Cameroun : l’infidélité des abonnés aux réseaux de téléphonie portable

Selon les spécialistes, sur les 20 millions d’habitants que compte officiellement le Cameroun, moins de 05 millions disposeraient chacun d’un téléphone portable. Des chiffres qui contrastent totalement avec ce que nous révèlent les opérateurs téléphoniques en activité au pays.

En effet, en dehors de  l’opérateur étatique Camtel (Cameroon Télécommunications), le Cameroun compte à ce jour deux principaux opérateurs téléphoniques que sont le Sud-africain MTN et le groupe français Orange.

Aussi, selon des statistiques récentes mais non officielles, MTN serait l’opérateur ayant le plus d’abonnés, juste devant Orange qui arriverait en seconde position. L’opérateur Camtel malgré les subventions de l’Etat occuperait jusqu’ici la dernière place de ce classement.

Seulement, en regardant de près, on se rend compte que bien qu’ils aient pour une bonne majorité un penchant pour MTN, les camerounais se sentiraient plus à l’aise avec les trois abonnements. Ceci, pour des raisons essentiellement économiques. Car, il serait très couteux pour un camerounais abonné au réseau X d’appeler son frère appartenant  à l’opérateur Y ; comme nous le dit ici Jean Pierre Mendouga, un jeune étudiant vivant à Maroua dans l’extrême nord du pays : « La plus part des téléphones qu’on trouve sur le marché aujourd’hui sont à deux puces ; et ça nous fait l’affaire. Car, cela nous permet de souscrire à deux opérateurs différents. Ainsi, à chaque fois qu’on veut  passer un l’appel, on le fait avec la ligne correspondant  à l’opérateur de notre destinataire ». nous indique le jeune étudiant, avant d’ajouter « en plus, le fait d’avoir deux abonnements nous épargne des nombreux problèmes techniques que connaissent presque quotidiennement ces opérateurs. Quand on ne  vous obtient pas par le réseau X, on essaye immédiatement avec le réseau Y. »

Jusqu’ici en vogue dans les seuls milieux urbains, cette pratique s’est aujourd’hui généralisée. Et, le camerounais  ne se limite plus seulement à l’achat des puces de tous les opérateurs présents au pays. Mais aussi, il  préfère s’acheter autant de téléphones possibles. Surtout que les chinois les ont rendus très accessibles.

Avec cette pratique, il est devenu difficile de dire avec exactitude combien d’abonnées compte chaque opérateur. Toutes choses qui ont poussées les autorités du pays à rendre l’identification des abonnées obligatoire. Ceci, parce que le téléphone portable était devenu l’un des outils d’escroquerie les plus efficaces au Cameroun.

 

Auteur/autrice : Alain Mukendi

Journaliste africain

2 réflexions sur « Cameroun : l’infidélité des abonnés aux réseaux de téléphonie portable »

  1. Monsieur Mukendi il faut tout de même déplorer les prix jusqu’ici pratiqué par ces opérateurs téléphoniques. Car, le coût de la communication au Cameroun reste l’un des plus élevé en Afrique.

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