C’est théoriquement le 24 juillet prochain que les Malgaches se rendraient aux urnes pour mettre définitivement un terme à la transition que l’actuel Président Andry Rajoelina a autoproclamé en 2009. Mais, à un peu plus d’un mois de ce rendez-vous très attendu, rien ne semble indiquer un lendemain meilleur pour cette île de l’océan indien. En cause, trois candidatures à problème.

En effet, afin de garantir au peuple malgache un scrutin libre, transparent et accepté de tous, les anciens Présidents Marc Ravalomanana,  Didier Ratsiraka ainsi que l’actuel Président de la transition Andry Rajoelina, s’étaient engagé devant la communauté internationale à ne pas prendre part à cette présidentielle 2013. Déjà que le code électoral malgache ne le leur permet pas. Mais, à la dernière minute, aucun d’entre eux n’a été en mesure de tenir sa promesse. Ratiraka ainsi que Rajoelina ont posé leurs candidatures, alors que Ravalomanana a préféré pour sa part mettre sur la ligne de départ son épouse. Une attitude bien regrettable pour un pays déjà économiquement à genoux.

Et, depuis quelques jours, la communauté internationale ne cesse d’appeler ces hommes politiques à respecter leur parole et surtout le code électoral de leur pays, en retirant purement et simplement leur candidature à cette élection. Ce que refusent  jusqu’ici et très catégoriquement les concernés.

Ce mardi 05 juin, le Premier Ministre Omer Beriziky, le Comité pour la Réconciliation Malgache (CRM), le Conseil de Suivi et de Contrôle de l’application de la Feuille de route (CSC), l’armée et le Ministère de la défense ont saisi la Cour électorale spéciale (CES), pour lui demander d’invalider ces candidatures controversées.

Réunis ce mercredi à Antanarivo, les membres de cette cour électorale spéciale ont rejeté tous ces recours, prétextant que ses arrêts, avis et décisions ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Dès lors, l’on  se demande ce que deviendra dans les prochain jours le Madagascar ; surtout que la communauté internationale a déjà indiqué qu’elle ne soutiendra plus le pays pour cette « mascarade » électorale. Ceci, alors que Rajoelina réclame pour sa part un report dudit scrutin ; une façon pour lui de gagner davantage du temps.

Les forces armées malgaches s’en trouvent donc interpellées ; elles, qui devraient et le plus rapidement possible prendre leur responsabilité, en mettant fin à ce jeu anti-démocratique et très dangereux auquel se livrent les hommes politiques malgaches.