, sont restées en marge de cette frénétique course qui s’est emparée des pays Maghrébins. Si dans l’absolue, cette course participe d’une volonté de dissuasion, pour de nombreux experts, en revanche, ce surarmement pourrait à terme provoquer des déséquilibres dans la région du Maghreb d’autant que des facteurs de tensions régionaux sont déjà en place. Il y’a bien entendu la question du Sahara occidental qui empoisonne les relations algéro-marocaines, le pétrole et l’eau situés sur la frontière algéro-libyenne et enfin les migrations et le terrorisme aux frontières sud. Un autre facteur et non des moindres est également avancé: les trois pays accusent un déficit en démocratie, ce qui ouvre la porte à des dérives au gré des humeurs des dirigeants 

Par anis merkal – Tout sur l’Algérie – le 18/04/2008

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